Auteur Sujet: Alzheimer et le soignant  (Lu 22717 fois)

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Alzheimer et le soignant
« le: 23 septembre 2006, 12:31:39 »
En étant ambulancier, je me suis souvent posé la question de comment réagir face à un malade d'Alzheimer lorsque ce dernier "part dans son monde". Faut-il rester dans la réalité et expliquer au patient que ce qu'il dit est faux ou bien entrer dans "son délire" ?
Je n'ai jamais vraiment su comment réagir quand une vieille dame me prenait pour son petit-fils ou qu'une autre me disait que nous allions chez elle à Montauban et qu'elle m'expliquais la route à suivre alors qu'elle était en MAPAD à Toulouse...

NB : j'utilise des guillemets car je ne sais pas vraiment comment m'exprimer...

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Re : Alzheimer et le soignant
« Réponse #1 le: 23 septembre 2006, 12:51:50 »
On m'a toujours dit de ne jamais rentrer dans le délire du patient.
Mais desfois, il est vrai que c'est bien utile pour avoir son approbation pour certaines choses.

Hors ligne uscha

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Re : Alzheimer et le soignant
« Réponse #2 le: 23 septembre 2006, 13:27:21 »
il peut etre important de connaitre son histoire (dans le cas cotraire avoir un discours neutre)

une experience qui ma laisse un certain trauma :

ma grand-mere ( dcd depuis) etait atteinte de cette maladie. A mon retours de yougo. , je suis alle la voire en uniforme et medailles tombantes, puiqu'elle etait fiere de la route que j'ai suivi.
Je rentre dans sa chambre (elle etait hospitalisee a la fin), et elle se met a hurler de frayeur. Je "m'enfuis" devant se comportement et j'en parle a la famille.

motif de cette crise:

je portais un treillis "cam" , et lors de l'occupation allemande, magrand-mere participe a la resistance passive, donc subissee les troupes para allemandes vetues de tenue "cam" (en dordogne).

Hors ligne lhamo dondup

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Re : Alzheimer et le soignant
« Réponse #3 le: 23 septembre 2006, 13:34:32 »
Alors, effectivement le mot "délire" n'est pas approprié puis que la maladie d'Alzheimer est une dégérescence du cerveau et que les personnes atteintes de cette maladie sont entravées progressivement dans leurs facultés de penser, de se souvenir, de comprendre et de prendre des décisions.

Le délire est plutôt employé en psychiatrie qui peut être un mécanisme de défense face à une réalité jugée insupportable (dans le langage populaire "péter un cable")


Hors ligne yianis

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Re : Alzheimer et le soignant
« Réponse #4 le: 23 septembre 2006, 14:00:57 »
c'est pas evident à gerer,on ne sais pas comment les prendre en charge,on leur parles,mais on sais pas comment ils vont interpreter nos dires,avez-vous ,vous infirmiers,une formation sur cette maladie ???

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Re : Alzheimer et le soignant
« Réponse #5 le: 23 septembre 2006, 14:09:05 »
C'est vrai que la prise en charge ambulancière de ces malades restent délicate car nous n'avons pas assez de maîtrise et d'explication pour bien appréhender ces patients. Qu'en est-il du milieu infirmier ? Je sais qu'un stage en psychiatrie peut être équivalent à un stage en gériatrie alors je me fais quelque soucis quand à la réponses, mais bon...

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Re : Alzheimer et le soignant
« Réponse #6 le: 23 septembre 2006, 14:30:01 »
l'Alzheimer est considéré comme une pathologie neurologique ou psychatrique ???

butterfly

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Re : Alzheimer et le soignant
« Réponse #7 le: 23 septembre 2006, 15:07:56 »
je laisse les experts s'exprimer, mais je pencherais pour une patho neurologique.....

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Re : Alzheimer et le soignant
« Réponse #8 le: 23 septembre 2006, 16:17:18 »
Atteinte chronique, d'évolution progressive, d'une partie du cerveau, caractérisée par une altération intellectuelle irréversible aboutissant à un état démentiel.La dégénérescence nerveuse inéluctable, due à la diminution du nombre de neurones avec atrophie du cerveau et présence de "plaques séniles", caractérise biologiquement cette maladie.

Atteinte neurologique donc.

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Re : Alzheimer et le soignant
« Réponse #9 le: 23 septembre 2006, 16:58:54 »
Je voudrais corriger certains propos dans précédent post:

- le délire que je qualifiais de mécanisme de défense, en faite, je voulais parler de la bouffée délirante aiguë (BDA).

Le délire est en faite un symptome rencontré principalement dans la shyzophrénie (perte du contact de la réalité : altération des opérations de la pensée)

La maladie d'Alzheimer fait partie des démences le plus souvent rencontrées chez les sujtets âgés mais qui peuvent commencer plus jeune. A ce propos, je vous conseille de voir le film Se souvenir des belles choses

Durant les études infirmières, on étudie les démences dans le module Psy4 couplé bien souvent avec le module gériatrie : on parle alors de gérontopsychiatrie.

Certaines démences se caractérises souvent par un syndrome dépressif et le patient peut se retrouver en psychiatrie, dans 1er temps, puis orienté vers une structure spécialisée.

La perte de la mémoire immédiate ainsi que la désorientation temporo-spatiale sont des symptomes les plus visibles.

L'espérance de vie augmentant, le cerveau lui ne suit pas et donc, les démences feront parties des pathologies de la personne âgée.


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Re : Alzheimer et le soignant
« Réponse #10 le: 23 septembre 2006, 17:08:36 »
Pour recentrer un peu le sujet maintenant que l'on sait ce qu'est la maladie d'alzheimer, en tant qu'infirmiers, comment prenez-vous en charge ces patients et votre formation vous apprend t-elle à appréhender ces cas particulier ?
Faut-il toujours rester dans la réalité actuelle avec eux et les corriger quand ils ne prennent en compte que leurs souvenirs passés ou bien les laisser dans leurs souvenirs et finalement ne pas les faire, non pas forcément progresser mais au moins se stabiliser ?

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Re : Alzheimer et le soignant
« Réponse #11 le: 23 septembre 2006, 17:21:52 »
La principale prise en charge en tant que soignant est de réorienter le malade dans le temps et l'espace, quitte à se répéter, car comme je l'ai expliqué, il y a une perte de la mémoire immédiate.

Les malades ont aussi tendance à oublier la fonctionnalité de certains objets ou de certains actes de la vie (manger, se laver...) donc surveillance des besoins fondamentaux.

Pour terminer, pour évaluer une confusion mentale d'une démence, il existe un moyen simple.

Poser trois questions, parmis lesquelles:
 - En quelle année sommes nous ?
 - Où sommes nous ?
 - Qui est le président de la République ?

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Re : Alzheimer et le soignant
« Réponse #12 le: 23 septembre 2006, 17:36:36 »
Et pour un ambulancier qui passe finalement assez peu de temps avec ces patients (maxi 3h pour un trajet long, mais c'est rare), comment doit-il réagir ?

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Re : Alzheimer et le soignant
« Réponse #13 le: 23 septembre 2006, 17:51:41 »
rester zen et neutre suivant sont comportement ! Etre ferme et attentif !

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Re : Alzheimer et le soignant
« Réponse #14 le: 23 septembre 2006, 18:02:37 »
Effectivement, il faut éviter tout comportement tendancieux (geste brusque, parole déplacée) qui pourrait être interprété comme de la maltraitance.

Ton rôle envers le malade, sera principalement une surveillance du comportement  et un accompagnement personnalisé et si tu doit attendre celui ci en consultation, attention au risque de fugue, donc ne pas s'éloigner.