Salut tous le monde,
Petite anecdote sur l'utilisation d'un DSA dans une ASSU:
Samedi soir, vers 00 heure 15, je suis de garde centre-15 avec ma collègue.
Une mission tombe sur nos écrans: départ pour douleurs thoraciques d'un homme,environ la cinquantaine, dans une boite de nuit de la Communauté Urbaine de Strasbourg. Une VLM est sur le départ également...
A notre arrivée, le SMUR est déjà sur place, nous prenons tout de même le sac d'urgence, un brancard ainsi que le DSA.
L'équipe se trouve à l'extérieur, la victime couchée sur un banc subie les premiers soins (voie d'abord, surveillance multiparamétrique, etc...) et notre observation nous fait craindre un transport difficile.
Nous placons la victime sur le brancard et décidons d'aller dans la cellule de l'ambulance (nous sommes dans les jardins d'une boite de nuit et les "clients" commencent à former un attroupement autour de nous...)
la victime est conditionnée dans la cellule et son état s'enfonce au fur et à mesure de la mise en route des traitements. Nous sommes partis d'une victime qui dialoguait, sans perte de connaissance, juste avec douleurs écrasantes au niveau de la poirtine, irradiation au bras et nous sommes maintenant en présence d'une victime avec difficultés respiratoires, sueurs, cianose +++, incapable de soutenir une conversation. Devant la situation, l'IADE décide de poser un DSA en plus du moniteur multiparamétrique.
Comme nous nous y attendions, d'un coup la victime roule des yeux, pert connaissance et convulse...
Arrêt cardiaque malgré la surveillance et les traitements.
Ma collègue commence un massage et le médecin (un interne) commence à ne plus maîtriser la situation. Heureusement l'IADE est une personne expérimentée, moniteur de DSA également et qui a déjà de longues années de pratique derrière lui.
Devant la longueur du temps d'analyse du DSA avant de pouvoir délivré un choc, l'IADE décide de prendre les palettes du moniteur paramultimétrique et "ordonne" à notre interne de choquer. Ce qu'il fait à deux reprises...
Et là, vous me comprendrez ou pas, mais j'ai vraiment vécu une "résurrection"...je ne sais comment l'expliquer autrement...
J'ai vu ma victime quasiment perdue (cianose+++, arrêt du myocarde > à 1 minute à 2 minutes, convulsions+++) et après les chocs une victime désorientée, qui semble sortir du sommeil, essayer de nous parler quelques mots, qui esquive des sourires... Incroyable !!
Stabilisation...appel renfort VLM 2 (avec médecin référent)...transport sous escorte...prise en charge urgence spécialisée...
Ensuite nous remettons tous nos véhicules en ordre (rangement matériel, désinfection...). Devant mon exitation, je ne peux m'empêcher d'aller féliciter l'IADE pour sa surveillance et sa capacité à gérer une telle situation. J'en profite pour lui demander ce qu'il pense de l'installation des DSA dans les ASSU.
En effet, mon expérience dans le domaine (RCP + DSA avec choc) est que je n'ai jamais vue revenir de victime en arrêt et même si une stabilisation à été constatée dans l'immédiat, la victime finissait toujours par décédée avant sa sortie du centre hospitalier.
Voici son analyse (je rappel qu'il est moniteur DSA):
- les DSA sont une bonne avancée dans la réponse à l'urgence mais n'est efficace que si arrivée des secours immédiat et pose du DSA de suite;
- un problème dans le réglage des DSA est apparu (analyse, réponse et choc trop long) et leur présence dans une ambulance reste aléatoire;
- la généralisation des DEA va supprimer les DSA;
- la meilleure réponse reste le moniteur multiparamétriques avec palettes.
Amicalement
Christophe