Deux ex-policiers ripoux de la PJ d'Orléans ont été condamnés à 7 ans d'emprisonnement alors que la peine maximale de 10 ans en correctionnelle avait été réclamée par le procureur pour avoir organisé et alimenté un trafic de stupéfiants, vendredi à Saintes.
Il n'a été fait aucune distinction entre Olivier Nicolle et Eric Gil, deux anciens brigadiers-chefs, âgés de 40 ans, à l'encontre desquels le procureur de la République, Fabienne Atzori, avait requis jeudi la peine maximale prévue par la loi en correctionnelle.
Les deux hommes sont restés impassibles à l'énoncé du jugement. Ils avaient été révoqués en mars 2009 et sont maintenus en détention où ils avaient placés en janvier 2009.
Rien ne peut excuser votre comportement inadmissible à plus d'un titre", avait souligné jeudi la représentante du ministère public. Cette dernière s'était indignée, évoquant sa "tristesse", d'autant qu'"il s'agit de délits que, a-t-elle dit, vous aviez pour mission de combattre".
Dans leurs plaidoiries, leurs avocats, qui ne feront pas appel, ont insisté sur la sévérité des réquisitions. "Quand avez-vous pour la dernière fois prononcé la maximum de la peine encourue", a demandé Ladislas Wedrychowsky, conseil de M. Gil, évoquant "une perpétuité correctionnelle".
Christophe Rouichi, conseil de M. Nicolle, a mis en avant le fait que les deux policiers n'avaient plus reçu "aucune lettre de félicitations depuis 2006", bien qu'ils assumaient la majeure partie de l'activité de leur service.
A trop fréquenter des revendeurs de drogues et des indicateurs de police, "on perd les valeurs, le passage à l'acte est facilité", a-t-il poursuivi.
Mercredi, à l'audience, M. Nicolle avait décrit les vols dans son propre service, indiquant que "c'était facile, entre midi et deux on avait la clef".
Il avait relaté comment, avec son équipier, il s'approvisionnait dans l'armoire à scellés, remplaçant la drogue subtilisée par du chocolat ou du plâtre. M. Gil avait, lui, minimisé son rôle.
Le principal intermédiaire, Christian Gougé, un garagiste de 66 ans à la retraite, a écopé de 5 ans d'emprisonnement et 62.000 euros d'amende douanière tandis que le principal revendeur, Laurent Argousse, 26 ans, a été condamné à 3 ans de prison. Ils ont tous deux été également maintenus en détention. La représentante du ministère public avait réclamé respectivement 7 à 8 ans de prison pour le premier et 5 à 6 ans pour le second.
Un autre revendeur, Chris Rivière, a écopé de 18 mois d'emprisonnement alors que 3 à 4 ans avaient été demandés pour lui. Il n'a pas fait l'objet d'un mandat de dépôt à l'audience.
De leur côté, les cinq autres prévenus, qui comparaissaient libres, ont été condamnés à des peines allant de 18 mois à 12 mois de sursis mise à l'épreuve.
Ces dix personnes comparaissaient pour un trafic de cannabis, d'héroïne et de cocaïne en Charente-Maritime entre 2007 et 2009, qui porterait sur 150 kg de cannabis, 30 kg d'héroïne et 2 kg de cocaïne pour un bénéfice estimé par les enquêteurs à 220.000 euros.
source AFP