Auteur Sujet: Le Groupe d'Appui Judiciaire (G.A.J.)  (Lu 40844 fois)

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Hors ligne Jeano 11

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Le Groupe d'Appui Judiciaire (G.A.J.)
« le: 26 mars 2019, 17:33:06 »
C'est un service peu connu bien qu'il soit au plus proche des citoyens. Ce service de proximité est celui vers lequel les personnes se tournent la plupart du temps pour y dénoncer des faits consécutifs à une infraction. Il est parfois appelé par certain " service de plaintes ".
Mais le Groupe d'Appui Judiciaire ou GAJ est bien plus qu'un service de " plaintes ".

Il s'agit d'un service d'enquête qui dépend de la sécurité publique et que l'on retrouve dans les Commissariats et Bureaux de Police. C'est le service dans lequel j'exerce. Les domaines d'activités sont variés, on y reçoit :

- Les plaintes des victimes d'infraction à la loi pénale. Dans ce cas on procède à une enquête en rassemblant les preuves et on recherche les auteurs de ces infractions en vue de leur présentation à l'autorité judiciaire qui dispose de l'opportunité des poursuites.

- Les demandes d'enquête ordonnées par le Parquet suite à une infraction dénoncée directement par la victime auprès du Procureur de la République.

- Et les poursuites d'enquête suite à des plaintes relatives à des faits survenus sur le ressort de la circonscription mais qui pour des raisons pratiques pour les victimes ont été dénoncés auprès d'un autre Commissariat de Police ou de Gendarmerie.

Les affaires traitées sont très diversifiées (enquêtes financières, violences, vols, escroqueries...). Ce groupe est composé de Policiers de tous grades qui ont la qualité d'Agent ou d'Officier de Police Judiciaire.

L'expérience est une qualité essentielle. Ce service permet d'acquérir cette expérience ainsi que des connaissances en investigation et de s'orienter pour les Policiers qui le souhaitent vers des structures plus importantes comme une Brigade de Sûreté Urbaine (B.S.U.), une Sûreté Départementale (S.D.), un Service Départemental de Police Judiciaire (S.D.P.J.)...

Chaque service à un intérêt, on n'a pas toujours la chance d'intégrer tout de suite un service de prestige, il faut savoir être patient et profiter de sa première affectation pour acquérir cette précieuse expérience et les connaissances par le biais de la formation. L'opportunité arrivera un jour mais en attendant il faut bien commencer quelque part.

Source https://www.lapolicenationalerecrute.fr/Blog/ils-ont-blogue-archivage/Le-Groupe-d-Appui-Judiciaire-G.A.J.

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Re : Le Groupe d'Appui Judiciaire (G.A.J.)
« Réponse #1 le: 26 mars 2019, 17:39:40 »
Le quotidien d’un enquêteur au groupe d’appui judiciaire (GAJ) !
6H. Prise de service. Je prends les consignes des collègues du service de nuit, et regarde les affaires et les gardés à vue qui sont entrés dans la nuit. Aujourd’hui, quatre affaires avec quatre gardes à vue : des violences conjugales, un vol à l’étalage, un vol par effraction et une détention de produits stupéfiants.

6h30. On fait le point avec l’équipe, le chef de groupe attribue les procédures du jour en nommant pour chaque dossier un directeur d’enquête.

6h45. Pour les procédures de vol et de stupéfiant, un équipage effectue les perquisitions avec les mises en cause pendant qu’un autre équipage s’occupe des constatations.

9h. S’enchaînent les auditions des témoins, des victimes puis des mises en cause.

10h. L’OPJ de permanence, aujourd’hui c’est moi.  :)
Le chef de poste m’informe que le gardien d’un immeuble vient de découvrir une personne pendue dans une cave. A priori, il s’agit d’un suicide, mais des constatations s’avèrent nécessaires afin d’écarter toutes interventions d’une tierce personne. Dans le jargon policier, on appelle ça un « delta charlie delta » (DCD).

10h30. Je me rends sur place avec un équipage police-secours et un effectif de l’identité judiciaire et nous commençons les constatations sur le corps et dans la cave.

11h. Nous découvrons une lettre du défunt qui explique son geste désespéré.
Gardien de la paix à la DCSP

11h15. Le médecin légiste arrive sur place, constate le décès et examine le corps. Il s’agit d’un suicide avéré, il ne met pas d’obstacle médico-légal*. Le corps est donc transporté au funérarium en attendant d’être restitué à sa famille et après que cette dernière soit entendue dans nos services.

11h30. J’appelle le procureur de la République afin de lui rendre compte de cette enquête décès.

11h45. De retour au service, mes collègues ont bien avancé sur leurs procédures, et après avis au magistrat de permanence, ont obtenu pour la plupart une décision judiciaire. Le voleur à l’étalage s’est vu notifier un rappel à la loi, alors que le voleur par effraction est déféré au tribunal pour y être jugé en comparution immédiate dans l’après-midi.

12h. L’équipage d’après-midi arrive, nous faisons le point sur les procédures en cours.

12h30. Nous préparons la procédure pour le déferrement et remettons le mis en cause à un équipage, pour son transport au tribunal.

13h. Nous profitons de faire une petite pause pour nous restaurer.

13h20. Nous finissons de mettre en page les différentes procédures terminées de la matinée, pour qu’elles soient transmises au procureur de la République.

14h. Fin de service

Les vacations dans un service du G.A.J. ne se ressemblent jamais, c’est tout l’attrait de ce service, où chaque journée est différente.

* Lorsqu’il y a des signes ou indices de mort violente, l’inhumation ne pourra se faire qu’après qu’un OPJ ait dressé un procès-verbal de l’état du cadavre. S’agissant d’un suicide avéré, le médecin intervenant ne s’oppose pas à ce que le corps soit restitué à la famille.