Armes factices ou artisanales sont saisies régulièrement par les policiers ou des gendarmes.

Braquages, agressions… De plus en plus, les policiers font face à des malfaiteurs munis d'armes à feu factices. Des imitations en vente libre et quasiment impossibles à distinguer des vraies.

Appelés sur les lieux d'un braquage, des membres de la Brigade anticriminalité (BAC) font irruption dans une supérette de la rue de Varsovie, à Toulouse. Un malfaiteur surgit alors d'un lieu de stockage, arme braquée sur les policiers.
L'un d'eux tire un coup et le braqueur s'effondre, mort.
Les enquêteurs découvriront que l'arme que portait le jeune homme était factice. Selon les déclarations du procureur de la République à Toulouse, le jour même des faits, ses munitions «ne pouvaient pas être létales».

Mais comment savoir ?
Les armes à blanc sont les répliques parfaites de véritables pistolets.
«Elles fonctionnent comme un véritable pistolet, font le même bruit mais ne tirent pas de coups mortels». Leur canon est neutralisé. Certaines tirent de la poudre, d'autres du gaz irritant pour repousser un agresseur.
En vente libre, elles ne nécessitent pas à l'acquisition de permis particulier. Sur un site Internet de protection, on peut ainsi en quelques clics acquérir le clone d'un Glock 17 ou d'un Berretta 92, deux types de pistolet semi-automatique extrêmement répandus. Il suffit de fournir un justificatif d'identité prouvant sa majorité et débourser une centaine d'euros.
Après le drame, le représentant de la Police nationale, posait sans détour le problème : « faut 'il se prendre une vraie balle pour savoir que ce n'est qu'une arme factice... ça devient difficile pour nous…»
Fusils d'Airsoft :
Des armes jouets bien imitées peuvent également tromper les forces de l'ordre. Il y a quelque temps, deux équipages de policiers ont ainsi été mis en joue, pour l'un avec une réplique de Kalachnikov, pour l'autre avec un faux fusil à pompe. «Ce sont des jouets que l'on ne trouve pas forcément en France, mais facilement dans des magasins paramilitaires en Espagne ou au Pas de la Case». «Les fusils d'Airsoft, que l'on achète librement dans des magasins et sur des sites spécialisés, peuvent aussi être pris pour des vrais», précise un policier. «Pour des questions marketing, les sociétés créent des répliques d'armes de guerre, alors qu'elles tirent des billes dont la puissance est inférieure à 20 joules.
Mais pour un commerçant ou un policier braqué, impossible de savoir avant que l'arme ait tiré…»Une pièce d'identité... c'est tout ce qui sera demandé pour l'achat un pistolet de défense, sur Internet ou dans une armurerie. Ces pistolets, dont le canon est neutralisé, servent à la dissuasion. Mais ils sont souvent les répliques exactes de célèbres semi-automatiques.
Braquer n'est pas jouer

Une semaine avant le braquage de la rue de Varsovie, les représentants syndicaux évoquaient dans nos colonnes leur «préoccupation» devant l'utilisation de plus en plus fréquente, dans les agressions, de ces faux semblables aux vrais.
«C'est très dangereux pour celui qui porte l'arme, et cela met les policiers dans des situations extrêmement délicates».
Les Policiers et les Gendarmes rappellent qu'un vol commis avec une arme, qu'elle soit factice ou réelle, est considéré comme «vol à main armée», un crime puni de 20 ans de prison et 150 000 euros d'amende. La légitime défense peut également s'appliquer.
Mathilde Tournier de la Dépêche du midi.fr