Des lamas plutôt que des tondeuses mécaniques pour débroussailler, un IUT de Narbonne (Aude) expérimente le recours à l'animal exotique pour lutter contre le risque d'incendie autour de ses bâtiments.
Quatre chèvres, cinq chevreaux, deux brebis, quatre agnelles gardées par une bergère et son chien un border colley afin de supprimer les ronces et les herbes folles qui poussent dans les zones difficiles d'accès du "contre halage" du canal du midi, subdivision de la Haute-Garonne des voies navigables de France (VNF).
A titre d’exemples, le lama consomme quotidiennement : les ronces, les feuilles piquantes du chêne-kermès, les aiguilles du cade, le genêt scorpion, les petites branches d’acacia robinier, les pousses du prunellier, le noisetier…
Tous ces végétaux sont particulièrement pénibles à débroussailler manuellement ou mécaniquement et certains repoussent très rapidement et ce sont des espèces typiques de taillis à très forts risques d’incendie.
Le lama connait d’instinct les plantes qui sont toxiques comme par exemple le buis, la fougère aigle, le sureau,…
Des particuliers et des communes utilisent déjà ce moyen de débroussaillage. Des éleveurs proposent des lamas à la vente ou parfois à la location pour la tonte et le débroussaillage. Dans certaines zones (à haut risque d’incendie ou à fort taux d’embroussaillement), la loi impose de débroussailler autour des habitations.
On peut le faire soi-même ou bien le confier à une entreprise. On emploie généralement des machines bruyantes et polluantes pas très écologiques.
Et pourtant le lama ou encore l’âne, la chèvre ou la brebis sont d’excellents débroussailleurs et présentent un excellent rapport qualité prix, le plaisir de l’animal attachant en plus !
"On a tendance à aller vers ce qui est bio", a expliqué vendredi à l'AFP Jean-Philippe Poutou, responsable technique et en charge de l'entretien au département Génie chimique, Génie des procédés, de cet IUT dépendant de l'université de Perpignan.
En un mois, deux lamas (nés en France) aidés de deux ânes ont nettoyé 2.500 m2 de garrigue sur un terrain clos attenant à l'IUT, dans une zone où se produisent régulièrement des incendies, le dernier remontant à il y a tout juste un an.
En temps ordinaire, des jardiniers viennent de Perpignan deux fois par an faire le même travail que le camélidé originaire des Andes.
Le recours aux animaux prêtés par un éleveur de chevaux (et accessoirement de lamas) de Narbonne, Stéphane Gendre, a permis quelques économies et s'est révélé efficace.
"En un mois, ils ont tout mangé à part quelques espèces", Attirant des visiteurs locaux, les lamas se sont aussi montrés bons pour l'image de l'IUT, installé dans la périphérie de Narbonne.
L'animal au long cou ne peut que bénéficier à l'IUT qui forme aux procédés industriels pour des secteurs aussi variés que l'agroalimentaire, les cosmétiques ou la pharmacie et "ouvre aussi des portes vers l'environnement", a ajouté M. Poutou.
L'expérience a été jugée si concluante que l'IUT a un projet de convention avec l'éleveur pour que ses lamas reviennent brouter deux fois par an, au printemps et à l'automne, "l'animal est atypique et d'un entretien super facile et il nettoie plus vite et différemment que la chèvre et ça revient moins cher que la tondeuse".
Parmi les nombreuses utilisations du lama, le débroussaillage est sûrement la principale ! D’ailleurs l’élevage de lamas a démarré en France il y a une vingtaine d’années pour cet objectif et n’a cessé depuis de se développer.
Le Lama est un animal particulièrement efficace dans le débroussaillage. C'est un herbivore ruminant qui a 3 estomacs et se nourrit de la végétation qu’il trouve (herbes, ronces, feuillages, etc.) avec le besoin d’avoir dans sa ration quotidienne des végétaux ligneux ou épineux.
Jusqu'à présent, troupeaux de vaches ou de chèvres et moutons se chargeaient de brouter l'herbe des sites protégés. Mais l'un d'eux vient de déclarer forfait... Place donc aux alpagas. Dans la vallée, nous avons notamment des problèmes d'ortie. L'alpaga est un bon débroussailleur car il mange de tout, y compris des ronces et des orties. Il va donc permettre de conserver à la vallée un aspect entretenu, explique Catherine Moret, de l'association de protection de la Vallée du Léguer. C'est l'animal idéal pour entretenir un site protégé. Il mange toutes les plantes, il est calme et même très propre», appuie Robin Hodge, plutôt fier de ses ouailles. Début mai, après la tonte annuelle, l'éleveur installe donc une trente spécimens à Kernansquillec. Charge à eux d'entretenir quatre hectares de pâture. Les alpagas ne vont pas chômer. Car si la vache n'a rien d'exotique, elle est travailleuse et il faut huit alpagas pour faire le boulot d'une seule vache !!
Le lama dispose de qualités spécifiques en zone de végétation sèche, sous bois et taillis. Il n’a pas de sabots et ne dégrade pas les sols. Il pénètre facilement au milieu des broussailles et sa hauteur lui permet de brouter des plantes jusqu’à deux mètres de haut.
En revanche il n’abîme pas les écorces des arbres, même des fruitiers, s’il dispose d’une végétation abondante. Sa morphologie lui permet de se sentir à l'aise sur tout type de terrain, en friches, en pente, ou difficile d'accès. Il est préféré aux chèvres qui ont tendance à abîmer les arbres.
Les lamas sont naturellement dociles et curieux. Ils ne laissent rien passer devant eux sans l’examiner. Ce sont des bêtes très fières et distantes et se tiennent à l’écart, comme les chats. Les lamas ont « l’esprit troupeau » et prennent soin les uns des autres.
L'association des Ânes avec d'autres "brouteurs débroussailleurs" a pour objectif la revalorisation de l'âne à travers ses nombreuses qualités : le débroussaillage où il est le roi, le portage et les balades dans les beaux massifs des Maures pour la protection d'un environnement durable alors pas d’hésitation.
Source des infos :
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http://www.tahiti-infos.com/Des-lamas-remplacent-les-tondeuses-autour-d-un-IUT-de-l-Aude_a131850.html-
http://www.elevagelamadoubs.fr/elevage-expert/debroussaillage/-
http://www.lamasdespyrenees.fr/Balade-lama-ariege-pyrenees.html-
http://www.ecoferme.com/pourquoileslamas.htmQuestions/Réponses fréquentes sur les lamas et les alpagas
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