Je pense qu'il serait judicieux d'accoler ici la réponse de l'ANISP à ce torchon, et rappeler les motivations qui guident l'AMUF dans leurs guerres perpétuelles avec le reste du monde :
"Monsieur le président de l’AMUF
Messieurs les administrateurs de l’AMUF,
Messieurs,
C’est avec une grande attention que nous avons lu votre communiqué de presse
concernant, une fois de plus, les infirmiers de sapeurs-pompiers. Puisque nous sommes la
cible de vos propos, vous nous permettrez cette réponse.
Tout d’abord acceptez nos félicitations pour la qualité de votre discours démagogique
et suffisamment alarmiste (peut-être un peu trop classique à force). Vous jouez parfaitement
votre rôle d’association syndicale caricaturale pour susciter des adhésions mais n’attendez
pas d’obtenir celle de la population contre les ISP, il y a peu de chance que cela fonctionne.
En effet, personne n’est dupe et même dans les rangs des urgentistes cœur de cible
de vos adhérents, tout le monde sait que celui qui a la charge d’adapter la réponse à l’appel
de détresse est bien le médecin régulateur. L’envoi d’un ISP n’empêche en rien l’envoi d’un
SMUR surtout quand le centre de décision est au CRRA 15.
Quel médecin régulateur, sous prétexte que le CTA déclenche une VLI en départ
réflexe de proximité, retiendrait une équipe SMUR disponible à sa base s’il sait que la
réponse adaptée à la situation est médicale ? Vous savez donc pertinemment que lorsque
vos collègues urgentistes au CRRA 15 sollicitent l’envoi d’une VLI au CTA c’est que la
réponse la plus appropriée est paramédicale ou qu’il y a carence de SMUR.
Alors oui nous partageons vos inquiétudes quand à la fermeture des SMUR. Les ISP
sont un maillon complémentaire entre la prise en charge secouriste et la médicalisation.
Nous connaissons nos forces et nos limites en tant que professionnels responsables et ne
croyiez pas que nous sabrons le champagne à chaque évocation de fermeture ou de
diminution des ressources médicales pré hospitalières. C’est bien le contraire.
Dans la mission partagée de l’AMU entre les SAMU et les SSSM des SDIS2, c’est
bien la complémentarité que nous recherchons et cette complémentarité revêt un triple
aspect :
- Territorial : La globalité du territoire départemental doit être couverte, de manière
équitable pour l’ensemble de nos concitoyens, par une réponse médicale à l’urgence
respectant les délais fixés par le CODAMUPS. Cette réponse doit s’articuler autour
des SMUR, des médecins du SSSM, des médecins correspondants SAMU et des
Infirmiers de sapeurs-pompiers. Le tout en respectant les délais édictés, l’égalité
d’accès aux soins, la notion de continuité de service, principes fondateurs du service
public et en introduisant la notion d’efficience qui peut passer par l’absence de
médecin dans des cas identifiés et précis.
- Technique : Les prérogatives des secouristes se sont développées au sein des SDIS
(notamment grâce aux SSSM) pour un bénéfice dans la prise en charge des victimes
mais l’écart est encore trop grand entre ces gestes et la médicalisation pratiquée par
les SMUR. Il existe en effet de très nombreuses interventions ne nécessitant pas une
équipe de réanimation mais pour lesquels les secouristes et les ambulanciers sont
désarmés. Il s’agit par exemple de la prise en charge de la douleur dans certains cas
de chute ou de traumatisme, de cas précis d’interruptions de traitement et notamment
en cas de crise naissante, des corrections de certains troubles métaboliques évidents
(hypoglycémie)…L’infirmier offre alors une alternative à la médicalisation efficace et à
moindre coût pour la collectivité
- Numéraire : La diminution de la ressource médicale, le vieillissement de la
population, le désengagement de certains médecins dans le cadre de la permanence
des soins ainsi que l’augmentation du nombre de transferts inter hospitaliers ont un
impact réel sur la disponibilité des SMUR. Cette situation aboutirait largement à une
sous prise en charge médicale ou un retard important d’accès à la médicalisation
sans la présence d’un infirmier de sapeurs pompiers réalisant des protocoles. Enfin,
les exemples ne manquent pas concernant l’aide à la médicalisation où, le temps
d’une intervention, l’ISP intègre l’équipe de SMUR pour permettre la prise en charge
de plusieurs victimes simultanément
Nous observons par contre une divergence sur la généralisation volontaire de vos
propos.
En effet, plusieurs départements sont touchés par les diminutions de lignes de SMUR
financées par les ARS lorsqu’ils n’atteignent pas un quota de sorties suffisant alors même
que les SDIS n’ont pas mis en œuvre de VLI ou d’ISP sur leur secteur de premier
appel. Il n’y a donc pas de lien de cause à effets. L’origine est ailleurs et vous le savez très
bien.
Si votre soucis est d’alerter la population sur les carences de son système de soins et
de secours, ne vous trompez pas de cibles. Vous savez pertinemment que nous avons tous
une place dans la réponse adaptée que vous avez cautionnée en participant et validant les
travaux de la commission quadripartite aboutissant au référentiel SAP-AMU3.
Nous avons l'habitude de vous lire accuser le SSSM et ses ISP de nombreux maux
mais allez-vous aussi bientôt nous mettre sur les épaules la faim dans le monde, les prises
d’otage de Français au Niger ou encore le réchauffement climatique ?
Merci de modérer vos propos et notamment en les argumentant sérieusement, car
vous jouez dangereusement sur le terrain de la diffamation et de la calomnie.
Veuillez recevoir, Monsieur le Président et messieurs les administrateurs,
l’expression de nos cordiales salutations.
Stéphane ROCH "