Auteur Sujet: Cinq fautes de français à éviter dans vos lettres de motivation.  (Lu 5387 fois)

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ORTHOGRAPHE - Faut-il écrire «il conclut» ou «il conclue» ?
«sans-faute» ou «sans fautes» ? «tache ou «tâche» ?
Le Figaro revient sur ces erreurs qui constellent nos lettres et messages du quotidien.

Savoir se vendre est un art. Un don, sûrement, mais aussi et surtout un savoir-faire. Et qui dit «savoir y faire», dit «techniques pour y faire». À l'oral, certains vous diront par exemple que le plus important n'est pas ce que vous dites, mais comment vous le dites. Il faudra ainsi mettre le ton, regarder l'auditoire, sourire, etc. Et à l'écrit alors? Si la forme est importante -la pagination, les couleurs, les caractères d'imprimerie- le fond l'est bien davantage. Il serait dommage en effet de rendre une jolie copie truffée de coquilles...

La lettre de motivation est un exercice périlleux. À ce sujet, Le Figaro vous propose quelques astuces afin de pallier de possibles erreurs.

● Sans fautes, sans faute ou sans-faute?

Il y a des locutions que l'on ne remet jamais en question.
C'est le cas par exemple de : «sans détour», «sans commentaire», «sans doute», «sans retour», «sans-abri» ou encore «sans-emploi» qui sont invariables. Et il y a autrement des locutions auxquelles on doit faire attention.

Le nom qui suit la préposition «sans» doit se mettre au singulier quand il qualifie une chose abstraite ou une chose concrète, que l'on ne peut compter. Exemple: «C'est un homme sans morale», «Je prends mon café sans lait et sans sucre.» Inversement, il doit se mettre au pluriel quand il qualifie plusieurs éléments. Exemple: «Un arbre sans feuilles».

Qu'en est-il des «fautes»? Dans certains cas, le singulier et le pluriel sont admis, indique L'Office québécois de la langue française. Ainsi, concernant la formule «sans faute», si l'on entend «sans erreurs», alors on mettra un «s» au mot «faute». Exemple: «C'est une copie sans fautes (sans erreurs).» A contrario, si le sens de «sans faute» est «à coup sûr», on laissera le mot «faute» au singulier. Exemple: «Je te le fais sans faute aujourd'hui.»

Astuce : Si vous hésitez entre le singulier et le pluriel, tentez la locution «sans-faute» qui signifie «impeccable» et est invariable. Exemple: «Ma copie est toujours sans-faute.»

À noter que la formule «orthographe correcte» est un pléonasme. Du grec orthos, «droit», et graphe, «écrire», le mot «orthographe» désigne «la manière correcte d'écrire un mot». Préférez donc: «Je maîtrise parfaitement l'orthographe.»

● Possible ou possibles?

Tout est possible. Tout est réalisable. Sauf en matière d'orthographe! Si toutes les erreurs sont possibles, les règles du français, elles, sont limitées. À commencer par la construction du mot «possible». Il s'accorde avec un nom pluriel lorsqu'il est adjectif et qu'il prend le sens de «réalisable, imaginable». Exemple: «Explique-moi quelles sont les solutions possibles (imaginables)».

Le mot «possible» restera au singulier derrière les formules: «le(s) plus» et «le(s) moins». Ce, même s'il est employé avec un nom au pluriel. Exemple: «le plus d'efforts possible.»

● Des fois, parfois, quelquefois?

«Il m'est arrivé des fois de m'occuper de la comptabilité.» Bien que courante, la formule est incorrecte. Ainsi que l'explique l'Académie française dans sa rubrique Dire / Ne pas dire «on ne doit pas substituer la locution adverbiale ‘Des fois', aux adverbes de temps ‘Parfois' et Quelquefois'». Et d'ajouter: «On ne doit pas non plus employer la locution conjonctive ‘Des fois que' pour ‘Au cas où'.»

Pour être correct donc, on préférera dire «Il m'est arrivé parfois de m'occuper de la comptabilité», «j'ai quelquefois occupé le poste de rédacteur», etc. Cette nuance fera à coup sûr la différence.

● Conclue ou conclut, envoie ou envois ?

Leur écriture est un casse-tête. A fortiori, parce qu'il est devenu courant, voire banal, de les rencontrer sous leur forme incorrecte. Rappelons-nous toutefois deux règles très simples afin de mettre fin à nos tergiversations. Le verbe «conclure», à l'instar de «inclure» et «exclure», fait partie du 3e groupe. Il ne peut donc pas se conjuguer sur le modèle du verbe «aimer» et «finir». Pour être correct, on écrira «il conclut» au présent et non pas «il conclue». Cette dernière forme est réservée au subjonctif présent.

Concernant le verbe «envoyer», rappelons-nous qu'il s'agit d'un verbe du 1er groupe. Ses terminaisons sont donc celles du verbe «aimer». Pour être juste, on écrira au présent de l'indicatif: «j'envoie», «tu envoies», «il envoie». Idem pour le verbe «transférer». On notera: «Je transfère», «tu transfères», «il transfère».

Bonus: Pour savoir si le participe passé d'un verbe prend un «t» ou un «s» final, essayez de le mettre au féminin. On dit «une chose prise» donc le participe passé est «pris». De la même manière, on ne peut pas écrire «une chose choisite», donc le participe passé du verbe «choisir» se note «choisi».

● Censé ou sensé? tache ou tâche? voir ou voire?

Les homonymes ont la dent dure dans nos copies. Qu'à cela ne tienne! Il existe des règles très simples afin de ne plus tomber dans leurs pièges.

- L'adjectif «censé» est toujours suivi d'un infinitif. On écrit: «Nul n'est censé oublier la loi» et non «Nul n'est sensé oublier la loi». A contrario, l'adjectif «sensé» s'emploie pour parler d'une personne ou d'une chose. Il signifie: «Qui a du sens, du bon sens, qui est capable de juger sainement.» Exemple: «Cette femme est sensée.» Comprenez: «Cette femme a du bon sens.»

- L'accent circonflexe du mot tache pose parfois des problèmes à l'écrit. Rappelons-nous que la tache désigne une salissure et que la tâche caractérise un travail à réaliser.

- Le «fond» caractérise «un endroit situé le plus bas dans une chose creuse ou profonde». On dit par exemple: «Quel est le fond de ta pensée». Le «fonds» peut non seulement désigner un «sol en tant que moyen de production» mais aussi un «capital disponible, par opposition au revenu».

- Le mot «voir», écrit sans «e», désigne le verbe. Le mot «voire» signifie «vraiment, certes, assurément». On l'emploie pour insister sur ce que l'on vient d'énoncer. Exemple: «J'aime travailler en équipe, voire en duo.»

- La «partie» ou le «parti»? La nuance peut parfois s'avérer très mince. Rappelons toutefois que la «partie» désigne l'élément d'un tout, une certaine quantité. On peut donc toute à fait dire «je fais une partie de basket» comme «je fais partie de l'équipe de M.X». Le mot «parti» peut caractériser le «salaire d'un employé», une «personne à marier», «une opinion, une solution proposée» mais également un mouvement politique.

Source https://www.lefigaro.fr/langue-francaise/expressions-francaises/2018/10/01/37003-20181001ARTFIG00023-cinq-fautes-de-francais-a-eviter-dans-vos-lettres-de-motivation.php

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Re : Cinq fautes de français à éviter dans vos lettres de motivation.
« Réponse #1 le: 07 octobre 2020, 09:54:56 »
«Nénuphar», «oignon»... Cinq mots à l'orthographe floue

Certains écrivent «événement» quand d'autres choisissent la forme «évènement». D'où vient cette nuance ? Qui a raison ?
 Le Figaro revient sur ces mots aux graphies floues.

Ce sont des mots communs. Des termes de tous les jours qui ne font plus débat. Ou presque. Certains écrivent «évènement» plutôt «qu'événement» quand d'autres préfèrent l'écriture «rencard» à «rancard» et «rancart». Mais d'où viennent ces dissensions? Peut-on tout écrire? Depuis les rectifications orthographiques de 1990, la langue française a accepté de nouvelles graphies. Des orthographes parfois étonnantes, mais aussi et souvent en lien avec un passé que nous, contemporains, avons oublié. Le Figaro vous propose de revenir sur cinq de ces mots.

● Nénuphar

«Nénufar avec un f, Ah les phumiers!», s'exclame un des personnages du caricaturiste Siné en 1990. Cette année-là, une grande réforme de l'orthographe fait trembler le bon usage. Le français est sorti de ses gonds. Soudain, il devient correct d'ajouter des accents pour mieux coller l'écrit à l'oral et de supprimer des voyelles, des doubles consonnes et des traits d'union. Cette simplification est vue, pour certains, comme une amputation, une façon de couper les mots de leur sens et de leur étymologie, mais elle est aussi perçue, pour d'autres, comme un moyen de mettre en lumière les mouvements et évolutions de la langue de Molière. C'est le cas de «nénuphar».

Le mot s'écrit originellement avec un «f» et non un «ph». Emprunté au sanskrit niltpala «lotus bleu», le nénuphar est passé dans la langue arabe sous la forme «ninufar» avant d'arriver en français écrit «neuphar», «nénufar», au XIIIe siècle. Son orthographe a toutefois fait l'objet de nombreux débats à travers les époques. Le Littré rappelle ainsi que l'on a longtemps pensé que le mot devait dériver du latin nymphæa, lui-même issu du grec numphaia, et ainsi s'écrire «nénuphar». Quoiqu'inexacte, cette écriture demeure encore dans les usages.


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Re : Cinq fautes de français à éviter dans vos lettres de motivation.
« Réponse #2 le: 07 octobre 2020, 09:57:26 »
«Je m'excuse»: ne faites plus l'erreur !

ORTHOGRAPHE - La formule «je m'excuse» est parfois entendue comme impolie. Mais est-ce vraiment le cas ?
Le Figaro revient sur son bon usage.

Ce peut être une porte claquée au nez, un regard de dédain lancé à l'entrée d'un magasin ou un simple silence pour poignée de main... Chaque jour, le bon usage se retrouve confronté à la merci de gens sans merci. Les termes de déférence sont pris comme de vieilles servitudes langagières, ou pis, comme de vulgaires paroles de subordination. De quoi prendre parfois des excuses pour des insultes... Ou du moins, des fautes. C'est le cas de la formule «je m'excuse», parfois entendue comme impolie. Mais est-elle vraiment incorrecte?

Emprunté au latin excusare «justifier, disculper», le terme «excuse» s'emploie tout d'abord dans le lexique du droit. «Faire excuse», c'est chercher à montrer que l'on est innocent. Par extension, «être sans excuse», c'est être coupable. Qu'en est-il alors de la formule «s'excuser»? Est-elle aussi fautive que la personne qui cherche à s'absoudre? Assurément selon l'Académie française.

«Pardonnez-moi si je vous prie de m'excuser»

Si «grammaticalement, la forme «je m'excuse» est correcte, on considère qu'il est un peu impoli de s'excuser soi-même», précisent les sages. «C'est la personne offensée qui excuse ou non celui qui l'a offensée.» Conclusion? Selon les académiciens, il est préférable d'employer la formule: «Je vous prie de m'excuser». Mais que comprendre alors? Une obligation de dire pardon pour celui qui a subi un affront? Voilà de quoi lui donner une double peine! Ou comme le disait si bien Pierre Dac: «Pardonnez-moi si je vous prie de m'excuser.»

Non contente d'être obligeante, la formule est contraignante. Elle ne peut pas s'employer dans n'importe quelle situation et avec n'importe qui. Imaginez la scène. Vous arrivez en retard à un rendez-vous entre copains et lancez: «Je vous prie de bien vouloir m'excuser.» Au mieux vos camarades vous regarderont avec des yeux ronds au pire, ils penseront que vous vous ficherez d'eux... Alors, que faire?

Continuer à employer la formule «je m'excuse»? Selon le linguiste Claude Duneton, «je m'excuse» est à tort entendue comme une reformulation de «Je me pardonne à moi-même». «Je m'excuse représente la formulation abrégée, stéréotypée, d'une série d'expositions plus complètes, à savoir: Je vous présente mes excuses, je vous prie de m'excuser, car voici mes raisons», explique l'auteur. Pas de quoi y voir donc une expression populaire ou vulgaire. De plus, note Le Trésor de la langue française, la construction «je m'excuse» peut tout à fait être employée pour exprimer une opposition et interrompre autrui poliment. Exemple: «L'heure a passé. Excusez-moi, il faut que je parte.»

À défaut donc de nous entendre sur la belle excuse, accordons-nous pour dire simplement «pardon». Comme dit le dicton, un mot vaut parfois mieux qu'un long discours.

Source https://www.lefigaro.fr/langue-francaise/expressions-francaises/2018/08/27/37003-20180827ARTFIG00020-je-m-excuse-ne-faites-plus-l-erreur.php