Intoxication au monoxyde de carbone ... quels symptômes ?
Une intoxication au CO ne donne parfois que des symptômes peu marqués.
Si on n’a pas à l’esprit la possibilité d’une intoxication au CO, il est facile de manquer le diagnostic.
http://www.centreantipoisons.be/monoxyde-de-carbone/le-co-en-detailSources de Monoxyde de Carbone :
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Ce sont surtout les circonstances d’exposition qui font suspecter une intoxication au CO :
En cas de malaise dans une salle de bain ou une cuisine équipée d’un chauffe-eau au gaz.
Lorsque dans la maison plusieurs personnes se plaignent de maux de tête, de vertiges, de nausées et de vomissement et que ces symptômes surviennent toujours dans le même espace et disparaissent en dehors de cet endroit.
Il existe deux types d’intoxication :
• l’intoxication aiguë, qui entraîne une intervention des secours en urgence et se manifeste par des vertiges, une perte de connaissance, une impotence musculaire, voire un coma et le décès ;
• l’intoxication chronique, qui entraîne des maux de tête, des nausées, une confusion mentale. Difficilement détectable, elle peut entraîner, à la longue, des troubles cardiaques ou respiratoires. Ce type d’intoxication est actuellement suspectée de perturber le développement cérébral des enfants et notamment leur fonctionnement intellectuel.
Intoxication aiguë :
En cas d’exposition à une concentration très importante de CO, il peut y avoir d’emblée un arrêt respiratoire.
Lorsque l’exposition est moins importante, la victime présente d’abord des signes de malaise avec nausées, vertiges et maux de tête.
A ce stade, on peut confondre les symptômes avec une intoxication alimentaire ou un début de grippe.
La personne se sent faible, et s’essouffle rapidement après un effort modéré. Elle peut également présenter des signes de confusion mentale.
Des troubles du rythme cardiaque, des signes d’infarctus ou un œdème pulmonaire peuvent survenir chez les personnes souffrant d’une maladie pulmonaire ou cardiaque mais aussi chez des sujets jeunes et en bonne santé.
Si les secours n’arrivent pas à temps, la victime peut perdre connaissance, tomber dans le coma, développer des lésions cérébrales ou décéder.
Intoxication chronique :
L’intoxication chronique est souvent difficile à diagnostiquer surtout si elle se prolonge.
La chronologie des symptômes et le lien avec un endroit donné peut, au début, permettre de faire le diagnostic. Ce type d’intoxication se caractérise par des maux de tête, des vertiges, des nausées, des vomissements et une fatigue persistante. Après un certain temps, l’intrication des symptômes avec les répercussions psychiques d’un malaise chronique complique le diagnostic.
Des signes cliniques peu spécifiques :
Les signes cliniques ne sont pas spécifiques ... maux de tête, vertiges, malaises, nausées, dyspnée, troubles de la vision, de l’odorat ou du goût, troubles du sommeil, de la mémoire, de l’attention, douleurs thoraciques, abdominales, musculaires peuvent être rencontrés à des fréquences variables.
Le CO a été décrit comme « le grand imitateur » car les intoxications donnent lieu à un grand nombre de faux diagnostics de grippe, de gastro-entérites ou d’autres affections bénignes. Par ailleurs, les intoxications au CO se manifestent souvent en décompensant un mauvais état cardiaque ou cérébral sous-jacent. Le fait qu’une explication toute prête soit disponible pour expliquer les symptômes observés conduit probablement à une sous-estimation des intoxications au CO survenant chez des malades « vasculaires » connus.
Trois situations cliniques particulières méritent d’être notées : la femme enceinte (risque élevé pour le fœtus), l’enfant de moins de deux ans (présentation atypique, par exemple cris), personnes âgées (les signes non spécifiques peuvent être attribués à tort à l’âge).
Isolément, les signes cliniques ne peuvent donc permettre d’affirmer l’intoxication. Il paraît même déraisonnable de demander le signalement de cas soupçonnés sur la seule clinique, sans autres éléments, ce qui entraînerait sans doute un grand nombre d’enquêtes inutiles. En revanche, les signes cliniques doivent conduire le médecin à soupçonner une intoxication au CO et à rechercher d’autres éléments de confirmation. Dans toute situation de ce type, le dépistage de l’air expiré avec un carboxymètre devrait s’imposer (le carboxymètre est un détecteur spécifique du monoxyde de carbone).
Une fois l'intoxication décelée, la prise en charge d’un intoxiqué au monoxyde de carbone doit être la plus précoce possible. Dès le diagnostic évoqué, il convient de soustraire la ou les victimes de l’atmosphère toxique, aérer les locaux, arrêter la source de CO tout en veillant à ce que les sauveteurs ne soient pas eux-mêmes intoxiqués.
Quand elle est possible, la détermination de la concentration de CO dans l’atmosphère est un élément utile pour le diagnostic.
Simultanément, la condition cardiorespiratoire de la victime doit être évaluée et stabilisée si besoin.
L’évaluation clinique comprendra un examen neurologique soigneux (état de conscience, tonus, réflexes et motricité) ainsi qu’un examen général en particulier pulmonaire et cardiaque (ECG dès que possible). Le patient doit être placé le plus rapidement possible sous oxygène au masque facial à fort débit (12 à 15 l/min chez l’adulte) de façon que la FiO2 soit la plus proche de 1 ou, si l’état respiratoire l’exige, sous ventilation contrôlée en oxygène pur.