MASSAGE CARDIAQUE SANS BOUCHE A BOUCHE - Expert: Dr AMIZET
C'est la fin du bouche-à-bouche dans les arrêts cardiaques
Par figaro icondamien Mascret - le 10/12/2012
Dans la plupart des cas, le massage cardiaque peut être suffisant.
En France, 30.000 à 50.000 morts subites surviennent chaque année, souvent à domicile. Dans la plupart des cas, il est inutile, et même néfaste, de pratiquer le bouche-à-bouche à un patient en arrêt cardiaque.
C'est ce que vient de démontrer une étude américaine. Les chances de survie des patients sont en effet passées de 18% à 34% depuis que l'on ne ventile plus les victimes. Même si, lors d'un arrêt cardiaque, la respiration s'arrête.
Depuis 2003, l'État d'Arizona recommande aux témoins d'un arrêt cardiaque de ne plus faire de bouche-à-bouche et de se contenter du massage cardiaque pour faire circuler le sang.
Sauf en cas de noyade, d'électrocution ou lorsqu'il s'agit d'un enfant. Dans ces trois situations, la ventilation au rythme de 30 compressions thoraciques alternées avec 2 insufflations d'air par la bouche reste recommandée.Les résultats de l'étude qui viennent d'être publiés en ligne dans la revue de l'American College of Cardiology concernent la période 2004-2010.
Ils confirment les avantages de la méthode sans bouche-à-bouche, préconisée l'année précédente par le Pr Gordon Ewy, cardiologue à l'université d'Arizona.
Encore appelée «réanimation cardio-cérébrale», cette pratique, dont le seul but consiste à faire circuler le sang jusqu'au cœur et au cerveau, repose sur des fondements physiologiques robustes. Car, lorsque le cœur s'arrête de battre subitement, le sang contient généralement assez d'oxygène pour alimenter encore les organes pendant 10 à 15 minutes. À condition toutefois de continuer de faire circuler le sang grâce au massage cardiaque.
Pour réaliser les compressions thoraciques, il faut s'agenouiller à côté de la victime allongée sur un plan dur et, bras tendus, placer le talon de ses mains (superposées) au centre du thorax de la victime.
Il faut ensuite appuyer suffisamment fort pour que le sternum s'enfonce de 4 à 5 cm, à un rythme de 100 compressions par minute.
Des centaines de vie ont été sauvées au Wisconsin, en Arizona et au Texas depuis que la réanimation cardio-cérébrale a été adoptée», se félicite le Pr Ewy, chiffres à l'appui.
Lorsqu'un sujet présente un arrêt cardiaque dû à une fibrillation ventriculaire (FV) à l'extérieur de l'hôpital, sa survie dépend de plusieurs facteurs: précocité de l'alerte au " 15 ", qualité de la réanimation cardio-pulmonaire (RCP) immédiatement entreprise par un témoin, rapidité de la défibrillation cardiaque, technicité de la réanimation médicale...
Si la RCP est mise en oeuvre par un témoin dans les quatre premières minutes et si un traitement définitif est délivré dans les huit premières minutes, 43% des patients survivent. La survie chute à moins de 7% si la RCP n'est pas commencée avant 8 minutes. Aucun patient ne survie après 16 minutes de FV non traitée.
Malgré son importance vitale, la RCP est rarement effectuée par un témoin. Parmi les diverses raisons, il apparaît d'après plusieurs enquêtes, que la répugnance à effectuer un bouche à bouche peut en dissuader plus d'un. Une approche de ce problème pourrait être d'éliminer la composante bouche à bouche de la RCP pour ne garder que le massage cardiaque, uniquement lorsque l'arrêt cardiaque n'est pas secondaire à un arrêt respiratoire (ce qui est plus souvent le cas, sauf chez l'enfant).
Une étude randomisée américaine a comparé pour la première fois la RCP administrée par massage cardiaque seul à la RCP administrée par massage cardiaque et bouche à bouche.
Les investigateurs ont examiné la survie hospitalière des patients.
Le taux de survie, à la sortie de l'hôpital est meilleur chez les patients qui ont bénéficié d'un massage cardiaque seul que ceux qui ont bénéficié d'un massage et bouche à bouche (14,5% contre 10,4%).
" Bien que non significative statistiquement, cette étude pourrait être l'approche préférée par le témoin sans expérience ", concluent les auteurs.
Toutefois, pour l'omnipraticien, en ville ou à la campagne, confronté à un arrêt cardiaque, conformément aux consensus et recommandations en vigueur, la meilleure attitude thérapeutique consiste à effectuer (seul ou avec l'aide de témoins) un massage externe associé à une ventilation artificielle par insufflateur manuel. (la possession de ce matériel et son utilisation ont été détaillées et validées lors des dernières sessions de formation de l'EPU H.).
Symptômes de l'arrêt cardiaque :- L’arrêt cardiaque peut survenir très brutalement, sans signe avant-coureur. La victime s’effondre subitement, inconsciente.
- Il peut également avoir pour origine un infarctus du myocarde.
Dans ce cas, les signes avant-coureurs sont :
> Une forte douleur thoracique,
> Une douleur dans la mâchoire,
> Des douleurs dans les bras,
> Et une transpiration élevée