Est-ce que vous vous êtes déjà demandé comment vous décririez l’endroit où vous vous trouvez si jamais vous avez besoin de secours lors d’une randonnée ?
« Je me trouve à côté d’un arbre un peu penché, il y a de jolies fleurs jaunes et un gros rocher en forme de tête de lion ».
Mouai, bof… 😉
Même si savez où vous vous trouvez, ce n’est pas forcément facile de décrire l’endroit exact, surtout dans une situation critique. Dans ce cas, utiliser des coordonnées est très pratique, car c’est précis et complètement objectif.
C’est là-dessus qu’est basée l’application GendLoc (pour Gendarmerie et Localisation). C’est une application qui a été développée par un gendarme secouriste d’un PGHM (Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne) d’Isère. Nous allons voir comment elle fonctionne, quels sont ses avantages et ses limitations ainsi que 3 petites choses à garder en tête – même avec l’existence de cette application.
Fonctionnement de GendLoc

Le fonctionnement est extrêmement simple :
1 – Vous appelez les secours (numéro 17, 18 ou 112 par exemple) à partir de votre téléphone portable et le secouriste vous envoie un lien (URL) par SMS.
2 – Vous cliquez sur le lien contenu dans le SMS et autorisez la géolocalisation (partage de votre position).
3 – Votre position est envoyée aux secouristes (une fois que la précision du GPS du smartphone est suffisante) qui peuvent intervenir plus rapidement et précisément.
Fonctionnement de GendLoc
Avantages
Les avantages de cette application sont nombreux :
Elle permet de vous géolocaliser précisément, même si vous ne connaissez pas exactement votre position ou avez des difficultés à la communiquer.
Elle ne nécessite aucune installation ou aucun téléchargement au préalable.
Elle est compatible avec tous les systèmes d’exploitation (Android, iOS, etc.).
C’est un système présent dans tous les PGM et PGHM de France et ce système ou des systèmes équivalents sont utilisés par les secours en mer, services incendies, pompiers, etc.
On mentionnera par exemple GEOLOC18_112 comme système similaire utilisé par les pompiers.
D’autres utilisations sont possibles, comme par exemple pour aider des personnes égarées et non blessées à retrouver leur chemin sans devoir effectuer une intervention sur le terrain.
Limitations

Passons maintenant aux limitations de cette application qu’il est important de connaître, comme avec tout système de sécurité :
Cela nécessite d’avoir un smartphone, cela ne fonctionnera par exemple pas avec un téléphone portable « classique » sans puce GPS.

Cela nécessite de capter le réseau téléphonique de votre opérateur mais à défaut le 112 passe partout en Europe et si vous estes en zone frontalière vous serez capté peut être par le réseau étranger.
Le GPS de votre smartphone fonctionne sans réseau téléphonique, mais pour contacter les secours et recevoir un SMS, vous en aurez besoin.
C’est la limitation principale, car on ne capte pas de réseau partout.
A noter que vous pourrez quand même appeler les secours si vous captez un autre réseau que celui de votre fournisseur, mais GendLoc ne fonctionnera pas (voir l’article « 6 questions à se poser avant d’emporter son téléphone portable en randonnée »
ICI).
Cela nécessite d’avoir un abonnement data et un navigateur internet. L’abonnement data est ce qui vous permet d’aller sur internet avec un smartphone quand vous n’avez pas accès au WiFi. Ça fait généralement partie des abonnements téléphoniques.
Cela nécessite de savoir activer le GPS de son smartphone et les données internet (data).
Cela nécessite bien évidemment d’avoir suffisamment de batterie.
C’est limité à la France, mais il n’y a pas de raison que des systèmes similaires ne soient pas déjà ou ne soient pas prochainement développés dans d’autres pays.
3 choses à garder en tête

J’en profite pour mentionner 3 petites choses à garder en tête :
1 – L’existence d’une telle application ne doit pas vous dispenser d’être capable de vous situer sur une carte et de décrire où vous vous trouvez grâce à des repères géographiques. Même si les coordonnées sont précises et objectives, la communication de celles-ci à l’oral par téléphone peut être délicate et entraîner des erreurs.
Cela ne vous dispense pas non plus de savoir comment obtenir vos coordonnées à partir d’une carte, d’un smartphone ou d’un GPS si vous possédez ces outils. En plus des coordonnées GPS, il faut savoir dans quel système géodésique elles sont données. C’est souvent le système WGS 84 qui est utilisé, mais c’est quelque chose qu’il faut toujours vérifier avant de partir.
2 – L’existence d’un tel système ne doit pas vous dispenser de prendre toutes les mesures de sécurité nécessaires (comme prévenir un proche de votre sortie). Il faut que vous partiez préparé, comme si vous ne pouviez pas compter sur les secours. Vous ne devriez jamais vous dire « j’y vais, au pire j’appellerai les secours ». Le fait que les secours existent ne devrait rien changer à la préparation de vos randonnées, car rien ne garantit que vous arriverez à les joindre.
3 – Pour rebondir là-dessus, je précise que les secours ne sont à utiliser qu’en dernier recours. Nous avons la chance d’avoir ce service en France, il ne faut pas en abuser, au risque de le voir évoluer en quelque chose de moins bien.
On n’appelle pas les secours parce qu’on en a marre de marcher, qu’on a mal aux jambes ou que l’on a des ampoules. C’est un service de secours et d’urgence, pas de confort ! Je vous invite d’ailleurs à écouter cette interview intéressante de l’adjudant-chef d’un PGM
ICIN’hésitez pas à partager cet article avec vos proches, une telle application mérite d’être connue. Clignement d'œil