Les agressions au couteau tendent à se multiplier en France.
Le Grand Sud n'est malheureusement pas épargné par le phénomène.
Si certaines affaires ne finissent pas trop mal pour les victimes, elles virent parfois au drame.
Pas plus tard qu'hier soir, deux employés d'un magasin de vêtements ont été grièvement blessés à Valence (Drôme) à l'arme blanche, après le braquage de leur établissement par deux individus qui ont pris la fuite.
Hier encore, une nouvelle agression à l'arme blanche s'est produite devant une école à Cahors.
Cette fois, c'est un élève de 15 ans qui a planté son couteau dans la gorge d'un jeune homme de 19 ans.
Le 30 décembre, en pleine journée, à 12 h 15, au centre commercial de Blagnac (Haute-Garonne), un homme s'est rué sur une femme, poignard à la main, au moment où elle effectuait un retrait à un distributeur de billets automatique. Sous la menace de son arme il lui a lancé : « Je vais te saigner si tu ne me donnes pas ta carte et ton code ». Effrayée, elle s'est exécutée. Aujourd'hui, elle est encore très choquée.
Pour faire peur mais…Ce type d'agression est légion selon un policier toulousain : « Le plus souvent le couteau est là pour faire peur. Mais ça peut vite mal tourner ».
Le 14 novembre, vers 1 h 30 du matin, un homme de 43 ans quitte un bar du centre ville de Bordeaux. Dans la rue du Parlement-Sainte-Catherine, où il y a encore du monde, il échange quelques mots avec une femme de 36 ans qu'il a croisée au cours de la soirée. Que se sont-ils dits ?
L'enquête ne démontre pas de paroles déplacées. Mais la femme, dans un réflexe qu'elle ne peut expliquer, sort un Opinel de son sac et lui assène un violent coup près du cœur. Grièvement blessé, l'homme parvient à se rendre à l'hôpital. Il est aujourd'hui sorti d'affaire.
En début de semaine, à Paris, deux jeunes de 16 et 18 ans ont été interpellés pour avoir poignardé dans les jambes, un homme pour lui voler son téléphone son portable.
Dans la nuit du 2 au 3 janvier, à Montpellier, un étudiant en histoire de 24 ans a été tué d'un coup de couteau en plein cœur alors qu'il tentait d'empêcher un homme de commettre des vols dans des voitures. Quelques secondes plus tôt, son père, qui l'accompagnait, avait reçu un coup de couteau du même homme.
Le 1er janvier, à Toulouse, un homme de 33 ans a tué Fatima, 70 ans, sa voisine, de 389 coups de couteau, vraisemblablement pour de l'argent. Il la connaissait pourtant. Elle l'avait déjà reçu pour boire le café.
Un élève poignardé à la gorge, hier, à Cahors.
Une querelle sur les revenus d'un trafic de drogue s'est terminée au couteau, hier, devant une école professionnelle de Cahors, dans le Lot, où un élève de 15 ans en a poignardé un autre en pleine gorge.
La victime, âgée de 19 ans, a été transportée de toute urgence et dans un état grave à l'hôpital. Ses jours ne seraient cependant pas en danger, selon la police.
L'auteur du coup de couteau, élève de l'École des métiers du Lot, a aussitôt été interpellé et placé en garde à vue.
Une dette d'argent liée à un trafic de drogue serait à l'origine de l'affaire.
La police a ouvert une enquête.
Le chiffre : 15
ans > l'âge de l'élève agresseur. Il est soupçonné d'avoir poignardé, hier, à Cahors l'un de ses camarades d'école à la gorge. La victime a été transportée à l'hôpital dans un état grave.
« Le plus souvent, dans les agressions, le couteau est là pour faire peur. Mais, ça peut vite mal tourner. »
Un policier toulousain : « Le prolongement du coup de poing »
Le point commun entre la vendetta corse, les romans de Maupassant et le célèbre tableau de Proud'hon « La justice et la vengeance poursuivant le crime » ?
Le couteau.
Malgré les âges et les époques,
l'arme blanche (sixième catégorie) n'a pas pris une ride alors que son port est strictement interdit.
Aujourd'hui, le couteau est partout.
Au cœur des scènes de crime ou d'agressions, la lame tranchante est également découverte lors de simples contrôles routiers dans les poches d'automobilistes.
Expert auprès des tribunaux, le psychologue toulousain Alain Penin décrypte la symbolique de cette arme multifonctionnelle dont l'usage remonte à la nuit des temps.
Comment expliquez toutes ces agressions au couteau ? C'est une arme à forte charge symbolique.
Une arme facile à utiliser et à transporter.
Dans le discours analytique, le couteau est le symbole phallique par excellence. Il pénètre dans le corps et son utilisateur peut ressentir des sensations de puissance dans le geste.
L'agresseur a-t-il conscience qu'il peut donner la mort ?Le couteau est le prolongement du poing ou du coup de poing.
C'est une arme du Sud d'utilisation très courante avec un caractère de dangerosité dont n'a pas forcément conscience celui qui s'en sert. Contrairement à une arme à feu.
Comment expliquez les coups de couteau à répétition ?Les coups à répétition peuvent s'expliquer par un emballement moteur.
Après le premier coup, qui reste le plus difficile à donner, l'auteur est pris d'un geste mécanique lié parfois à l'émotion ou à l'énervement.