Auteur Sujet: Bizutage  (Lu 117254 fois)

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Hors ligne gendy

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Re : Bizutage
« Réponse #45 le: 07 avril 2007, 14:57:35 »
Voici une plaquette de prévention pour lutter contre le bizutage.

N'hésitez pas à la distribuer autour de vous.

Hors ligne gendy

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Re : Bizutage
« Réponse #46 le: 13 septembre 2007, 15:01:27 »
Communiqué du 07/09/2007 de SOS Bizutage :

"SOS Bizutage a lancé sa campagne annuelle de rentrée pour encourager les étudiants de première année à boycotter les week-ends d'intégration qui peuvent être prétextes à des humiliations et des maltraitances", indique l'AFP (Agence France-Presse) dans une dépêche datée du 30 août. L'AFP poursuit:

"Nous lançons une campagne sur le thème du boycott des week-ends d'intégration. Si les étudiants veulent absolument y aller, qu'ils demandent s'il est possible de faire venir des journalistes, à n'importe quel moment du week-end, a expliqué à l'AFP le président de SOS Bizutage, Jean-Claude Delarue.

Si les associations étudiantes organisatrices acceptent, il y a de bonnes chances pour qu'aucune séance de bizutage ne soit prévue, dans le cas contraire, c'est qu'il existe un danger."

Hors ligne Puzuzu

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Re : Bizutage
« Réponse #47 le: 15 septembre 2007, 10:44:29 »
Bonjour, bon j'arrive après la tempête, bien que cette barbarie se répète inéluctablement, et malgré les lois!! chaque année...

J'ai été choqué de la violence psychologique que dégage le témoignage de Baptiste en page 2...

C'est tétanisant... Il a sans doute été ravagé par toutes les questions qu'il a du se poser, perdre toute confiance en lui, foiré son année scolaire, voire peut etre meme changer de lycée ou de région, pour peut qu'il est des parents de confiance, ou quelqu'un à qui parler de tout ca...

Malheureusement, le loi du silence règne, comme très souvent dans notre société, mais il est insupportable de savoir que des "bourreau" méprisant tout ce qui fait un être humain, jusqu'à le démolir psychologiquement, soit à l'abri, tranquillement derrière l'omerta...

Dans tout les élèves qui subissent les bizutage hard ou pas, il y a une grande partie de personnes à qui ces actes auront un impact direct sur leur être psychique, voir même physique, mais ca, personne ne s'en préoccupe dans toutes ces sous merdes qui font subir tout ces actes, sous couvert uniquement de supériorité animale, et... marrante... de voir des gens souffrir de par leur faute...

Bref, ça me fou hors de moi tout ça; et j'ai aussi eu la chance de ne pas y être confronté.


Maintenant, je voudrai pointer une chose du doigt, au sujet des agressions sexuelles, n'importe qui sais que c'est extrêmement difficile pour une victime
de raconter son calvaire...

Pour étayer un peu ma question, voici un exemple:

Une amie un jour en allant au travail un matin, en plein jour, à pied, c'est faite agressé par un type, arrivé par derrière et l'ayant suivit un peu avant de l'agresser, mon amie tétanisé psychologiquement c'est débattue et a crié de toutes ces forces, ce qui a fait fuir l'agresseur...

S'en est suivit (je passe sur le choc qui a suivi l'agression) une volonté de déposer plainte, ou du moins signaler ceci à la police.
Arrivé dans le commissariat, mon amie étant un très jolie femme, les policiers en place ce jour, déjà, l'on regardé d'une manière indéscente, qui l'a dès le début glacé, après ce qu'elle a vécu auparavant, mais elle avance, et tente d'expliquer son problème, là les policiers ayant une réaction d'une imbécilité affligeante (sourires en coin, et pensés inapproprié), mon amie c'est senti "agréssé" une deuxième fois, psychologiquement, de voir une telle réaction de gens qui sont sensé aider la population... Bref, elle quitte les lieux en insultant les fonctionnaires, toute énervé, mal à l'aise, et se sentent prise pour une conne,honteuse, à qui ce serait la faute d'avoir été agréssée, vu ce qu'elle représente en société...

Voilà ma question: Que faut-il faire en arrivant dans un commisariat pour parler avec une personne COMPÉTENTE, afin d'expliquer de telles situations?? qui demander?? comment amener la chose?? et pas tomber sur de stupides types n'ayant pas un brin de psychologie humaniste...

Ce serai bon, à savoir, car quand je lui en ai re parlé, à l'heure actuelle, s'il devais lui arriver la meme chose, elle ne se déplacerai meme pas tellement elle a perdu confiance en l'autorité à ce niveau, et c'est déplorable!!!!


Par avance, MERCI :)

Hors ligne kit055

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Re : Bizutage
« Réponse #48 le: 23 septembre 2010, 00:58:28 »
Pour rappel :

Délit de bizutage

Il est défini dans le code pénal comme étant le fait pour une personne d'amener autrui, contre son gré ou non, à subir ou à commettre des actes humiliants ou dégradants lors de manifestations ou de réunions liées aux milieux scolaire et socio-éducatif, quel que soit le lieu où elles se déroulent.

Ce délit est puni de six mois d'emprisonnement et de 7 500 EUR d'amende.

 :arrow: Sanction du bizutage

Cette peine est doublée lorsque le délit est commis sur une personne particulièrement vulnérable en raison de son âge, d'une maladie, d'une infirmité, d'une déficience physique ou morale ou d'un état de grossesse dès lors que cet état est apparent ou connu de son auteur.

 :arrow: Sont concernés par le bizutage:

les élèves et étudiants des écoles et des établissements du premier, du second degré, de l'enseignement supérieur et de l'enseignement spécialisé,

toute personne appartenant à un organisme public ou privé ou à une organisation ayant une activité d'enseignement ou socio-éducative,

les personnes morales.

 :arrow: Responsabilité des autorités

Les responsables des établissements concernés sont dans l'obligation d'aviser sans délai le procureur de la République d'un délit de bizutage, même en l'absence de dépôt de plainte.

Ils doivent également engager, sans hésitation et sans délai, des poursuites disciplinaires à l'égard des auteurs de bizutage.

Les responsables des établissements doivent prendre des sanctions disciplinaires à l'égard des personnels qui auraient organisé, encouragé, facilité un bizutage ou se seraient abstenus de toute intervention pour l'empêcher.

En matière de bizutage, la responsabilité des personnes morales est engagée.

 :arrow: Responsabilité pénale

L'organisation, l'aide ou la caution apportées par les dirigeants ou par les représentants d'une personne morale (association, par exemple) aux pratiques de bizutage peut entraîner non seulement leur responsablité pénale personnelle mais également celle de la personne morale.

Vous avez connaissance ou êtes victime de pratiques de bizutage

Informez sans délai l'autorité administrative de votre établissement.

Vous pouvez déposer une plainte à l'unité de gendarmerie ou au commissariat de police le plus proche du lieu du délit.

Vous pouvez également porter plainte auprès du procureur de la République.

Adressez-vous au tribunal de grande instance du lieu du délit.

Vous pouvez enfin téléphoner au numéro azur "SOS Violences" mis en place par le ministère de l'Education nationale.


Hors ligne Jeano 11

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Re : Bizutage
« Réponse #49 le: 28 septembre 2013, 11:24:33 »
Une jeune étudiante française, réalisant ses études à l'université de Liège (ULG), se remet doucement du coma dans lequel elle a été plongée, suite à un bizutage. :-\ L'étudiante en médecine vétérinaire à Liège ( Belgique ), est tombée dans le coma pendant 2 jours après avoir ingurgité une quantité très importante d'eau lors d'un bizutage parce qu'elle avait refusé de boire de la bière.  ???

De grandes quantités de bières y sont généralement consommées. Ceux qui n’y prennent pas part sont souvent mis à l’écart par les « baptisés », selon le recteur.

Citer
Une étudiante hospitalisée suite à un baptême étudiant !!

Etudiante en première année vétérinaire à l'Université de Liège, une jeune française a dû être hospitalisée dimanche dernier suite à un baptême étudiant.
La jeune fille souffre d'un oedème cérébral. On connait déjà les circonstances dans lesquelles celle-ci aurait perdu connaissance, mais sa version est toujours attendue. Cette dernière a repris connaissance mardi, mais son état n'est pas encore tout à fait rétabli.
Le père de l'étudiante a d'ores et déjà porté plainte pour coups et blessures involontaires entraînant ainsi une incapacité.

La jeune fille, originaire de Saint-Etienne (42), inscrite en 2e année à la Faculté vétérinaire de l'Université de Liège, "est sortie du coma" et "va bien" à présent, a expliqué à l'Agence France Presse le recteur de cette université.
La jeune fille souffrait d'un "oedème cérébral", un gonflement du cerveau dû à l'absorption rapide de plusieurs litres d'eau. Elle avait été soumise à un bizutage et participé pendant le week-end du 20 septembre à une retraite dans les Ardennes organisée par le "cercle vétérinaire", l'association regroupant des étudiants.
Enfin, l'université de Liège doit s'associer avec les parents de l'étudiante stéphanois qui ont décidé de porter l'affaire devant la justice, en Belgique il n'existe pas encore de loi interdisant les bizutages.

Citer
L'étudiante aurait absorbé une quantité importante d'eau ??

Le bizutage a eu lieu dans la région de Marche-en-Famenne, le week-end dernier. Il semblerait que la jeune étudiante ait été contrainte de boire une quantité importante d'eau. Ne pouvant plus avaler cette eau, elle aurait émis le souhait d'arrêter. C'est alors que les organisateurs lui auraient demandé de signer un papier spécifiant qu'elle renonçait au baptême. Face à ce papier, elle aurait finalement décider de poursuivre, buvant ainsi de l'eau jusqu'à perdre connaissance et plonger dans le coma.  

Ce n'est pas la première fois qu'une intégration dérape.  :-X
En effet, nous vous évoquions, il y a quelques jours le phénomène du bizutage qui s'est profondément inscrit dans les mœurs étudiantes.
A Lille 2 notamment, un bizutage avait mal tourné l'an dernier.
Après le bizutage d'un étudiant en médecine qui a dégénéré, le parquet de Lille a décidé d'ouvrir une enquête préliminaire pour viol. La victime, se disant consentante, n'a pas porté plainte.  
Des mesures avaient ainsi été prises, afin de mettre en garde à la fois les étudiants "bizutés" des risques qu'ils encouraient, mais aussi des bizuteurs qui cette fois-ci, seraient inéluctablement sanctionnés en cas de dérapage.

Jeux idiots qui ont dégénéré ?
Plusieurs dizaines d'étudiants ont participé à cette intégration. Certains témoins de la scène ont raconté : "au début il a fait un peu de provocation, mais ensuite il est devenu clair qu’il n’était plus consentant.". Pour d'autres, il ne s'agit que d'un "jeu stupide qui ne concernait que des personnes consentantes".

Mise à jour : le parquet de Lille ne retient pas la qualification de viol !
Suite à l'enquête préliminaire et face aux différents témoignages, dont celui de la victime elle-même, attestant que tout s'était passé entre adultes consentants, la parquet de Lille écarte la qualification de viol. Cependant, les autorités estiment que le bizutage est avéré.
Que la personne soit consentante ou pas, il s'agit de bizutage lorsqu'elle est poussée à "commettre des actes humiliants ou dégradants lors de réunions liées au milieu scolaire ou éducatif".

De son côté, l'Unef demande que des sanctions soient prises contre les organisateurs de ces faits afin de mettre un terme définitif à ces pratiques.

Media Etudiant vous en dit plus sur cette affaire... Source : http://www.digischool.fr/actualites/une-jeune-etudiante-de-l-universite-de-liege-17171.php

Les responsables sanctionnés souligne le recteur de l'université de Liège ?

« Il s’agissait d’un chantage. Nous ne sommes pas à Guantanamo », s’est insurgé Bernard Rentier. Il entend prendre des sanctions sévères contre les responsables, qui risquent d’être exclus de l’université.

Cette version est en partie contestée par le cercle étudiant. « L’étudiante ne voulait pas boire de bière, elle buvait donc de l’eau. Dès que les participants se sont rendus compte qu’elle n’était pas consciente, ils ont appelé une ambulance. Personne ne l’a forcée à boire », a assuré son président, Emmanuel Achard, cité par RTL Belgique.

Parallèlement, l’université de Liège soutiendra les parents de l’étudiante et s’associera à la plainte qu’ils entendent déposer devant la justice.



L'ŒDÈME CÉRÉBRAL est défini par l'accumulation nette d'eau et de solutés dans le secteur intracellulaire et/ou dans le secteur extracellulaire cérébral, à l'origine d'une augmentation de volume de la masse cérébrale. Sur le plan tomodensitométrique (TDM), les signes morphologiques les plus caractéristiques sont l'effacement des sillons corticaux et des espaces sous-arachnoïdiens de la base, et une réduction de taille des ventricules cérébraux. Le parenchyme apparaît globalement hypodense chez l'adulte, avec perte de la différenciation normale entre les substances grise et blanche.

Source : http://www.sfar.org/acta/dossier/archives/ca01/html/ca01_40/01_40.htm

Hors ligne Jeano 11

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Re : Bizutage
« Réponse #50 le: 28 septembre 2013, 11:40:54 »
Le bizutage perdure, l'impunité aussi  :-X

Par Emmanuel Davidenkoff (L'Etudiant), publié le 26/09/2013 http://www.lexpress.fr/education/le-bizutage-perdure-l-impunite-aussi_1285604.html
En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/education/le-bizutage-perdure-l-impunite-aussi_1285604.html#0Q4qLL5imQWA9XWv.99

Depuis 15 ans, le bizutage est un délit puni par le code pénal. Cela ne l'empêche pas de survivre. Car il n'est que le symptôme d'un mal qui le dépasse. L'analyse d'Emmanuel Davidenkoff, directeur de la rédaction de L'Etudiant.

Citer
Selon la loi française, le bizutage est avéré lorsque l’on pousse « autrui à commettre des actes humiliants ou dégradants lors de manifestations ou de réunion liées au milieu scolaire et éducatif (…) contre son gré ou non ».

Fallait-il faire du bizutage un délit spécifique, doté de son article du code pénal (225-16-1) ? Quinze ans après cette décision, prise en 1998 à l'initiative de Ségolène Royal, alors ministre déléguée à l'enseignement scolaire, le doute est permis. Car le bizutage perdure; l'impunité aussi. Et pour cause: la loi est à la fois incomprise et difficilement applicable.  

Incomprise car elle condamne non seulement le bizutage '"subi" mais aussi le bizutage "consenti" - ce qui est condamné, selon le code pénal, est "le fait pour une personne d'amener autrui, contre son gré ou non, à subir ou à commettre des actes humiliants ou dégradants lors de manifestations ou de réunions liées aux milieux scolaire et socio-éducatif". Dans ces quatre mots - "contre son gré ou non"- se niche un malentendu largement répandu, la plupart des jeunes ne comprenant pas qu'on puisse leur interdire, s'ils le souhaitent, de plonger la tête dans une bassine de vomi, de ramper dans la boue ou de simuler un acte sexuel. Le législateur a en effet considéré que la contrainte sociale qui pèse lors du bizutage - crainte de l'exclusion, effet d'entraînement du groupe, désir de conformité - abolissait par principe la liberté de jugement.  

La domination du plus fort  >:D

Le texte est également difficilement applicable car la notion d'actes "humiliants ou dégradants" peut fluctuer, non seulement selon les personnes mais aussi selon le contexte. Dit autrement : en quoi une chanson paillarde braillée cul nu lors d'une troisième mi-temps de rugby serait-elle moins "humiliante" ou "dégradante" que la même, entonnée de bon coeur lors d'un week-end d'intégration bien arrosé? Se retrouver les quatre fers en l'air devant tout le monde lors d'une course en sac est-il forcément "humiliant" ? Surtout: ces deux épreuves peuvent-elles être placées sur le même plan? L'on est tenté de dire ici qu'à trop vouloir embrasser, la loi a mal étreint l'objet de son courroux.

Mais c'est dans le registre des valeurs que la lutte contre le bizutage se révèle, finalement, la plus ardue. Elle se fonde en effet sur une conception de l'humain, de la vie en société, et du rôle d'une institution éducative, qui est loin d'être unanimement partagée, notamment dans certaines filières sélectives où prédomine l'idée qu'il est naturel que le fort domine le faible - n'est-ce pas le principe des concours, des classements ? -, a fortiori quand on se prépare à accéder à des univers professionnels hautement concurrentiels. L'idée du bizutage "mauvais moment à passer" ou "mal nécessaire", sorte d'anticipation métaphorique de l'âpreté de la "vraie vie", demeure solidement ancrée. Enfin il ne faut pas sous-estimer l'effet réel du bizutage pour souder une promotion, qui plus est lorsqu'il met en oeuvre des techniques de manipulation mentale parfaitement rodées.

La lutte contre le bizutage relève moins de la loi que de l'éducation et de la capacité des établissements concernés à porter des valeurs qui rendent tout simplement absurde l'idée même d'en passer par l'humiliation pour introniser les impétrants. En ce sens, le bizutage n'est que le symptôme d'un système éducatif malade de son obsession à distinguer, à classer, à hiérarchiser. Soignons la maladie, le symptôme disparaitra.  

Vidéo http://www.digischool.fr/initiatives/bizutage-poitiers-classe-justice-13382.php

Hors ligne Jeano 11

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Re : Bizutage
« Réponse #51 le: 29 septembre 2013, 14:00:29 »
Désormais illégaux, les bizutages sévissent toujours en France sous d’autres noms.
Pour éviter de traîner les casseroles toute l’année, le Figaro Etudiant vous propose cinq conseils avisés. 
Si le bizutage est illégal en France, les weekends d’intégration ou autres «rites initiatiques» censés souder les étudiants ont pris la relève.
Le programme reste le même: sous prétexte de s’affirmer ou «devenir quelqu’un» pour les autres, humiliations, mises à l’épreuve, challenges et domination, le tout bien arrosé, restent le lot commun. Beaucoup n’osent pas refuser de participer de peur d’être rejeté. Piégés, les anecdotes du bizutage les plus corsées suivent les étudiants toute l’année comme un conte personnel . Pour ne pas devenir la légende honteuse de votre amphi, le Figaro Etudiant vous livre le guide de survie au bizutage.

• La phase d’anticipation :
Vous n’avez pas su refuser l’offre de vos nouveaux petits camarades, qui vous ont lancé un «on se retrouve à la journée bizu!» si naturellement. Vous êtes faibles, comme tout le monde. Habillez-vous avec des vêtements que vous êtes prêts à ne jamais revoir. Enregistrez un code d’entrée sur votre portable, si vous voulez éviter tout conflit diplomatique avec votre famille ou moitié à cause d’un texto que vous n’auriez même pas écrit vous-même.

Préparez votre armada pour ne pas aggraver la gueule de bois du lendemain. Faîtes le stock d’aspirine et de bouteilles d’eau. Buvez-en en quantité avant de vous échouer sur votre lit. Si avez prévu de faire des excès, avalez une cuillère à soupe d’huile avant que la fête ne commence. Votre foie vous en remerciera.*

• Fuyez les flashs :
Ne laissez aucune preuve matérielle de votre participation à une telle débauche. Cela pourrait être gênant une fois ministre. Aussi ne devenez pas ami sur Facebook  avec tous ceux que vous croiserez, au risque de se retrouver des photos de vous enroulé tel un nem dans du cellophane sur votre mur.

• La stratégie de la couleuvre dans la jungle :
Durant cette soirée ou après-midi d’intégration, les étudiants si civilisés deviennent des animaux avec un QI de poule, capables du pire. Dans cette jungle, adoptez la stratégie de la couleuvre. Fondue dans le paysage, mais qui feinte à chaque instant. Au moment de choisir qui finira la tête dans la cuvette d’immondices, filez discrètement aux toilettes ou prétextez une otite foudroyante. Et si vous ne souhaitez pas qu’on vous casse le nez en vous entartant, passez-vous la crème chantilly vous-même sur la figure avant que votre tour n’arrive. Si jamais vous êtes pris en cible, surjouez la douleur et l’humiliation pour qu’on vous laisse tranquille. A moins que vos détracteurs n’aient aucune pitié...

• Ne jouez ni le bouffon ni le bourreau :
Si le but premier du bizutage est de passer pour quelqu’un de «cool» en se prenant de la farine dans les sous-vêtements, ne soyez pas si stupide. Avant tout, le bizutage est un processus de classement et de domination des étudiants .Inutile donc de montrer vos fesses à tout le monde pour gagner le respect quand on vous demandait juste d’ôter vos chaussures. Vous deviendrez juste le dindon de service. Inutile également de rentrer dans le rôle de celui qui vénère les dominants et humilie volontiers les autres. Ils se souviendront du jour où vous leur avez fait sniffer du ketchup une fois contrôleur des impôts.

• Savoir dire Non :
Résistez aux jeux absurdes. Décliner le bandeau sur les yeux et boules Quiès, qui peuvent vous expédier à 50km en voiture du lieu de la fête, largué dans la pampa. Dire non vous fera perdre le respect des imbéciles et gagner celui des autres. Pour les plus lourdingues, rappelez leur gentiment qu’ils risquent six mois de prison et 7500 euros d’amende. Evidemment, vous avez consultés vos droits avant de vous rendre à la fête.

*L’abus d’alcool est dangereux pour la santé.


Pour Samuel Lepastier, psychanalyste et psychiatre, le bizutage gêne car il montre des jeunes bien sous tous rapports se comporter comme des voyous.
 
Pourquoi le bizutage dérape-t-il ?
Sous l’effet du groupe ou de l’alcool, on arrive à une perte des limites et une dilution de la responsabilité. Les pulsions ressortent. Les plus pervers deviennent les leaders. On se rapproche alors des mécanismes de lynchage.
Ce qui dérange dans le bizutage, c’est de voir des jeunes filles et des jeunes hommes bien intégrés se comporter comme des voyous. Ces pulsions asociales sont pourtant présentes en chacun d’entre nous. Le bizutage les révèlent.

Quelles sont les conséquences sur le bizuté et le bizuteur ?
Comme toute violence, le bizutage peut entraîner un traumatisme, avec la particularité cependant que ces événements surviennent alors que la personne est en formation. Pour les plus fragiles, cela peut conduire à une forte marginalisation. De son côté, le bizuteur risque de découvrir le plaisir à fonctionner de manière sadique, ce qui peut l’amener à poursuivre dans cette voie.

Source : http://etudiant.lefigaro.fr/vie-etudiante/news/detail/article/bizutage-les-5-strategies-de-survie-2932/