Ca c'est du topic qui date...
Salut jiaire
J'aimerai savoir si "vitesse" signifie "qualité de soin" ?
Contrairement à d'autre pays (USA par exemple) en France on médicalise un "blessé" avant de courir comme un lapin sur les routes tous "giros" et 2 tons en services.
Ma question est donc de savoir si des ambulances "civile" mendatées par le SAMU pour transporter un "malade" sont "médicalisées" pour faire face aux "incidents" durant le parcours maison/hopital ?
Si ce n'est pas le cas ce n'est vraiment qu'un pis aller pour pallier à un manque de véhicules au SAMU et donc il me semble pas utile de "griller" le code de la route car il n'y a pas d'urgence, il n'y a que des gens pressés, et quand la mort a décidé de "t'emporter" rien ne sert de courir tu arriveras assez tôt
Pour te répondre et je vais essayer d'être clair pour tenté de démystifier un peu notre job, prend le temps de tout lire, je vais essayer d’être intéressant.
Le job d’ambulancier comme on l’entend n’est pas très vieux. Il n’y a que peu de temps que la sécurité sociale, le code du travail s’y intéresse.
Les ambulanciers privés sont des professionnels du transport sanitaire. C’est la convention collective des transports routiers de voyageurs qui date de 1950 qui régit cette profession. Ce sont, par la suite, ajoutés des avenants, accord cadre et autres décrets.
Pour pouvoir mettre le fessier dans une ambulance, sans être malade pour autant, il faut au minimum un diplôme de premiers secours type PSC1, AFPS, BNS, BNPS (soit 12h00 de formation), un certificat médical et une validation spéciale pour le permis de conduire (je ne rentre pas dans les détails de l’AFGSU, des formalités médicales, vaccins…). Cet ambulancier sera considéré dans l’ambulance comme le second membre d’équipage. Il est le plus souvent le conducteur du véhicule. Depuis 2006, une formation de 70h00 a vue le jour, ce qui confère alors le titre d’auxiliaire ambulancier.
Le chef de bord, devait lui passer le Certificat de Capacité d’Ambulancier (CCA) devenu depuis 2006 Diplôme d’Ambulancier et devenu depuis 2007 le Diplôme d’Etat d’Ambulancier (DEA). La formation s’organise sur 630h00 (soit 4 mois à raison de 35h00 par semaine, pour 4.5 semaines par mois). La formation a été revue à la hausse en terme de temps et de contenu. Ce qui ne change en rien le statut professionnel des ambulanciers, qui restent encore à ce jour des transporteurs.
Ces deux ambulanciers forment donc un équipage standard et donc seront amenés a avoir plusieurs activités :
- Faire de la clientèle ou de la patientèle : amener Mme X en consultation en ambulance à l’hôpital, lui administrer de l’oxygène pendant le transport, la surveiller pendant le trajet…
- Faire de l’urgence dite médecin : Le bon Dr Y appelle la société de transport sanitaire Urgence911 pour amener sa patiente qui décompense sur la plan cardio. Il fait un courrier de prise en charge pour les urgences qui la recevront. Son état de santé ne nécessite pas de médecin à bord de l’ambulance. Le bon Dr Y transmet un bilan (trop souvent) sommaire aux ambulanciers, leur demande de mettre de l’oxygène selon sa prescription orale…
- Participer à l’Aide Médicale Urgente en étant disponible pour le SAMU/centre15 : Mme Z qui avait déjà décompensé dans l’histoire précédente et qui est finalement retournée chez elle appelle le SAMU car elle ne se sent pas bien. Les signes qu’elle décrit au SAMU font penser à un problème cardiaque, mais le SAMU préfère avoir un bian secouriste avant d’engager un moyen de secours médicalisé, ils ne sont pas sur des signes de Mme Z. Le SAMU demande alors à la société Urgence911 qui est disponible d’intervenir chez Mme Z pour un problème cardiaque semble-t-il. Les ambulanciers alors missionnés par le 15, partent sur l’intervention avec « gyro2tons ». A l’arrivée au domicile, Mme Z présente tous les signes d’une douleur thoracique typique, ce que transmet l’ambulancier au médecin régulateur du SAMU. Ce dernier décide donc d’envoyer une équipe SMUR pour prendre en charge Mme Z. Le SMUR et l’ambulance amèneront ensuite Mme Z en soins intensifs de cardio ou au déchoquage de prime abord.
Ces ambulanciers formés pour intervenir à la demande du 15 participent aussi à la garde préfectorale obligatoire et se rendent donc disponible pour le SAMU et uniquement le SAMU (normalement !).
Si l’ambulance n’avait pas été disponible pour Mme Z, le SAMU alors aurait rappelé une autre société jusqu’à ce qu’elle trouve un moyen de secours adapté en terme de disponibilité et de délai d’intervention. Si le SAMU n’avait trouvé personne, il aurait alors missionné les Sapeurs Pompiers pour une carence d’ambulance, et les pompiers serait partie à la place de l’ambulance avec « gyro2tons », sans être inquiété par un éventuel contrôle de police ou de gendarmerie.
Si l’ambulance avait été arrêté pour un contrôle, le temps d’intervention aurait été rallongé, l’ambulancier aurait du rappeler le SAMU, lui expliquer la situation et le SAMU aurait renvoyé un autre moyen de secours et donc rallonger le temps d’intervention… … …
On distingue 3 types de véhicules sanitaires :
- Classe A : Ambulance de Soins et de Secours d’Urgence (ASSU). Véhicule privé, gros volume répondant au décret de 1990
- Classe B : Véhicule de Secours et d’Assistance aux Victimes (VSAV). Sapeurs Pompiers, gros volume, répondant à la NIT330
- Classe C : Véhicule Sanitaire Léger (VSL). Véhicule privé, type voiture, répondant au décret de 1990.
(Attention ces classes diffèrent selon la norme EN1789).
On retrouve ces mêmes ambulanciers dans des Véhicules Sanitaires Légers (VSL)ou taxi pour amener des clients/patients valides en consultation aussi. Aucune notion d’urgence, si ce n’est le régulateur de la société de transports qui met la pression sur l’ambulancier pour ne pas perdre de temps et ne pas être en retard.
Alors effectivement en France, nous avons une logique de « Scoop & Play » qui consiste à arriver très vite auprès de malade, de la stabiliser et de l’évacuer alors nos voisins, pas si loin sont dans une logique de « Scoop & Run », c'est-à-dire d’arriver vite, de prendre en charge vite et d’amener vite à l’hôpital. Les deux ont des taux de morbidité ou de mortalité quasi identiques.
Alors une ambulance privée, en charge, qui n’a pas de médecin à bord, donc non médicalisée peut prendre son temps pour se diriger vers les urgences mais peut aussi devoir rouler un peu car l’état de santé du patient le nécessite, ou s’est dégradé pendant le transport ou bien parce que le SMUR n’est pas disponible.
Pour info : L’intervention de Mme Y aura coutée en gros 75€ (payé par la CPAM, la mutuelle et le SAMU), cette même intervention faite par les Sapeurs pompiers aurait coutée environ 450€ (payé par le Conseil Général, c'est-à-dire toi, moi, nous, vous…). Et si il s’agissait en plus d’une carence d’ambulance, le SAMU aurait payé 110€ en plus à destination des pompiers.
J’ai été long, je ne suis pas rentré dans les détails, ais-je été assez clair ??