Un café solidaire, s'il vous plaît !
Grâce à un post sur la page Facebook des Indignés, la tradition du café de la solidarité, partie de Naples, pourrait se développer dans la capitale française.
Institution à Naples, le café « suspendu » ou « en attente» débarque en France.
Le principe ? On commande deux cafés, un pour soi, l'autre pour un client nécessiteux.
Au Stratto le café peut s'obtenir « serré », « allongé » et, depuis une semaine, « en attente » ou « suspendu » !
Cela signifie que le client commande deux petits noirs mais qu'il n'en avale qu'un seul, laissant l'autre à une personne qui n'a pas les moyens de se l'offrir
Ainsi quand celle-ci, un Sans domicile fixe, un chômeur, un travailleur pauvre, une femme seule, étudiants, un retraités sans le sou, le café suspendu s’adresse à toutes les personnes démunies entre dans l'établissement et demande s'il n'y a pas de « café en attente » pour elle, le patron peut lui servir celui qui a été prépayé par le donateur, anonyme le plus souvent. De la générosité toute simple basée sur le désintéressement total puisque le don se fait de façon tout à fait anonyme.
La tradition italienne du « café suspendu » est un geste de solidarité envers les plus démunis pratiqué à l'origine dans les bars napolitains.
« C'est un beau principe de générosité, et pour nous, ça n'engage à rien », s'enthousiasme Alain, patron du Stratto, spécialisé dans la restauration rapide italienne. Il fait partie des pionniers dans l'Hexagone à proposer cette vieille tradition napolitaine baptisée « caffè sospeso » dans la capitale du sud de la Botte.
Ticket sur la vitrine ou tableau sur le comptoir :ange:
Ce n'est pas son idée, mais celle de « citoyens engagés » en quête de remèdes anticrise. Tout est parti d'une contribution sur la page Facebook du mouvement des Indignés en France qui, il y a quelques jours, a suggéré de développer cette pratique renforçant la solidarité, comme cela s'est fait ces derniers temps en Belgique, au Canada ou en Bulgarie.
Depuis, toujours sur le réseau social, plusieurs groupes « café en attente » à Grenoble, Paris, Brest, Rouen, Carcassonne ou Besançon ont vu le jour.
Leur mission ? Inviter leurs sympathisants à démarcher les « bistrots » pour les convaincre de jouer le jeu. Quelques associations caritatives se sont également greffées au projet. Une poignée de bars et de restaurants (liste sur le site Coffeesharing.com) ont d'ores et déjà franchi le pas ou s'apprêtent à le faire, à l'instar du Kerlune Café à Brest.
« J'afficherai sur ma vitrine le ticket de caisse du café en attente pris par le client. Comme ça, les démunis qui souhaitent en profiter et qui peuvent être réservés verront de l'extérieur s'il y en a un de disponible », précise sa patronne. Les établissements sont libres de faire connaître comme ils l'entendent leur participation à l'opération. Pour eux, les Indignés ont imaginé plusieurs logos « café en attente » avec, entre autres, une tasse embellie d'un petit cœur.
Sur leur comptoir, les cafetiers sont en droit de poser un tableau recensant les consommations gracieusement offertes, voire un pic (semblable à celui qui existe encore dans certaines boucheries) où s'empilent les tickets de caisse de cafés suspendus. Evidemment, le concept peut se décliner à d'autres boissons, chaudes ou froides, mais aussi aux sandwichs, aux pizzas, voire aux repas complets.
En Belgique, une friterie en banlieue de Bruxelles a ainsi lancé… « la frite suspendue » !
En France, pas facile de faire entrer dans les mœurs une pratique inédite mais ça va le faire.
car ce n’est pas grand-chose, admet Sarah, mais «tout le monde ne peut pas se payer un café ou une boisson chaude. Maintenant que le froid arrive, les gens vont pouvoir se réchauffer un moment en buvant un café à l’intérieur d’un bar».
Source :
http://www.rue89.com/2013/03/30/naples-a-paris-genereuse-coutume-cafe-attente-241000