Le traducteur de logiciels victime d'une arnaque anglaise ?
Pendant plusieurs années un Albigeois a traduit des logiciels pour Microsoft. A sa retraite, il pensait toucher un fonds de pension de presque 600 000€ déposé sur un compte en Angleterre. Le début de ses malheurs...
L’histoire qui est arrivée à David pourrait très bien servir de trame à un roman plongeant ses lecteurs dans le monde opaque de la délinquance financière internationale.
Voilà un homme à la tête bien faite qui se triture les méninges depuis des mois avec cette question : comment ai-je pu me faire piéger de la sorte sur internet ?
Ingénieur agroalimentaire et polyglotte, David s’est installé comme traducteur libéral. « En 2005, j’ai été contacté par la firme Microsoft, en Angleterre, pour traduire en langue française des logiciels d’aide à la décision dans un environnement agroalimentaire. J’ai rendu mon travail puis je n’ai plus eu de nouvelles d’eux pendant un certain.» Mais un jour, l’Albigeois entrevoit le jackpot.
Il reçoit un courriel l’informant que, pour le rémunérer, Microsoft lui a versé 500 000 livres-sterling (l’équivalent en euros de 595 000 €!) dans un fonds de pension.
«Je me suis dit c’est quand même fort. C’est vrai que j’ai travaillé pour eux une petite dizaine d’années.»
Les années passent et voilà David à l’heure de la retraite, qui pourrait bien être dorée pour cet Alsacien expatrié dans le Tarn s’il arrive à toucher ce coquet fonds de pension !
«J’ai reçu un nouveau mail m’indiquant qu’ils voulaient bien me transférer l’argent par une société de courtage. Mais pour débloquer la somme, il y avait des droits à payer pour la douane et ce qu’on appelle la notarisation.
Le droit anglo-saxon n’a rien à voir avec le droit français, il n’y a pas de notaire en Angleterre», se rappelle le sexagénaire. Ce n’est donc pas un notaire mais un banquier qui lui a demandé d’envoyer 5 000 euros pour l’ouverture d’un compte à la très honorable Standard Chartered Bank.
David a envoyé l’argent. :futfut:
Erreur de la banque pas vraiment en sa faveur !
«C’est là que je me suis posé des questions : est-ce que c’est normal de demander à un bénéficiaire d’un fonds de pension de payer à l’avance les frais de virement ?» :hein36:
L’affaire se corse en 2011 lorsque David constate une erreur de la banque qui aurait pu être, comme au Monopoly ou dans le film, «en (sa) faveur».
«J’ai remarqué une erreur de ponctuation : ce n’est plus 500 000 £ mais 500 millions de £ qui étaient soi-disant sur ce fonds de pension. Et pour débloquer l’argent, je devais avancer les frais de virement correspondant à 1 % de la somme. Cela fait une somme effarante ... près de 6 millions d’euros ! que j’ai refusé d’avancer. De toute façon, je n’avais pas cet argent.
Quand j’ai contacté la Standard Chartered pour signaler ce grave problème de ponctuation, le banquier m’a dit que l’argent avait été transféré à la Bank of England.» Un argent aussi insaisissable que ce «banquier» qui n’en était sans doute pas un.
«Mon correspondant se présentait sous le nom de Mervyn King»... ni plus ni moins que le Gouverneur de la Banque d’Angleterre dont l’escroc aura sans doute usurpé l’identité. :hein40:
«Quand je me suis rendu compte que les mails n’arrivaient pas du site officiel de la Banque d’Angleterre mais d’une boîte hotmail, j’ai demandé à mon interlocuteur de s’identifier. Il a refusé.
C’est là que j’ai demandé à être remboursé.» colère3
A ce jour, malgré des démarches auprès de la Banque d’Angleterre et du Consul de Grande-Bretagne à Bordeaux, David n’a pas revu ses 5 000 euros.
Microsoft était-il vraiment disposé à lui verser ce colossal fonds de pension ?
Le traducteur albigeois serait prêt à le croire car après tout, il n’a jamais été payé pour ce travail.
La mascarade continue en Espagne :blahblah4: :zetescon!:
Ce qui est sûr, c’est qu’un escroc anglophone (agissant peut-être d’un pays d’Afrique) l’a harponné sur le net. «Et la mascarade s’est poursuivie : l’argent que je n’avais pu faire débloquer en Angleterre avait soi-disant été versé en Espagne, à la Banco de Santander. Pour le récupérer, il me fallait verser 2 500 € à l’état espagnol.»
Cette fois, David n’en a pas cru un mot. «Ce sont les banquiers qui m’ont ouvert les yeux.» Il parle des vrais banquiers, français, auxquels il a conté sa mésaventure.
«À ce jour, je n’ai pas déposé plainte et je ne sais pas si je le ferai. Mais je voulais témoigner pour dire aux usagers de faire extrêmement attention en cas de transaction venue de Grande-Bretagne. Ce sont des pratiques très différentes des nôtres.
C’est un système qui peut être exploité à des fins d’abuser les gens trop confiants ou crédules.»Nota : Normalement, ce monsieur aurait dû :
- payer des cotisations à l'Agessa pour sa retraite ;
- payer des impôts sur l'argent qu'il gagnait à l'étranger.
Il a considéré qu'il pouvait s'en affranchir...
Tel est pris qui croyait prendre
Que tous ceux qui ne cessent de couiner à cause des charges "grevant" le travail en France méditent sur ce cas.