Auteur Sujet: [RETENUES D'EAU ET BARRAGES] « Calme apparent, risque présent »  (Lu 4439 fois)

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Hors ligne Jeano 11

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Avec les fortes chaleurs, les promeneur, randonneurs, sportifs et autres vacanciers sont tentés de se rapprocher des rivières et des plans d'eau.
Vous êtes touristes, pêcheurs, promeneurs, sportifs et vous aimez l'eau qui participe au plaisir de vos activités. Suivez les recommandations de la SHEM et de GDF Suez aux abords des installations hydroélectriques.
Informez-vous et restez prudents !La société hydroélectrique du Midi (SHEM) et les sociétés exploitantes de barrages incitent les touristes à la prudence, elles rappellent donc au grand public les règles de sécurité aux abords des rivières et notamment en aval des installations hydroélectriques en raison d’une possible montée des eaux rapide provoqués par des lâchés d'eau.
Afin de sensibiliser le plus grand nombre, la SHEM et EDF mènent de nombreuses actions de communication préventive : panneaux le long des rivières, affichages dans les offices de tourisme et diffusion du film sur le «risque aval».

Lorsque la demande d’électricité est importante, les usines hydroélectriques doivent répondre rapidement. Cette souplesse et cette réactivité nécessitent des lâchers d’eau qui peuvent présenter un risque pour les personnes.
Cet été, le risque est accentué par la fonte des importantes quantités de neige tombées sur le massif pyrénéen qui augmente le volume d’eau et le courant dans les rivières.
A tout moment, les rochers et les bancs de graviers au milieu de la rivière peuvent être submergés, bloquant les pêcheurs et les randonneurs qui s’y aventurent.
Le long des cours d’eau, la SHEM a installé des panneaux jaunes signalant aux touristes, promeneurs et nageurs, les endroits où il convient de rester sur les berges. Des affichettes d’information en français, en anglais, en espagnol et en allemand sont par ailleurs largement diffusées dans les offices de tourisme et les mairies.

Afin de sensibiliser un large public aux bonnes pratiques à observer aux abords de ses barrages, la SHEM met à disposition des offices de tourisme un film pédagogique intitulé «Restez vigilants au bord des rivières».

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Re : [RETENUES D'EAU ET BARRAGES] « Calme apparent, risque présent »
« Réponse #1 le: 12 août 2015, 14:00:26 »
[RETENUES D'EAU ET BARRAGES] « Calme apparent, risque présent »

Des risques et des dangers méconnus du grand public :
la présence et le fonctionnement de certains barrages en exploitation normale peuvent générer des risques pour les personnes aux abords de ces installations, en particulier en période estivale.

La gendarmerie vous rappelle les conseils d'EDF :
Le parc de production hydraulique est présent sur une majeure partie du territoire français. En France, cela représente 6 000 salariés en charge de la maintenance, de l'exploitation, et de l'ingénierie soit, en moyenne, 10% de la production électrique d’EDF
1/ " Si on navigue sur la retenue d'eau, on peut être aspiré par les turbines "
2/ " Il ne faut pas s’aventurer au milieu du cours d’eau au risque de vous retrouver piégé par une soudaine montée du niveau de l’eau ", tel est le message des « hydroguides » édités par EDF.

A tout instant, même par beau temps, le fonctionnement des barrages et des centrales hydroélectriques peut occasionner des variations soudaines de la hauteur d’eau, accompagnée de l’augmentation de la vitesse du courant. Les personnes qui s’aventurent au milieu de la rivière pourraient se retrouver en situation de danger et être prises au piège suite à la submersion des îlots et des rochers.
Pour votre sécurité et celle de vos proches, il convient de toujours rester sur les berges des rivières et de respecter les panneaux de signalisation indiquant les dangers. De même, sur le plan d’eau d’un barrage, il faut également respecter les limites de la zone interdite à la navigation et à la baignade.

Purges et lâchers d'eau ... attention danger.  8)
Les rivières en aval des barrages et prises d'eau peuvent présenter d'importants dangers. De grandes quantités d'eau peuvent se déverser brusquement dans le lit des rivières en aval, notamment :
- lors de travaux de purges des bassins d'accumulation ou de nettoyage des installations (dégraveur ou dessableur).
- suite à l'arrêt subit des installations. Pour éviter le débordement du barrage ou de la prise d'eau, l'ouverture des vannes se fait automatiquement. Ces opérations peuvent provoquer des montées rapides des eaux, inattendues et temporaires.
En quelques minutes, le niveau et le débit de la rivière augmentent fortement, emportant des matériaux accumulés dans le lit en période sèche et entraînant un risque mortel pour les personnes stationnant dans le lit de la rivière.

Des panneaux de mise en garde ont été placés dans les zones concernées pour inviter les promeneurs, les baigneurs, les pêcheurs et les adeptes de canyoning à ne pas stationner dans le lit de la rivière, dont le débit calme et régulier en apparence peut s'avérer fatalement trompeur.  :-\

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Re : [RETENUES D'EAU ET BARRAGES] « Calme apparent, risque présent »
« Réponse #2 le: 12 août 2015, 14:12:42 »
Comment le barrage du Drac a fait 7 morts en décembre 1995.  :'(
Six enfants et une accompagnatrice ont été noyés dans la rivière.

Pour les 22 enfants du CM1 de Notre-Dame de Grenoble, ce devait être un après-midi de promenade à la découverte des castors, très actifs sur le site naturel du Drac.
Ce fut un drame ; six enfants et l'accompagnatrice du groupe ont trouvé la mort, encerclés puis submergés par les eaux de la rivière soudain déchaînée.
Seize enfants hagards ont réussi à rejoindre leur car stationné au village proche de Saint-Georges-de-Commiers. Ils ont été les premiers à donner l'alerte.
Grâce à eux, deux écoliers et leur accompagnatrice ont pu être repêchés puis hélitreuillés. Ils n'ont pas survécu malgré les soins qui ont leur ont été dispensés à l'hôpital de Grenoble. Les corps de quatre autres enfants, deux garçons et deux filles, portés disparus, ont été retrouvés sans vie, hier, en milieu de journée.

Sur place, dès lundi soir, gendarmes, pompiers, responsables du barrage et habitants du village s'interrogeaient sur la sécurité du site, la préparation de cette visite et les conditions du lâcher d'eau par le barrage situé en amont.

La veille, en début d'après-midi, le groupe d'élèves, leur institutrice et une accompagnatrice spécialisée dans la connaissance de l'écosystème local arrivent à proximité du site. L'inspecteur d'académie a donné son aval pour cette «classe-nature», mais les responsables d'EDF relèvent qu'ils n'ont pas été prévenus de cette visite.

L'endroit est connu de tous les Grenoblois. Ici, le Drac, dompté et retenu par deux barrages en amont, paraît prendre ses aises en serpentant sur un lit de galets parsemé de bosquets et d'arbres accrochés à des buttes de pierres. L'été, les bras morts sont promus piscines naturelles ou réserves de pêche. Au mépris de panneaux jaunes dont l'avis se veut pourtant dissuasif: «Il est dangereux de s'aventurer dans le lit de ce cours d'eau et dans les îlots et graviers. Le débit de l'eau peut varier brutalement et à tout moment par suite du fonctionnement des centrales hydrauliques et des barrages.» Au village, les plus anciens se souviennent que la rivière doit son nom au patois local: «drac», issu de «dragon», désigne les cailloux qui font le lit de la rivière. Pour qui n'est pas d'ici et ne veut pas voir la signalisation d'alerte, le site paraît sans péril. Pourtant, à deux mètres au-dessus du lit du Drac, des branches entrelacées cimentées par une vase sablonneuse grise indiquent le niveau maximal de la rivière.

Il est 16 h 04 lundi quand le centre de traitement des appels de la sécurité civile est alerté. Peu avant, le chauffeur du car scolaire stationné sur la place du village de Saint-Georges-de-Commiers a vu arriver des gosses en larmes, trempés, couverts de boue. Certains n'ont plus de chaussures. Ils crient: «Vite, vite, venez. L'eau a tout emporté, ils se noient.»

A 16h 34, un premier hélicoptère où des plongeurs de la sécurité civile ont pris place parvient sur les lieux. Ils identifient douze personnes en difficulté. Cinq enfants et deux adultes ont réussi à se hisser les uns sur un îlot, les autres sur une butte dont le sommet est à cinquante centimètres du niveau de l'eau. Les plongeurs réussissent à les atteindre puis à les hélitreuiller. Deux enfants très mal en point reçoivent les premiers secours dans l'hélicoptère. Leur institutrice est en état de choc. En aval de cette butte, trois corps sont répérés inertes, accrochés à des branchages. Repêchés, ils sont épuisés. Depuis au moins quarante minutes, ces enfants submergés par le flot ont dû subir une température de 6 à 7$. La mise en place d'un «plan rouge» assure la coordination des sapeurs-pompiers et des gendarmes accourus sur place.

A la mairie du village, secours et soins sont immédiats pour les rescapés. Affolés, les parents alertés commencent à arriver. Quatre noms manquent à l'appel. Sur les berges, des sauveteurs retrouvent ici une paire de bottes, là deux anoraks, puis un bonnet. La nuit envahit le site. Les recherches se poursuivent malgré tout, jusqu'à 21 h 30. Hier, avant le lever du jour, 60 sapeurs-pompiers et 60 gendarmes mettent en place des postes de commandement mobiles à proximité du lieu du drame. Douze plongeurs fouillent le lit de la rivière.

«Ces berges sont tellement fréquentées en été que tout le monde oublie les barrages», explique Jacques Gasqui, maire de Saint-Georges-de-Commiers. Il sait que, depuis trente ans, le barrage de Monteynard qui turbine l'eau est associé au bassin de compensation de Notre-Dame-de-Commiers, une retenue de 33,6 millions de mètres cubes. Le froid poussant à la consommation d'électricité, la centrale hydraulique tournait à plein régime. Son bassin de compensation avait atteint son niveau maximal. De plus, les grèves affectant cinq centrales hydrauliques de la région expliqueraient, selon la direction d'EDF, un déficit de production qu'il fallait compenser. «Lundi à 14 h 30, précise Michel Magnier, directeur du groupement d'exploitation hydraulique Drac, nous avons procédé, selon les modalités habituelles, sur commande effectuée depuis le centre régional de régulation EDF de Lyon, à un premier lâchage d'une puissance de 25 mètres cubes à la seconde.» Cette mesure fait monter le niveau moyen de la rivière de 50 cm au maximum. Progressive par ses effets, cette élévation (inégale selon les sites) a pour conséquence de décupler la largeur de la rivière. Les écoliers arrivés par la rive droite devaient alors se trouver près de la rive gauche, dont la berge est inhospitalière. Ils ont, semble-t-il, été piégés en pleine retraite. Et sans doute submergés par la deuxième phase du «lâchage», d'une puissance de 50 m3. Ici même, en juillet dernier, deux amateurs de VTT ont failli se laisser prendre dans des circonstances identiques.

Hier, Corinne Lepage, ministre de l'environnement, s'est rendue sur place «pour comprendre ce qui s'est passé». Interrogée sur l'efficacité des règles de sécurité prévalant sur le site, elle a souligné: «Une réglementation est faite pour évoluer quand on constate qu'elle ne répond pas à la gestion de telles situations.» Une «gestion» que les enquêteurs ont commencé à évaluer en entendant les premiers témoins.

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Re : [RETENUES D'EAU ET BARRAGES] « Calme apparent, risque présent »
« Réponse #3 le: 13 août 2015, 09:04:48 »
Qu’est-ce qu’un barrage ?
Un barrage est un ouvrage d’art construit en travers d’un talweg (*) ou d’un cours d’eau et destiné à réguler le cours de l’eau et/ou à stocker de l’eau en amont pour différents usages (irrigation, industrie, hydroélectricité, pisciculture, réserve d’eau potable...). Le barrage est destiné à contenir un volume d’eau (donc associé à une retenue, un étang, un canal,…) alors que la digue est destinée à soustraire une surface à l’inondation. Un barrage doit être classé si sa hauteur est supérieure ou égale à 2 mètres.

Différents types d’ouvrage doivent être considérés comme des barrages :
- Le barrage (de retenue) : permet par exemple la régulation du débit d’une rivière ou d’un fleuve (favorisant ainsi le trafic fluvial, les loisirs nautiques, etc..), l’irrigation des cultures, une prévention relative des catastrophes naturelles (crues, inondations), par la création de lacs artificiels ou de réservoirs de stockage d’eau en amont de l’ouvrage.
- Le moulin à eau : ou moulin hydraulique, est une installation destinée à utiliser l’énergie mécanique produite par le courant d’un cours d’eau qui est amenée au moulin par un bief ou un canal. Cet ouvrage hydraulique est considéré comme un barrage car son seuil est construit en travers d’un cours d’eau. Ce type de barrage permet aussi, sous certaines conditions, la production d’électricité ; on parle alors de barrage hydroélectrique.

Circulaire du 13/07/99 relative à la sécurité des zones situées à proximité ainsi qu'à l'aval des barrages et aménagements hydrauliques, face aux risques liés à l'exploitation des ouvrages ICI
[.............]
Sécurité (extrait) :  Les zones situées à l'aval des aménagements hydrauliques (barrages hydroélectriques, d'irrigation, de soutien d'étiage, de stockage, d'adduction d'eau potable... mais aussi conduites forcées, usines hydroélectriques, etc.) sont de plus en plus le lieu d'activités diverses, à caractère sportif, socio-éducatif ou ludique ; ces activités sont souvent exercées par des personnes extérieures au site et peu à même d'en apprécier les dangers.

Afin d'assurer la sécurité des usagers fréquentant ces zones et de leur permettre de mettre en œuvre les réflexes de sécurité nécessaires, l'accent doit en général porter sur les mesures à prendre pour que l'information du public soit efficace et clairement identifiable, ainsi que sur les moyens d'alerte qui peuvent être mis en place sur ces zones. Vous disposez pour ce faire d'un contexte juridique qui vous permet, au travers des arrêtés d'autorisation, des règlements d'eau ou des cahiers des charges des concessions de force hydraulique, de faire mettre en place par l'exploitant, en liaison avec les usagers (fédération sportive, école, association, pêcheurs...), un affichage avertissant du risque dans les zones vulnérables, des procédures d'information et des moyens d'alerte. [...........]

(*) Talweg (ou thalweg) : ligne de collecte des eaux qui rejoint les points les plus bas d’une vallée.
S’oppose à la ligne de crête qui est le point le plus haut d'une montagne.