Induction au sommeil !

[stéph 33]

Bonjour tout le monde ! Je suis nouvelle et j'ai une petite question.
Lors d'un de mes stages à l'hôpital, un des médecins a du faire une  "induction au sommeil " à une patiente en fin de vie dans l'état s'est brutalement dégradé et car il n'arrivait pas à soulager ses douleurs (d'origine cancéreuse). Je voulais savoir ce que c'est exactement que l'induction au sommeil, quel est le protocole ... Les produits qui ont été utilisés étaient  de la morphine et de l'hypnovel.
Merci d'avance pour vos réponses !!!

[Thomas]

Salut, euuuuuh....

Elle est morte juste après la dame ?
Si.. non, cela se nomme une analgésie-sédation,
Si.. oui, cela se nomme de l'euthanasie.
Les choix du type d'induction (médicament, posologie, mode d'administration...) vont très largement dépendre de l'état physique du patient.
De façon générale ce terme désigne le déclenchement retardé d'un phénomène. C'est également le premier temps de l'anesthésie générale qui consiste à endormir le patient par inhalation (particulièrement chez l'enfant) d'un gaz que l'on appelle halogéné et qui provoque l'endormissement au bout de quelques bouffées que le patient respire. L'induction peut également se faire par injection du produit. Elle consiste alors à l'administrer dans une perfusion intraveineuse ou bien directement par voie intraveineuse (dans une veine) le produit hypnotique (entraînant l'endormissement) de la famille des barbituriques. Ce produit est généralement actif en moins de 30 secondes.
À l'induction est ajouté un produit de la famille de la morphine, un anxiolytique, une benzodiazépine et un curarisant : substance permettant le relâchement des muscles facilitant ainsi la ventilation (respiration) artificielle que pratique l'anesthésiste-réanimateur.

Action - L'anesthésique (qui se fait lentement) permet de faire passer doucement le patient de l'état d'éveil à l'état de sommeil. Cet état provoqué par l'anesthésiste est susceptible d'être à l'origine de diverses manifestations telles que :
Une baisse de la pression artérielle
Un ralentissement de la fréquence cardiaque
Une accélération ou une baisse de la fréquence respiratoire
Une réaction d'intolérance aux médicaments qui vient d'être administré par voie intraveineuse
D'autres réactions imprévisibles

Surveillance - L'anesthésiste-réanimateur doit continuellement surveiller :

La tension artérielle
Le rythme cardiaque
Le rythme respiratoire
L'état général du patient... De façon à traiter rapidement toutes complications susceptibles de survenir.

[stéph 33]

Le décès de la patiente à été constaté quelques heures après.
Ce qui s'est passé c'est que brutalement cette patiente de 80 ans à eu des douleurs très importantes et pendant plusieurs heures elle a hurlé (vraiment et je m'en souviens encore) de douleur malgré les ttts administrés par l'équipe (médecins, ides ...). les doses de morphine qui lui été administrées été des doses qui sont normalement mortelles mais elle été tJ.R.s vivante, elle avait 140 de pulsation. C'est là que l'équipe a décidé de faire cette induction et le médecin qui a été présent tout au long de la situation à précisé aux ide qu'il pouvait y avoir la mort au bout de la seringue.

Nota : Hypnovel et morphine ce n'est pas un coktail euthanasie mais il permet aux personnes en fin de vie de ne pas souffrir tout en sachant les effets secondaires qu'il comporte 

[leburon63]

Serait-ce un euphémisme pour dire euthanasie ?   

[stéph 33]

Ben je ne sais pas si c'est un euphémisme mais dans certaines situations la limite entre les soins palliatifs et l'euthanasie est flou et il est difficile de s'y retrouver lorsque l'on est étudiant ! C'est pour cela que cette situation me pose question 

[lili02409]

BIZARRE CETTE HISTOIRE!!!!!!! serais-ce pas une euthanasie?? c klr qu'en tan qu'étudiant ca doit etre trés difficile dans cette situation!!!!!!!!essaie de te renseigner aupres de l'equipe paramédical sur les pratiques de ce medecin

[stéph 33]

Salut quelques jours après le décès de cette patiente il y a eu un "debriefing" car beaucoup de membres de l'équipe se posaient des questions ( euthanasie ou pas euthanasie ?). Les étudiants (dont je faisait partie)  y étaient conviés. toute l'équipe été là : de la surveillante aux ASH et d’après tout ce qui a été dis ce n'était pas de l'euthanasie. Mais bon ??
Et puis maintenant il est difficile de se renseigner sur ce médecin car cela s'est passé durant mon dernier stage de 2ème année cet été (au mois de juillet). C'est aussi pour cela que je voulais me renseigner sur ce protocole car d'une manière n'est-ce pas une manière légale de pratiquer l'euthanasie si son application est détournée ??

[lhamo dondup]

Salut steph33,

je ne sais pas si tu as fait ou non le module "soins palliatif & accompagnement", pour ma part c'était un module optionnel et ce que j'en ai retenu c'est qu'il est important de soulager la douleur.

Je ne sais pas si cela peut répondre à tes interrogations mais voici un extrait de ce module sur les considérations éthiques :

- tout acte déterminé qui a deux effets prédictibles, un bénéfice et un nocif , n'est pas toujours interdit moralement à condition que l'effet nocif ne soit pas recherché intentionnellement.

- si l'objectif premier de la médecine, guérir, ne peut plus être obtenu, le médecin est tenu de soulager les souffrances et le douleur, même si les mesures qu'il prend risquent d’abréger la vie

Tu seras amené durant ta carrière à pratiquer des soins sur prescriptions qui te renverront à ton questionnement éthique.

Après tout, nous ne sommes que des êtres humains !

[louzou03]

C'est aussi pour cela que je voulais me renseigner sur ce protocole car d'une manière n'est-ce pas une manière légale de pratiquer l'euthanasie si son application est détournée

Bonjour Stéph 33,
Je ne suis ni médecin, ni Infirmière, ce que je répondrais c'est simplement mon opinion.
Ton médecin a eu un "cas de conscience" : dois-je soulager ses souffrances en lui injectant une dose massive de morphine ou dois-je respecter le protocole qui stipule : "je ne dois pas dépasser la dose même si la personne le demande".
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La grande solitudes des malades en fin de vie.
Présentée, jeudi 22 septembre, lors du congrès de la Société française d'anesthésie-réanimation (SFAR), une enquête nationale consacrée aux conditions de décès à l'hôpital révèle que seulement 12 % des patients décédés ont bénéficié d'une prise en charge en soins palliatifs.

Réalisée en 2003 et 2004 par questionnaire auprès des infirmières de 613 services dans 200 hôpitaux, cette étude menée par des médecins de l'hôpital Henri-Mondor de Créteil (val-de-Marne) montre la grande solitude des malades en fin de vie. Seuls 24 % sont morts accompagnés par un proche, et un médecin n'était présent que dans 20 % des cas. Ce sont les infirmières qui entourent le plus souvent les patients lors de leurs derniers instants. Mais seules 38 % d'entre elles ont bénéficié d'une formation spécifique sur la fin de vie, alors qu'une majorité souhaiterait en suivre une. Enfin, les infirmières ne sont que 35 % à estimer que les conditions du décès étaient "acceptables" pour les proches. "Ces chiffres révèlent l'inadéquation entre les recommandations et les moyens accordés", notent les auteurs de l'enquête.

[louzou03]

Ce que je viens juste de poster, c'est un extrait du journal "Le monde " où Marie Humbert relance le sujet tabou de l'euthanasie.
Bises à vous.

[stéph 33]

Bonjour tout le monde. Je vous remercie pour vos réponses intéressantes qui m'ont un peu plus éclairé. De plus ce sujet rejoint moins sujet de TEFE (travail écrit de fin d'études).

pour répondre à toi Ihamo dondup je ne sais pas si à Bordeaux il y a ce module optionnel cette année car nous n'avons pas encore eu la liste. Mais en cette année ( la 3ème et dernière !!!) nous faisons le module Cancérologie et Hématologie et je pense que nous allons aborder le sujet dans ce module et il me semble que l'équipe mobile de soins palliatifs et de prise en charge de la douleur (= USPPD) du cHU de bordeaux vient nous faire des cours. Et merci pour ta réponse.