Les radars mobiles embarqués et indétectables arrivent
Indétectables et censés luter contre les grands excès de vitesse ravivent la polémique entre pro et anti-radars.
Depuis la mise en place du premier radar fixe, le 27 octobre 2003 à Ville-au-Bois en Essonne, les radars ont évolué au fur et à mesure des avancées technologiques. Après les radars feux rouges en 2009 ; puis les radars discriminants distinguant poids lourds et voitures ; et enfin les radars tronçon mesurant la vitesse moyenne sur plusieurs kilomètres, voilà que débarquent, à compter du 15 mars, les radars «mobiles-mobiles».
Ce radar embarqué de nouvelle génération sera opérationnel dans 18 départements. L'originalité du dispositif est qu'il est installé dans une voiture banalisée qui se fond dans la circulation. Grâce à une caméra installée sous la plaque d'immatriculation avant, la voiture banalisée mesure la vitesse des autres véhicules qui la dépassent par la gauche.
En cas d'excès de vitesse, une photo est prise… sans flash. Et l'automobiliste qui ne s'est aperçu de rien recevra son amende à domicile quelques jours plus t ard.
D'ici trois ans, 300 voitures banalisées de ce type seront déployées dans l'Hexagone avec une mission : traquer les grands excès de vitesse.
Un choix politique autant que technique car ces nouveaux radars, pour qu'ils restent fiables, présentent une marge technique pour la vitesse retenue de 10 %, plus importante que celle des radars fixes (5%). Ainsi un automobiliste roulant à 138 km/h sur autoroute ne sera pas verbalisé. Avec ce type de radar, on se fait flasher à partir de 61 km/h en agglomération et 102 km/h sur route. Dans un premier temps, seuls les véhicules qui doublent la voiture banalisée seront contrôlés. Des débuts en douceur qui atténueront un peu l'exaspération de certains automobilistes.
Depuis leur apparition sur les routes de France il y a dix ans, les radars ont permis de réduire la vitesse moyenne de 10 km/h, ce qui a contribué à faire chuter le nombre de morts de 7 720 en 2001 à 3 645 l'année dernière.
«À partir de 2002, nous voyons clairement une rupture dans la courbe de vitesse, qui coïncide avec l'annonce par Jacques Chirac de l'arrivée des radars», déclare Chantal Perrichon, présidente de la Ligue contre la violence routière.
«La baisse de la vitesse est le premier facteur de la baisse de la mortalité routière. Quand la vitesse diminue de 1 %, c'est 4 % de tués en moins».
Notons que sur ces nouveaux radar la marge d'erreur pour la vitesse retenue est augmentée sur ces dispositifs et c'est une bonne chose car un moment d'inattention peut vite arriver à tout le monde et pour de petits excès de vitesse, on se retrouve pénalisé, ce qui est parfois dramatique lorsque son emploi dépend de son permis de conduire.