Auteur Sujet: Lamas, chèvres et moutons remplacent les tondeuses mécaniques et le feu !  (Lu 8582 fois)

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Hors ligne Jeano 11

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Des lamas plutôt que des tondeuses mécaniques pour débroussailler, un IUT de Narbonne (Aude) expérimente le recours à l'animal exotique pour lutter contre le risque d'incendie autour de ses bâtiments.
Quatre chèvres, cinq chevreaux, deux brebis, quatre agnelles gardées par une bergère et son chien un border colley afin de supprimer les ronces et les herbes folles qui poussent dans les zones difficiles d'accès du "contre halage" du canal du midi, subdivision de la Haute-Garonne des voies navigables de France (VNF).

A titre d’exemples, le lama consomme quotidiennement : les ronces, les feuilles piquantes du chêne-kermès, les aiguilles du cade, le genêt scorpion, les petites branches d’acacia robinier, les pousses du prunellier, le noisetier…
Tous ces végétaux sont particulièrement pénibles à débroussailler manuellement ou mécaniquement et certains repoussent très rapidement et ce sont des espèces typiques de taillis à très forts risques d’incendie.  :(

Le lama connait d’instinct les plantes qui sont toxiques comme par exemple le buis, la fougère aigle, le sureau,…
Des particuliers et des communes utilisent déjà ce moyen de débroussaillage. Des éleveurs proposent des lamas à la vente ou parfois à la location pour la tonte et le débroussaillage. Dans certaines zones (à haut risque d’incendie ou à fort taux d’embroussaillement), la loi impose de débroussailler autour des habitations.
On peut le faire soi-même ou bien le confier à une entreprise. On emploie généralement des machines bruyantes et polluantes pas très écologiques.
Et pourtant le lama ou encore l’âne, la chèvre ou la brebis sont d’excellents débroussailleurs et présentent un excellent rapport qualité prix, le plaisir de l’animal attachant en plus !

"On a tendance à aller vers ce qui est bio", a expliqué vendredi à l'AFP Jean-Philippe Poutou, responsable technique et en charge de l'entretien au département Génie chimique, Génie des procédés, de cet IUT dépendant de l'université de Perpignan.

En un mois, deux lamas (nés en France) aidés de deux ânes ont nettoyé 2.500 m2 de garrigue sur un terrain clos attenant à l'IUT, dans une zone où se produisent régulièrement des incendies, le dernier remontant à il y a tout juste un an.
En temps ordinaire, des jardiniers viennent de Perpignan deux fois par an faire le même travail que le camélidé originaire des Andes.
Le recours aux animaux prêtés par un éleveur de chevaux (et accessoirement de lamas) de Narbonne, Stéphane Gendre, a permis quelques économies et s'est révélé efficace.

"En un mois, ils ont tout mangé à part quelques espèces", Attirant des visiteurs locaux, les lamas se sont aussi montrés bons pour l'image de l'IUT, installé dans la périphérie de Narbonne.
L'animal au long cou ne peut que bénéficier à l'IUT qui forme aux procédés industriels pour des secteurs aussi variés que l'agroalimentaire, les cosmétiques ou la pharmacie et "ouvre aussi des portes vers l'environnement", a ajouté M. Poutou.

L'expérience a été jugée si concluante que l'IUT a un projet de convention avec l'éleveur pour que ses lamas reviennent brouter deux fois par an, au printemps et à l'automne, "l'animal est atypique et d'un entretien super facile et il nettoie plus vite et différemment que la chèvre et ça revient moins cher que la tondeuse".

Parmi les nombreuses utilisations du lama, le débroussaillage est sûrement la principale ! D’ailleurs l’élevage de lamas a démarré en France il y a une vingtaine d’années pour cet objectif et n’a cessé depuis de se développer.
Le Lama est un animal particulièrement efficace dans le débroussaillage. C'est un herbivore ruminant qui a 3 estomacs et se nourrit de la végétation qu’il trouve (herbes, ronces, feuillages, etc.) avec le besoin d’avoir dans sa ration quotidienne des végétaux ligneux ou épineux.

Jusqu'à présent, troupeaux de vaches ou de chèvres et moutons se chargeaient de brouter l'herbe des  sites protégés. Mais l'un d'eux vient de déclarer forfait... Place donc aux alpagas. Dans la vallée, nous avons notamment des problèmes d'ortie. L'alpaga est un bon débroussailleur car il mange de tout, y compris des ronces et des orties. Il va donc permettre de conserver à la vallée un aspect entretenu, explique Catherine Moret, de l'association de protection de la Vallée du Léguer. C'est l'animal idéal pour entretenir un site protégé. Il mange toutes les plantes, il est calme et même très propre», appuie Robin Hodge, plutôt fier de ses ouailles. Début mai, après la tonte annuelle, l'éleveur installe donc une trente spécimens à Kernansquillec. Charge à eux d'entretenir quatre hectares de pâture. Les alpagas ne vont pas chômer. Car si la vache n'a rien d'exotique, elle est travailleuse et il faut huit alpagas pour faire le boulot d'une seule vache !!

Le lama dispose de qualités spécifiques en zone de végétation sèche, sous bois et taillis. Il n’a pas de sabots et ne dégrade pas les sols. Il pénètre facilement au milieu des broussailles et sa hauteur lui permet de brouter des plantes jusqu’à deux mètres de haut.

En revanche il n’abîme pas les écorces des arbres, même des fruitiers, s’il dispose d’une végétation abondante. Sa morphologie lui permet de se sentir à l'aise sur tout type de terrain, en friches, en pente, ou difficile d'accès. Il est préféré aux chèvres qui ont tendance à abîmer les arbres.
Les lamas sont naturellement dociles et curieux. Ils ne laissent rien passer devant eux sans l’examiner. Ce sont des bêtes très fières et distantes et se tiennent à l’écart, comme les chats. Les lamas ont « l’esprit troupeau » et prennent soin les uns des autres.
L'association des Ânes avec d'autres "brouteurs débroussailleurs" a pour objectif la revalorisation de l'âne à travers ses nombreuses qualités : le débroussaillage où il est le roi, le portage et les balades dans les beaux massifs des Maures pour la protection d'un environnement durable alors pas d’hésitation.  ;D  8)


Source des infos :
- http://www.tahiti-infos.com/Des-lamas-remplacent-les-tondeuses-autour-d-un-IUT-de-l-Aude_a131850.html
- http://www.elevagelamadoubs.fr/elevage-expert/debroussaillage/
- http://www.lamasdespyrenees.fr/Balade-lama-ariege-pyrenees.html
- http://www.ecoferme.com/pourquoileslamas.htm

Questions/Réponses fréquentes sur les lamas et les alpagas ICI

Hors ligne Jeano 11

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Le changement ou le "dérèglement " climatique semble montrer sa réalité avec la sécheresse croissante qui affecte nos paysages du Sud. Le Code Forestier a rendu le débroussaillage obligatoire (art. L.322-3) dans les zones sensibles du sud de la France, des parcelles à moins de 200m des terrains forestiers et à 50m autour des maisons et constructions.
On entend par débroussaillement les opérations dont l’objectif est de diminuer l’intensité et de limiter la propagation des incendies par la réduction des combustibles végétaux en garantissant une rupture de la continuité du couvert végétal et en procédant à l’élagage des sujets maintenus et à l’élimination des rémanents de coupes. Art. L. 321-5-3. du code forestier

La législation est ensuite spécifique à chaque commune. Il y a les zones urbaines qui ne sont pas concernées, où généralement ce sont les cantonniers qui s’en occupent. Il y a les zones limitrophes, qui ont en général une obligation de tenir propre les pare-terres et allées alentours (genre 20 mètres), et puis les zones forestières où c’est en général 200 mètres autour de la propriété et 10 mètres pour les allées de circulation

Le débroussaillage mécanique reste polluant, bruyant et coûte cher alors, plus écolo, moins bruyant et fatiguant que de passer la tondeuse, ayez recours aux chèvres pour entretenir votre jardin ou un petit parc !  ;)
Une bonne idée en théorie... à condition de respecter certaines règles. Vous ne souhaitez pas pour autant investir beaucoup alors pourquoi ne pas louer des chèvres ou des moutons suivant le type de débroussaillage ou la tonte à effectuer ?

Les animaux ont l’avantage de se faufiler entre les arbres, les buissons, les pierres, beaucoup plus facilement, proprement et discrètement que les machines.
Utiliser les animaux pour débroussailler une parcelle ou entretenir un terrain est une technique vieille comme le monde, mais tellement évidente !
Moutons, chèvres, ânes, chevaux, vaches, lamas et poules sont des gros consommateurs d’herbe en tout genre, faisant un travail relativement gratuit, efficace et plaisant quand il s’agit de tondre mais vous apporte aussi du plaisir aux enfants et vous offrent leur lait ou œufs.  ;)

Les chèvres sont particulièrement adaptées pour les terrains escarpés ou nécessitant un gros débroussaillage. Trois chèvres nettoient environ 1000 m² de ronces en un mois. Ce système présente bien des avantages toutefois veillez à bien délimiter votre terrain afin d’éviter que les chèvres ou les moutons ne broutent les écorces de vos autres plantations, arbres, fleurs et votre potager. Vous pouvez les attacher avec une corde pour vous assurer qu’elles respectent le périmètre autorisé mais un parc mobile leur sera plus agréable  ;D
Pour les plus grands terrains, mieux vaut associer ou opter pour des moutons qui seront plus rapides. Les moutons sont parfaits pour tondre à ras, sur des sols escarpés ou des surfaces plates. Un mouton peut entretenir un terrain de 500 m² environ. Les chèvres grignotent les ronces et tous les végétaux ligneux et les moutons passent ensuite pour raser l'herbe.
L'alimentation de l'âne correspond aux plantes qui doivent être arrachées et ils s'adaptent en plus à tous les terrains. Animal rustique, l’âne consomme de nombreux végétaux délaissés par les autres herbivores d’élevage. Le choix de l’âne comme acteur du débroussaillage, a déjà fait ses preuves dans plusieurs départements (Var, Pyrénées Orientales, Ardèche, Seine Maritime). 

Ces animaux bénéficient d’un important capital de sympathie auprès de la population enfantine et leur présence à proximité des habitations suscite toujours un vif intérêt !

ATTENTION votre terrain ne doit pas avoir été traitée avec des produits phytosanitaires, désherbant, insecticides, etc... pour préserver la bonne santé des animaux. Si vous avez des chiens, assurez-vous qu’ils n’importunent pas les bêtes et les supporteront.

Hors ligne Jeano 11

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Le débroussaillage autour de votre habitation est plus qu’une nécessité, c’est un devoir  8)
Vous êtes propriétaires d’une habitation sur un terrain boisé. Vous craignez les incendies et vous voulez protéger votre famille et votre propriété d’un incendie. Vous avez raison. Les informations suivantes vous aiderons à comprendre et à respecter la réglementation qui vous incombe.

Lors des incendies de forêts et en absence de débroussaillement, les moyens de lutte sont accaparés en priorité par la protection des personnes et des maisons souvent situées dans des secteurs faiblement urbanisés. Les abords des habitations doivent impérativement être débroussaillés et maintenus en étant débroussaillé, afin de pouvoir dégager une partie des moyens pour mieux protéger le milieu naturel.
 
Vous avez donc une obligation de débroussailler autour des habitations et installations de toute nature. Cette obligation repose sur le code forestier et sur la loi d'orientation sur la forêt de juillet 2001.
Qu'est-ce que le débroussaillage ? Art L321-5-3 du Code Forestier
Le débroussaillage est un acte civique responsable et obligatoire  :)

Le débroussaillage (ou débroussaillement) consiste à diminuer l’intensité  et à limiter la propagation des incendies par la réduction des combustibles végétaux, d’une part, en garantissant une rupture de la continuité du couvert végétal et d’autre part, en procédant à l’élagage des sujets maintenus ainsi qu’en éliminant les rémanents de coupe.
 
Pourquoi débroussailler ?... ben pour vous protéger, vous, votre famille et votre propriété  ;)
Le débroussaillement constitue un véritable moyen de lutte contre la propagation des incendies. Le débroussaillement autour des bâtiments a pour objectif de limiter la propagation du feu, de diminuer son intensité et de faciliter la lutte.
Il va vous permettre de :
- créer une zone moins conductrice entre vos habitations et la forêt
- favoriser la discontinuité du feuillage entre les arbres, les sous bois et le branchage des arbres
- de faciliter la circulation des sapeurs pompiers entre les habitations et la forêt.

Avant de commencer à débroussailler mécaniquement, préparez votre matériel et équipez vous de protections. N’hésitez pas à porter des gants, un casque avec visière ou des lunettes de protection, des chaussures de sécurité, des pantalons anti coupure, surtout si vous utilisez une tronçonneuse :
- Espacez les haies et le feuillage des arbres de 3 m des murs de la construction.
- Espacez les feuillages des arbres de 3 m les uns des autres.
- Élaguez les arbres sur 2/3 de leur hauteur. Si leur hauteur dépasse 4m, vous devez les élaguer sur 2m50.
- Éliminez tous les arbustes situés sous les arbres.
- Respectez le diamètre des bouquets d’arbre. Ils ne doivent pas dépasser un diamètre de 15 m.
- Coupez et rasez la végétation herbacée.
- Ratissez les 20 premiers mètres autour de votre maison et éliminez les rémanents de coupe.
- Maintenez les haies séparatives à 2 m de haut et 2 m de large.


Tinguely

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bonjour,
je suis très surprise par votre article par rapport au débroussaillage par les lamas et notamment les robiniers. J'ai mis en hivernage mes alpagas chez un ami paysan. Ils sont dans un pré où trône deux robiniers. ça leur arrive de manger des feuilles et j'avoue que je suis très inquiète. Dans la littérature, les feuilles de robinier, l'écorce et les gousses sont très toxiques notamment pour les chevaux, bovins, humains et autres. Est-ce que vous savez que le lama est plus résistant ou que d'après vous, il n'y touche pas (j'ai constaté le contraire). Merci d'avance beaucoup pour votre réponse. B. Tinguely

Hors ligne Jeano 11

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Bonjour,
désolé de ne pouvoir vous répondre avec précision. Nous nous sommes uniquement intéressés aux possibilités de débroussaillage "écologiques" effectués plutôt pas des animaux que par des machines à moteur thermique à cause de l'image qu'ils véhiculent auprès des populations urbaines mais nous ne sommes hélas pas des botanistes, les infos ont été puisées sur les sites mentionnés en liens.
Citer
Riches en nectar, les fleurs de robinier peuvent être consommées en beignets ou en sirop. On en fait une boisson tonique par macération de 15 à 20 g de fleurs dans un litre de vin rouge.

Attention : le robinier contient de la robine dans l’écorce et de la robinine dans les feuilles et les graines, substances toxiques pour l’homme (gastro-entérite en cas d’ingestion) et potentiellement mortelles pour les chevaux. Évitez d’attacher un cheval sous un de ces arbres. En revanche, les feuilles ont pu servir de fourrage de substitution pour les ruminants en période de disette.
Source https://jardinage.ooreka.fr/plante/voir/610/robinier

Danger : Les racines sont toxiques. L'écorce est émétique et purgative. Principe actif : la robine, une lectine hémagglutinante et mitogène. Les animaux, ruminants (lors d'ingestion de fourrage de disette) et chevaux (en rongeant l'écorce), en sont les principales victimes.
Sources : http://www.lesarbres.fr/robinier.html
http://aujardindeflore.net/herbier/herbier.php?page=comestibles&fleur=robinier
ET https://fr.wikipedia.org/wiki/Robinia_pseudoacacia
Toxicité :
L'arbre contient de la robine (dans l'écorce) et de la robinine (feuilles et graines), des lectines toxiques pour l'homme16 et les animaux (en particulier le cheval et les poules)
Il contient également de la phasine ; toutes les parties de l'arbre sont toxiques mais uniquement par ingestion, le mobilier en pseudo acacia ne présente à priori aucun risque sanitaire

Tinguely

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Merci pour votre réponse.