En l'espace de deux mois, il aura trouvé moyen de se faire exclure du collège B... de M...., pour agression, et d'asperger deux gamins à la bombe lacrymo.
La délinquance des mineurs, c'est ce qu'il y a de plus difficile à gérer pour les forces de l'ordre.
Dans notre édition d'hier, nous nous sommes ainsi fait l'écho de l'exaspération des habitants de la Porte de Bourgogne et de La Citadelle, à Charleville-Mézières, exposés chaque soir et en début de nuit, aux pétarades des motocyclettes et aux nuisances sonores de jeunes gens que l'ingestion excessive de produits alcoolisés (entre autres) rend agressifs et incontrôlables, sans que la police puisse les calmer.
Eh bien, en zones surveillées par la gendarmerie, c'est rigoureusement la même chose, ainsi qu'on l'a d'ailleurs vu récemment avec les graves incidents de Bogny-sur-Meuse, la période estivale - même pluvieuse - favorisant naturellement les rassemblements bruyants sur les places des villages ou autour des fontaines, au grand dam des riverains, souvent âgés, au bord de la crise de nerfs.
Or, comme les militaires ne peuvent pas être partout à la fois, lorsqu'il leur faut assurer en même temps, durant leurs patrouilles vespérales, la surveillance des habitations et des zones industrielles, ou régler les différends familiaux ou les querelles de voisinage - car c'est eux qu'on sollicite spontanément pour jouer les assistantes sociales -, sans parler de toutes leurs autres missions sur les lieux d'un accident, d'un incendie ou de contrôles de sécurité routière, il est évident que, même gênantes, les « incivilités » de quelques « sauvageons » - pour user de pudiques appellations - ne figurent pas forcément parmi leurs priorités.
Une maman effondrée ; d'autant que la magistrature, déjà débordée par d'autres faits de délinquance autrement plus graves, risquerait fort de ne pas les suivre, dans la voie d'une répression trop sévère, quand bien même ils seraient enclins à vouloir l'appliquer.
Ce qui, dès lors, agace forcément les « braves gens », troublés dans leur tranquillité ou dans leur sommeil, persuadés de l'inefficacité de la maréchaussée.
Aussi, lorsque les gendarmes ont l'opportunité de rappeler à l'ordre, de temps à autre, un de ces petits "sauvageon" et, du même coup, ses camarades, sont-ils particulièrement satisfaits.
C'est ce qui vient de se produire, à D..., avec l'interpellation d'un gamin de 14 ans, déjà lourdement accroc à la bière. Ce qui n'est évidemment pas sans entraîner de graves troubles de comportement.
Déjà renvoyé, en juin, du collège B... de C...., sur décision du conseil de discipline, pour avoir aspergé un de ses camarades de gaz lacrymogène, il avait remis ça durant la soirée du 13 au 14 juillet, sur deux jeunes gens de ses relations, toujours armé d'une bombe de désinfectant ou de désodorisant.
Et, comme l'une de ses victimes avait réussi à s'échapper, il s'en était vengé, en s'en prenant à son scooter à coups de poing… au point de se fracturer le poignet !
Toujours est-il, qu'à force de recoupements, les hommes de l'adjudant Patrick G...., qui commande la brigade de M....., ont fini par l'identifier et à l'appréhender, il y a quelques jours devant ses petits camarades, ce qui a fatalement jeté un froid.
Et à lui faire reconnaître ses exactions.... la leçon étant d'autant plus sévère à avaler, que ce jeune à la dérive a été confronté à sa mère, effondrée de découvrir qu'il est en train de muter délinquant, alors qu'elle se sacrifie, se "saigne même aux 4 veines" pour lui alors qu'elle est seule à l'élever.
Le clou ayant été enfoncé par le sous-officier de gendarmerie, lorsqu'il lui a lu les articles du code pénal correspondant à ses actes délictueux, non seulement en termes de condamnation, mais surtout d'amendes et de dommages-intérêts à verser aux victimes !
Il est probable que l'admonestation aura porté ses fruits, puisqu'il a fondu en larmes, affirmant qu'il se le tiendrait désormais pour dit.... nous l'espérons tous pour lui.
Ce qui ne l'empêchera pas, tout de même, d'être convoqué devant le juge des mineurs, au mois de septembre afin de répondre de ses actes.
