Une journée de Policier motard
Bonjour, je m'appelle Frédéric, je suis Gardien de la Paix motocycliste, affecté en CRS autoroutière depuis 5 ans.
Pour débuter ce blog et pour vous aider à mieux connaître mon métier, je vous invite à suivre une journée de travail d'un motard de la police.
http://www.lapolicenationalerecrute.fr/Blog/ils-ont-blogue-archivage/Une-journee-de-motard06H00 : Prise de service, préparation de la moto et des équipements, passage au bureau pour prendre les consignes.
06H30 : Mise en place d'un contrôle vitesse à hauteur d'une bifurcation d'autoroute. Première personne contrôlée : un motard qui circule à plus de 160 KM/H entre les files de voitures ! L'objectif est de l'interpeller en prenant le moins de risque possible pour nous-même et pour les usagers de la route. Nous partons devant ce motard en profitant de notre avance pour le faire ralentir et l'inviter à se garer sur un dégagement d'autoroute. Une fois arrêté, je rédige le procès-verbal. Son permis est retiré sur le champ pour permettre à la commission de suspension de prendre son arrêté. Cette mission terminée, le plus important, c'est le sentiment de peut-être avoir empêché un grave accident de la route.
07H00 : Reprise de la patrouille et mise en place de contrôles vitesse tout au long de l'autoroute afin d'être vu d'un maximum de personnes et donc de marquer les esprits.
10H00 : Grave accident de la circulation. Effectif moto demandé sur place pour une escorte d'un SAMU vers un hôpital parisien. Pendant que le SAMU s'occupe du blessé, j'étudie l'itinéraire pour arriver à destination dans les meilleures conditions.
10H40 : Le blessé est transportable, départ de l'escorte, montée d'adrénaline chez les motards qui doivent ouvrir la route au SAMU.
11H10 : Arrivée à l'hôpital sans incident, la pression retombe mais la fatigue se fait sentir. On a beau être habitué à faire des escortes, chacune demande une concentration et une vigilance extrême. Heureusement, pour cette fois les automobilistes ont bien répondu à nos gestes et à nos coups de sifflet.
12H00 : Passage au poste de police pour terminer une procédure de défaut de permis de la veille.
14H30 : Fin de service pour ma patrouille, la relève est là depuis 13H30. Il est temps de rentrer car la moto c'est plaisant... et fatiguant.
Mais motard, c'est une vraie vocation.
Le policier motocycliste exerce essentiellement des missions de police sur la route et elles très variées : assurer les escortes, faire respecter le code de la route pour lutter contre l'insécurité routière, surveiller, faciliter et contrôler le trafic routier, et faire appliquer la réglementation sur l'environnement et les transports routiers.
Pour devenir motard dans la police, il faut tout d'abord être titulaire dans son grade depuis au moins un an, posséder le permis moto (permis A) et répondre à une "demande nationale de participation à la formation pour l'accès à la spécialité de motocycliste".
Après une sélection basée sur des tests psychotechniques, des épreuves sportives (PHM), des épreuves motos de type permis A et un entretien de motivation devant un jury, les candidats intègrent le Centre national de formation des motocyclistes de la police nationale (CNFM) pendant 15 semaines.
Après des ateliers de perfectionnement à la conduite, de maniabilité, de maîtrise de la moto sur plateforme (un peu comme pour le permis, mais en beaucoup plus sophistiqué) démarrent les sessions de roulage.
Tour à tour, sur l'une des 270 motos que comprend le parc du CNFM, les futurs
motards de la police vont s'entrainer sur route, sur circuit (pour le travail du
freinage et des trajectoires) mais aussi en tout-terrain par tous les temps et
dans toutes les conditions.
Pour finir les stagiaires travaillent sur les techniques d'intervention à moto et sur les missions propres au policier motocycliste. Pour le patron du CNFM, le commandant Luc Bernier "il ne s'agit en aucun cas de chercher la performance mais de développer au-delà de la rapidité, la dextérité et la sureté.
L'objectif de la formation est de faire en sorte que la moto devienne un prolongement de leur personne, un outil pour remplir la mission de police qui leur est confiée."
Chaque année, le CNFM forme en moyenne 170 motards et en "recycle" 365. Les formations se déroulent au sein de l'Ecole nationale de police (ENP) à Sens (89).
A l'issue de cette formation particulièrement dense, similaire à celle des motards de la gendarmerie, le lauréat choisit son poste en fonction de son classement final. Il s'engage alors à exercer en tant que motocycliste pendant "au moins 7 ans".
http://www.franceinfo.fr/emission/la-pratique-du-deux-roues/2012-2013/motard-dans-la-police-une-passion-et-une-profession-04-14-2013-07-42