Auteur Sujet: Il faudrait éduquer les parents avant les enfants !  (Lu 2943 fois)

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Il faudrait éduquer les parents avant les enfants !
« le: 28 février 2015, 15:00:51 »
Trop sévères, trop cool avec ses enfants : comment trouver le juste milieu quand on est parents ?

Martine, 45 ans, fonctionnaire et Frédéric, 43 ans, magasinier, sont parents de Paul, 8 ans. 8)

« L'éducation de notre fils ? C'est une remise en cause au quotidien par rapport à nos idées, notre ligne de conduite, nos valeurs, notre entourage…», explique Martine. «On doit s'adapter en permanence. On est sans cesse en train de se demander si on est trop sévères ; pas assez cool par rapport aux autres parents… J'ai eu une éducation assez stricte et je m'aperçois que j'ai tendance à la reproduire notamment en ce qui concerne les règles de politesse, le respect de l'autre, la grossièreté. Pour moi, cela fait partie des règles de base, or je m'aperçois, lors des sorties scolaires notamment, que certains parents sont complètement dépassés. Souvent, je me dis que c'est moi qui suis trop vieux jeu.

Par exemple, notre fils doit se coucher à 20h30, 21 heures dernier carat, alors que certains de ses copains vont au lit à 22 heures. Ce n'est pas toujours évident de lui faire comprendre qu'à la maison ça marche comme ça et pas autrement. Je dirais que certains parents sont à éduquer avant leurs enfants.

J'ai été maman à 33 ans et mon mari à 31 ans. On avait une certaine maturité, cela doit jouer. Avec son père, on n'est pas toujours sur la même longueur d'onde, il juge que je ne suis pas assez sévère. Lui dit «stop» très rapidement, moi je suis de nature plus patiente. Après, on est d'accord sur les mêmes principes.»

Hélène 40 ans, chef de vente, maman célibataire de François 10 ans.  :-X

J'ai divorcé quand mon fils avait 5 ans et suite à cette séparation je n'arrivais plus à trouver les bonnes règles éducatives, la bonne mesure entre le oui et le non. En plus, il m'arrivait de culpabiliser vis-à-vis de cette séparation et donc je compensais en étant plus cool avec mon fils. Résultat, à 9 ans, je me suis aperçue que mon fils se prenait pour le «mâle» de la maison. Il me répondait, était sans cesse dans l'opposition et me dictait même mon comportement.
Il était devenu un petit dictateur.  >:(
Il se trouve aussi que François a été victime de violences physiques et psychologiques de la part de son père quand il était petit. Inconsciemment, j'ai pris le contre-pied en privilégiant toujours le dialogue avec lui. Mais, je me suis aperçue que ce n'était pas la solution.
Après un travail avec un psychologue, j'ai réussi aujourd'hui à mettre en place des règles imposées. J'arrive à dire à mon fils : «C'est comme ça et pas autrement que cela t'aille ou non ! Et reste à ta place d'enfant !» Depuis, j'ai remarqué que François avait repris confiance en lui. Il se sent plus sécurisé.»

Recueilli par Sophie Vigroux


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Re : Il faudrait éduquer les parents avant les enfants !
« Réponse #1 le: 28 février 2015, 15:04:04 »
L'enquête réalisée par BVA pour Doméo et la presse régionale montre que les Français jugent très sévèrement l'éducation donnée aux enfants aujourd'hui. Au sein de la structure familliale, devant un écran de télévision, comme en milieu scolaire.

Perdus, dépassés, désorientés… Les nombreux témoignages l'attestent, sans compter les traités sur l'éducation, les numéros verts de soutien ou autres propositions de «super nanny» qui fleurissent dans les médias : les parents d'aujourd'hui sont à rude épreuve. Peu ou prou, l'éducation de leurs enfants leur échappe. Au point de provoquer une réaction qui résonne étrangement comme une envie de retour aux bons vieux codes éducatifs.

Selon l'enquête réalisée par BVA-Doméo-presse régionale sur «Les Français et l'éducation des enfants», 74 % des sondés jugent les enfants d'aujourd'hui en général moins bien élevés qu'à l'époque où ils étaient eux-mêmes enfants. Dans le même temps, 85 % estiment que la plupart des parents ne sont «pas assez sévères» avec leur chère progéniture.

En moyenne, les Français considèrent aussi que les enfants devraient être autorisés à regarder la télé à 6 ans, à aller sur internet à 12 ans, à avoir un téléphone portable à 13 ans, un compte Facebook à 15 ans et à partir en vacances avec des ami(e) s à 16 ans.

Quant au statut de l'école, il en prend aussi pour son grade.
C'est qu'en moins de 40 ans, le portrait de la famille française a changé. Hier patriarcale – chacun à sa place, un seul maître à bord – elle est aujourd'hui recomposée, métissée, monoparentale, homoparentale, née de dons de gamètes… Et en même temps que la scolarisation des filles, la maîtrise de la fécondité et la stabilisation des femmes sur le marché du travail, la place de l'enfant est devenue centrale.

«Nous vivons une révolution anthropologique» explique le philosophe Pierre-Henri Tavoillot dans le livre d'Anne Lamy (*). «Pour la première fois dans l'histoire des hommes, nos enfants sont des enfants du désir. Avant même leur naissance, ils sont l'objet d'une intention.»

Une intention bouleversante, déséquilibrante quand l'enfant trop gâté est élevé au statut de roi, au risque de devenir un tyran.

«Jadis, la famille» faisait des enfants», aujourd'hui, c'est l'enfant qui fait la famille. En venant combler notre désir, l'enfant a changé de statut et est devenu notre maître : nous ne pouvons rien lui refuser, au risque de devenir de» mauvais parents»…» constate le pédagogue Philippe Meirieu (Le Monde, 2011).

Alors faut-il rétablir l'autorité comme pivot dans l'éducation ? Ou s'adapter à cette mutation, qui n'est pas la première, de la structure familiale ?

«Certains enfants se détraquent parce qu'ils ne rencontrent pas assez de sévérité : ils sentent alors leurs parents débordés par leur propre force» écrivait Françoise Dolto. Pour le sociologue François de Singly (2), tout est question d'équilibre. «Entre l'autoritarisme sourd et aveugle et la culture d'une relation trop horizontale entre parents et enfants», ce spécialiste de la famille incite les parents d'aujourd'hui à se faire «voyagistes», accompagnateurs d'un «voyage-découverte», capable de fixer des cadres tout en laissant leur progéniture réaliser ses propres expériences en leur sein. Une main de fer dans un gant de velours ?

1. Parents, le grand désarroi. Ed. Jean-Claude Gawsewitch.
2. Comment aider l'enfant à devenir lui-même ? Guide de voyage à l'intention du parent, Ed. Armand Colin.

Christine Roth-Puyo

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Re : Il faudrait éduquer les parents avant les enfants !
« Réponse #2 le: 28 février 2015, 15:05:52 »
Marcel Rufo : «Un acte d'autorité est aussi un acte d'amour»
Société - Interview de Marcel Rufo, pédopsychiatre/directeur médical de l'espace méditerranéen de l'adolescence à l'hôpital Salvator à Marseille

Pourquoi est-ce si difficile d'être parent aujourd'hui ?
Avant, on était parent comme on l'était depuis des siècles. Aujourd'hui, on veut comprendre nos enfants en adoptant une sorte de démocratie familiale. Mais, même si cela semble paradoxal, je dirais que les parents ont fait des progrès. Sauf que beaucoup sont encore en faillite de «oui» et de «non». Ils n'ont pas encore compris que quand on dit à un enfant «ça suffit, mais tu sais que je t'aime», le petit n'entend que la dernière partie de la réponse.

Est-ce la question de la sévérité qui est posée ?
Plus que la sévérité, c'est la question de l'autorité qui se pose. On le voit à tous les étages de la vie. Avec les nouveaux pères qui sont exceptionnels et que l'on doit applaudir des deux mains pour leurs capacités relationnelles. Sauf quand leur part masculine est mise sous l'éteignoir au profit de cette part féminine qu'ils assument grâce et depuis le féminisme. Pourtant, face à un enfant, père et mère doivent garder leur originalité.

La question de l'autorité se pose aussi au niveau de l'école. Si un enseignant est sévère avec un enfant, les parents ont envie de protester tout en exigeant que l'enseignant soit absolument parfait dans son enseignement. La nouvelle parentalité donne à l'école trop de responsabilité comme si elle était en mesure de résoudre toutes les carences familiales. Du temps des hussards noirs de la République (au début du XXe siècle, N.D.L.R.), il y avait délégation d'autorité à l'école. Maintenant, les parents sont suspicieux.

Quelle définition de l'autorité donneriez-vous ?
C'est assez simple. C'est savoir dire non pour que l'enfant comprenne qu'un jour il pourra dire oui. Un acte d'autorité est aussi un acte d'amour, une porte ouverte dans le futur sur une grande liberté. Si on dit toujours oui à un enfant, il ne comprendra jamais qu'il faut se soumettre parfois à la directive, au désir et à l'ordre de l'autre. En pédopsychiatrie, il y a un moment très important qui a été bien décrit par René Spitz. Il est normal dans l'évolution qu'un enfant s'oppose. À 15-18 mois, il entre déjà dans ce stade du non. Que faut-il faire ? Le laisser à ce stade infantile ou lui faire comprendre qu'il ne dirige pas le monde ? En consultation, je vois des tas de tyrans domestiques de 2-3 ans. Des gosses qui maîtrisent leur famille, ils ne veulent pas s'habiller, pas manger, pas se coucher… ça n'existait pas avant. En conséquence, ça prépare des adolescents pénibles. Je crois que quand les parents demandent plus de sévérité, ils se trompent. Il faut comprendre que la frustration fait partie de l'éducation.

Les grands-parents ont-ils un rôle à jouer ?
Ils sont parfois une ressource de cette autorité bienveillante qui les a conduits à élever leurs enfants. C'est une autorité facile qui dit,» chez moi, tu ne joues pas à ta tablette, tu dis bonjour à ta grand-mère quand tu rentres, tu te laves les mains avant de manger, tu parles avec ton grand-père de la greffe des citronniers, tu vas avec lui au match de rugby, etc.» Surtout, les grands-parents sont l'arbre de vie. Et c'est d'autant plus intéressant qu'ils sont à temps partiel. Ils portent le passé vers un avenir pour qu'il reste vivant. C'est déjà énorme.

Trois quarts des Français rejettent la réforme des rythmes scolaires. Que leur répondez-vous ?
Pour les 15 % d'enfants qui arrivent au collège sans savoir lire ni écrire, c'est une réforme essentielle. La chronobiologie a bien montré qu'un enfant a besoin de proximité dans les apprentissages et non pas de rupture. Pour les gosses qui vont bien et dont les parents ont les moyens de les envoyer faire du théâtre, de la danse ou autre chose, ils sont libres de ne pas utiliser les moyens mis en place par l'État ou les mairies. Mais ceux qui n'ont pas les moyens, c'est quand même bien qu'ils aient une petite chance de pratiquer la culture, le sport, etc. Pour les 85 % restant, on peut aussi se poser la question d'une autre manière. Est-ce que les enfants qui vont bien n'ont pas aussi mission de s'intéresser très tôt aux plus fragiles pour que l'on soit une nation.

Cette enquête montre l'exigence des parents sur l'utilisation des écrans. Qu'en pensez-vous ?
À l'âge de 4 ans un enfant est déjà performant sur une tablette et bientôt il n'y aura plus que des tablettes à l'école, les universités seront en ligne. Pour les enfants malades, les dyslexiques, les retardataires, c'est génial. Les plus fragiles auront effectivement plus de risques de camper sur le virtuel parce qu'ils sont inhibés. Mais c'est plus un appel au secours qu'une maladie. Quant à la télévision, elle est à la fois incontrôlable et un outil de connaissance. Comme le sera la toile, très vite. Concernant les réseaux sociaux, il y a bien sûr les prédateurs qui guettent et c'est là où les parents doivent être pédagogues. Pas de blague, pas de confidentialité, s'il le faut. Sans oublier qu'éduquer, c'est toujours accompagner en respectant l'intimité de l'autre.

Recueilli par Christine Roth-Puyo

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Re : Il faudrait éduquer les parents avant les enfants !
« Réponse #3 le: 01 mars 2015, 11:39:04 »
Et si nous prenions le temps de partager les conseils de #Prévention avec les personnes âgées ou plus jeunes que nous aimons ?

Citer

Si vous aussi, vous aimez votre mamie et votre papy...  :-*
… prenez quelques instants pour lire ce message de prévention.

Cette semaine, les gendarmes costaloriens ont interpellé deux personnes soupçonnées de vols sur personnes âgées commis en plein centre-ville d'Arnay-le-Duc (21).
Un premier fait est commis en début d'après-midi au préjudice d'une victime qui regagne son véhicule. Deux jours plus tard, en fin de matinée, un second vol est perpétré près de la Poste. Mais cette fois-ci, un témoin se lance à la poursuite du suspect et permet son arrestation. (bravo pour ce civisme)  8)

Au cours de son audition, l'intéressé précise qu'il n'a pas commis le vol mais qu'il a agit comme un copy cat (imitateur). Quelques heures plus tard, « l'initiateur » est interpellé à son tour, il reconnaît les faits.
Placés sous contrôle judiciaire, les jeunes malfaiteurs sont convoqués devant le tribunal de Dijon.

Dimanche, c'est la fête des mamies mais aussi de tous les grands-parents. Pour en profiter plus longtemps, lisez et partagez cet article du site bienpublic.com, la sécurité des seniors nous concerne tous.

Retrouvez les conseils aux seniors sur la fiche du ministère de l'Intérieur ci-dessous



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Re : Il faudrait éduquer les parents avant les enfants !
« Réponse #4 le: 01 mars 2016, 16:47:44 »
[COUP DE CŒUR] Empêtrée dans une clôture, la septuagénaire est retrouvée saine et sauve !

Dimanche après-midi, dans la campagne morbihannaise, une dame de 70 ans quitte sa maison de retraite de Saint-Jean-Brevelay pour une promenade.
Vers 19 heures le centre opérationnel de la gendarmerie de Vannes est avisé de la disparition inquiétante d'une résidente de l'EHPAD de St Jean de Brevelay. Partie à pied depuis 17h45, la femme de 70 ans s'est vraisemblablement égarée.  :-[
L'alerte a été lancée vers 19h00 (c'est déjà la nuit) car la résidente est introuvable et l'inquiétude inversement proportionnelle aux températures extérieures.  :-\

Le dispositif de recherches monte rapidement en puissance : gendarmes de brigade pour fouiller les routes, les chemins et leurs abords, puis équipe cynophile avec Guizmo, chien de piste. Avant de perdre sa trace dans un élevage, l'animal oriente les recherches vers le nord.

Dans la nuit désormais bien avancée, l'hélicoptère de la section aérienne de Rennes, équipé d'une caméra thermique, prend le relais. Vers minuit, dans la direction indiquée par Guizmo, l'appareil détecte une forme humaine empêtrée dans une clôture. "Prisonnière" et frigorifiée, la septuagénaire est "délivrée" puis brancardée par les gendarmes (cf. photo).

Il était temps !  :P

Bravo aux gendarmes de terrain. Un conseil : en cas de disparition inquiétante d'un de vos proches, n'attendez pas le dernier moment pour donner l'alerte !
Si cette affaire se termine bien, il n'est pas inutile de rappeler l'importance vitale d'aviser au plus tôt les services de secours. En outre, l’efficacité des recherches cynophiles est conditionnée à la déperdition des traces olfactives (délai, piétinement des lieux, météo, etc...).