Les radars ont fait baisser de moitié la mortalité sur les routes depuis leur installation en 2002.
Une chiffre qui encourage le gouvernement à mettre en service très rapidement les radars dits «intelligents». Gros plan sur la nouvelle génération de radars automatiques et mobiles
Difficile de passer entre les mailles des neuf types de radars qui jalonnent les routes de France. Même si selon un sondage «Harris Interactive» pour RTL, 64% des Français estiment que les radars automatiques servent seulement à remplir les caisses de l'État, il faut toutefois avouer que ceux-ci, ainsi que les autres qui composent l'arsenal du gouvernement, sont assez redoutables et efficaces. Et même si aujourd'hui, environ un tiers des flashs émis par les machines sont inexploitables, ils ont le mérite d'avoir fait baisser de moitié la mortalité sur les routes depuis leur installation en 2002. Ce chiffre encourage le gouvernement qui s'apprête à lancer les radars dits «intelligents» capable de contrôler file par file la vitesse. Homologués en mars dernier, ces nouveaux radars vont remplacer 500 radars déjà en place. Pour l'heure, voici les différents dispositifs que vous pouvez croiser sur votre chemin.
• Le radar vitesse fixe
C'est le tout premier radar à avoir colonisé les routes. Depuis, on en dénombre plus de 2000. Il contrôle la vitesse dans des zones dites «dangereuses». Toujours signalé par des panneaux avertisseurs, il offre une tolérance de 5 km/h (en dessous de 100 km/h) et de 5% au dessus, c'est à dire que si vous êtes enregistré à une vitesse de 98 km/h, la vitesse retenue sera de 93 km/h. Fabriqué par la société Morpho (Sagem) et Parifex, son coût moyen avec installation s'élève à environ 75.000 euros.
• Le radar vitesse embarqué
Celui-ci est utilisé par les forces de l'ordre (Police et Gendarmerie). Il est embarqué dans un véhicule arrêté et positionné au bord de la route. Comme pour le radar fixe, il offre une tolérance de 5 km/h ou de 5 % (au-dessus de 100 km/h), toujours à l'avantage du conducteur. Bien évidemment ces radars ne sont pas signalés sur les routes. On en dénombre 780 aujourd'hui.
• Le radar discriminant
Ce type de radar fixe est un peu moins connu. Il permet de différencier les catégories de véhicules et notamment les poids lourds pour contrôler les limitations de vitesse spécifiques selon les catégories d'usagers. Il est équipé de trois modules mesurant la vitesse, le type de véhicule et l'identification de la voie. Ils sont toujours signalés par des panneaux d'annonce radar et on en aujourd'hui dénombre 221 même si le gouvernement souhaite compléter sa flotte.
• Le radar vitesse moyenne
Un petit nouveau dans les radars. Il n'en existe d'ailleurs que 75 en France. Encore plus performant, il contrôle la vitesse moyenne pratiquée par les usagers sur une portion de route pouvant aller jusqu'à plusieurs kilomètres entre deux points. L'objectif: inciter les conducteurs à adopter une vitesse raisonnable tout au long de leur trajet et éviter le coup d'accélérateur fréquemment observé une fois le radar franchi.
• Le radar feu rouge
Mis en place en 2009, 712 radars de feu rouge sont déployés en France actuellement. Ce dispositif prend deux photos, une première quand un véhicule franchit la ligne d'effet des feux et la seconde s'il poursuit sa route. S'arrêter à cheval sur la ligne, matérialisée par des pointillés, constitue déjà en soi une infraction mais si vous ne poursuivez pas votre route, aucune contravention ne vous sera envoyée.
• Le radar de passage à niveau
Le fonctionnement est sensiblement le même que le radar de feu rouge. Deux clichés, pour une marge d'erreur minime, sont pris par les 45 radars présents en France. Petite distinction toutefois, celui-ci dispose d'une signalisation rouge clignotante.
• Le radar de chantier
Nombreux sont les conducteurs qui ne ralentissent pas aux abords des zones de chantier. Ils pourraient avoir quelques mauvaises surprises avec ce type de radars semi-fixes, expérimentés en 2012. Des panneaux «Contrôle radar» annonceront toutefois ces radars qui seront déployés si le Conseil National de la Sécurité Routière émet un avis favorable dans les prochaines semaines.
• Le radar pédagogique
Le gouvernement entend bien faire un peu d'éducation sur les routes avec ce type de radar. Il en a d'ailleurs déployé un grand nombre, 1010 dont 167 sont placés en amont d'un radar fixe. Ces radars affichent la vitesse des véhicules mais aussi un texte qui vise à inciter les véhicules trop rapides à modifier leur comportement. Avec ces radars, le gouvernement adopte donc l'adage «mieux vaut prévenir que guérir».
• Le radar mobile nouvelle génération
Certains diront que celui-ci est sans doute le plus sournois de tous mais une chose est sûre, il est également le plus performant. Sa mission: détecter tout en roulant et sans flash visible tous les véhicules en excès de vitesse. Les 119 radars de nouvelle génération (complétés à 150 pour les grandes vacances) déployés sont embarqués à bord de voitures banalisées, conduites par des gendarmes ou des policiers, toujours en uniforme. Leur cible: les conducteurs en grand excès de vitesse, à partir de 146 km/h sur autoroute, 124 km/h sur voie express, 102 km/h sur les nationales et 61 km/h en ville. A l'approche des vacances, les automobilistes doivent donc se méfier des Renault Mégane, des Peugeot 208 et des Citroën Berlingo, capables de flasher les voitures dans les deux sens.
La hausse de performance incontestée de ces neuf types de radars pousse encore un peu plus l'État à innover. Il lance d'ailleurs cette année les radars fixes «double face» qui flashent la plaque avant et arrière. «L'objectif est de réduire le nombre de flashs qui ne produisent pas de PV parce que la photo n'est pas exploitable», a annoncé Henri Prévost délégué interministériel adjoint à la sécurité routière. L'année dernière, pour la première fois depuis leur mise en circulation depuis dix ans, les radars ont moins flashé, avec «seulement» 15 millions de clichés. Les nouvelles performances des radars feront peut-être baisser ces chiffres pour 2014.