Auteur Sujet: L'AMUF toujours et encore anti-paramédicalisation des secours  (Lu 38179 fois)

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Re : L'AMUF toujours et encore anti-paramédicalisation des secours
« Réponse #15 le: 21 mai 2012, 10:25:10 »
A la lecture de ce qui se passe dans des départements comme le 67 et le 44 (organisation des ambulanciers, compléments de formation PHTLS, ACLS pour les personnels, échanges avec le canada...),
et du programme de formation du DEA ambulancier qui représente maintenant plus de 600h, on peut se dire qu'il ne manque en fait pas grand chose pour en arriver à un standard EMT-B chez nous (quelques techniques...) ??
  

sp84200

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Re : L'AMUF toujours et encore anti-paramédicalisation des secours
« Réponse #16 le: 21 mai 2012, 13:02:47 »
Ce n'est pas que le nombre d'heures qui est important, mais bien son contenu, qui déterminera les compétences de l'intervenant préhospitalier... et c'est bien pour cela qu'en France on est très en retard au niveau de la réponse de base (ambulancier, spv,spp) pour le SAP et qu'il y a des smur, mais entre les 2 il manque une réponse cruciale : la réponse  para-médicalisée, comme dans (presque) tous les autres pays occidentaux...
De plus pour l'ACLS (Advanced Cardiac Life Support)  je vois mal des secouristes perfuser, administrer des amines, intuber, faire des pacing externes, etc... ils n'en ont pas la légitimité du fait du faible niveau de leurs études, donc pas les compétences professionnelles !
Ou le PHTLS (Pre Hospital Trauma Life Support), comment des ambulanciers (français) peuvent-ils gérer un polytrauma en état de choc ?? prévenir des ACSOS (agressions cérébrales secondaires d’origine systémique) sur un TCC (traumatisme cranio-cérébral) ??
Même si ces formations sont intéressantes il n'y a qu'une minorité médicale et para-médicale du personnel préhospitalier qui peut les exploiter... et certainement pas le secouriste lambda volontaire ou professionnel blanc ou rouge et c'est très bien ainsi ! Tant-pis pour la France et ses secouristes... mais ces formations existent dans notre pays http://www.urgence-pratique.com/node/221

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Re : L'AMUF toujours et encore anti-paramédicalisation des secours
« Réponse #17 le: 21 mai 2012, 20:18:11 »
Bonsoir,

L'ACLS n'apporte rien d'un point de vue pratique à des secouristes ou ambulanciers français, surtout s'ils ne peuvent pas appliquer 90 % des protocoles du manuel. Ça reste juste intéressant d'un point de vue "culture personnelle". Aux USA, ils sautent une marche : dès lors qu'ils sont certifiés, ils ont le pouvoir d'appliquer TOUS les protocoles du manuel. Mais eux travaillent sans éléments médicalisés et là, du coup ces formations sont très adaptées.

En revanche les PHTLS, PALS, AMLS on déjà plus d'intérêt pour les secouristes. Et encore... Quand on lit juste les manuels correspondants, une bonne partie n'est pas applicable (exemple le PHTLS advanced) directement sauf certaines techniques ici et là et certaines approche et évaluation du patient ou notions d'anatomie et physiopathologie.
Toutes ces formations ne sont que des compléments à une formation initiale qui va avec (chez nous, entre la formation des ADE, celle des PSE 2, l'AFGSU 2, les auxiliaires ambulanciers, les chefs d'agrès chez les pomplards, les conducteurs SSSM, les ISP etc, c'est pas gagné).
Et puis le PHTLS c'est bien (je remets pas en cause le contenu bien sur qui est très intéressant) mais si dans le camion vous êtes le seul à en avoir les notions, quelles plus-value réelle ?

Il y a des SSSM qui forment leurs ISP à l'ACLS. C'est très bien. Et après ?
Ben après, ils doivent suivre les protocoles du SSSM et pas ceux du bouquin ACLS. Génial.
Tant que les mentalités n'évolueront pas vers ce concept ou qu'il n'y aura pas d'uniformisation des formations initiales ou des passerelles ben ça servira pas à grand chose si ce n'est d'avoir sa petite carte certificative.

C'est pour ça que le touchage de nouille ambiant avec ces formations me fait un peu rire car en France ça ne nous sert quasiment à rien. Au Québec ou en Suisse c'est autre chose effectivement. Par contre, il faut avouer que la méthode d'enseignement de ces cours est 1000 fois plus efficace que les nôtres en France et qu'à ce niveau on a beaucoup de retard...

Et pour le texte de Bernard Laygues, no comment...

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Re : L'AMUF toujours et encore anti-paramédicalisation des secours
« Réponse #18 le: 24 mai 2012, 15:19:10 »
Le principal souci c'est que 70% des cas vus aux urgences sont gérables en médecine de ville.
On parle de pénurie médicale voire de désert médicaux, mais c'est surtout un problème de répartition médicale.
Pour ce qui est des médecins urgentistes (des SMUR) il n'y a pas de pénurie: ce sont des postes salariés sur concours...

Le principal changement à venir (cette année) est la montée en puissance régulation médicale libérale qui permet de gérer 30% des appels avec un conseil médical, 30% avec un médecin libéral (SOS, médecin de garde, Maison méd de garde)... 30% de transfert vers l’hôpital (ambulances privées géolocalisées)...

Le nombre d'appel qui nécessitent un SMUR (urgence vitale nécessitant ou non réanimation) est resté stable.

Les médecins urgentistes (de province ok) que j'ai pu rencontrer étaient clairement contents de pouvoir compter sur l'infirmier SP protocolé (pourtant basé dans la même ville).

Il y a aussi les médecins correspondant du SAMU (MCS) qui sont généralistes (ancien SMURistes pour beaucoup) et formés par le CESU. Ils peuvent prendre en charge les urgences vitales en attendant un SMUR.

Le développement des ambulanciers en tant que paramédicaux se fera sur des protocoles simples qui permettent au régulateur d'y voir plus clair dans des situations fréquentes, en s'appuyant sur la télémédecine. J'imagine que ça ressemblera un peu aux ambulanciers de Montréal que j'ai vu qui avaient à ce moment 5 protocoles (injections IM, inhalation...).

Bref beaucoup d'idée reçues, et de la place pour tout le monde?

Notre système (pas vraiment franco-français mais franco-germanique+/-russe) n'est finalement pas si mauvais?
Même les UK US NZ Australie Afrique du Sud Israel Suisse... on mit des EMS physicians dans les régulations en lien avec les Paramedics, des hélicoptères médicalisés (HEMS) et des MICU (mobile intensive care unit) et autres Medical emergency response team...

Sinon le projet de remplacement du SMUR de Bar-sur-aube est annulé.

Nickos

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Re : L'AMUF toujours et encore anti-paramédicalisation des secours
« Réponse #19 le: 25 mai 2012, 10:54:40 »
Le système Danois possède des avantages plutôt pas mal, 1 ambulance d'urgence sur 3 est paramédicalisée, le système VLI est présent, ainsi que les SMUR ( pour la région Hovedstaden, secteur de Copenhage ) l'évolution Française pourrait s'inspirer de ce modèle qui présente des résultats positifs.

Le tout "paramedic" commence à présenter certains déficits, notamment en matière des coûts d'explotations, déclencher sur toutes les missions des EMT-P est devenu particulièrement coûteux et la conjoncture économique actuelle remet en question ce mode de fonctionnement ( dixit : infos transmises par des amis EMT-P )  l'aternative Danoise est, selon moi, un système qui pourrait un jour exister en France, car elle maitrise d'avantage les coûts avec une pluvalue de prise en charge interessante.

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Re : L'AMUF toujours et encore anti-paramédicalisation des secours
« Réponse #20 le: 25 mai 2012, 13:58:22 »
Le fait qu'il y a toujours eu des médecins dans les transports secondaires aux USA, et des paramedics pour les primaires montre bien que c'est aussi une question de politique: pas de docteur avant d'avoir lâché 100$.

Au retour de la guerre du viet nam, ils ont recyclés les auxiliaires sanitaires en faisant du scoop n run vers des traumas center de proximité. (et on parle pas des afflux en cas de catastrophe...)

Mais chez eux comme chez nous:
- évolution des pathologies: moins de polytraumas, plus de polypathologiques "l'hôpital à domicile"
- évolution de l’hôpital: fermeture des petits blocs, hyper spécialisation des médecins, nouveaux traitements: réanimation intensive et radiologie interventionnelle, FAST échographie...
- Développement des hélicoptères médicalisés (dans la campagne pas d'EMT-P mais des bénévoles...)

J'avais lu une itw du le patron des paramedics du NYFD, il pensait que pour améliorer son système (échec des protocoles qui nécessitaient une auscultation pulmonaire fiable...) il fallait des nurses dans chaque ambulance, puis qu'il avait changé d'avis en comprennant que ces personnels perdaient leur plus value quand ils étaient sous employés.
Le fait qu'ils mettent aussi un médecin en liaison avec les ambulances montre que la continuité des prises en charges entre l'hospitalier et le préhospitalier ne fait plus débat...

Au brésil quand ils ont voulu moderniser leur système de prise en charge préhospitalière, ils ont conclu que c'était plus efficace et moins cher d'avoir une réponse "départ réflexe" nombreuse et avec une formation courte, puis d'une réponse médicalisée déclenchée après régulation médicale.

A Londres ils ont un hélicoptère avec un médecin et un paramedic sur le toit du royal hospital depuis 2001 (je crois) dans le but de prendre en charge les polytraumatisés... maintenant tout le pays est couvert par des HEMS.

Etc etc... donc réponse graduée: SMUR + Paramedic (ambulancier ou infirmier protocolé).

Conclusion: "nul n'est prophète en son pays"



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Re : L'AMUF toujours et encore anti-paramédicalisation des secours
« Réponse #21 le: 26 mai 2012, 00:33:24 »
Le développement des ambulanciers en tant que paramédicaux se fera sur des protocoles simples qui permettent au régulateur d'y voir plus clair dans des situations fréquentes, en s'appuyant sur la télémédecine. J'imagine que ça ressemblera un peu aux ambulanciers de Montréal que j'ai vu qui avaient à ce moment 5 protocoles (injections IM, inhalation...)

Au Québec, la pratique de soins avancés a été accordée depuis fin 2011 (ils ont des compétences bien plus limitées qu'on croit et qu'à Toronto par exemple). Ce sera une formation de deux ans qui, à terme remplacera les formations déjà existantes.

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Re : L'AMUF toujours et encore anti-paramédicalisation des secours
« Réponse #22 le: 27 novembre 2012, 13:01:41 »

Au brésil quand ils ont voulu moderniser leur système de prise en charge préhospitalière, ils ont conclu que c'était plus efficace et moins cher d'avoir une réponse "départ réflexe" nombreuse et avec une formation courte, puis d'une réponse médicalisée déclenchée après régulation médicale.

Bonjour,

Je me permets de répondre car là, on a un parfait exemple de grosse erreur, générée par une vision différente. J'en parle en connaissance de cause car le Brésil... j'y habite. Et en plus, je suis marié avec une officier de sapeurs-pompiers et après 10 ans de SPV en France (MNPS en plus), j'installe ici des casernes de type "SPV".

Ce qui me gène c'est que cette affirmation sur le Brésil, est fausse. Cela me laisse donc penser que les autres affirmations ("aux USA c'est comme ceci, au Canada c'est comme cela..." ) n'ont en fait, pas plus de crédibilité.

Ce qui se passe c'est assez simple: vous êtes en France et ce pays une structure et un mode de fonctionnement en terme de secours. Cela génère des réponses d'un certain type, qui sont TRES bien adaptées contrairement à ce que vous pensez. Les USA ont un système très différent qui génère des réponses très différentes. Idem pour le Brésil.

La première chose à comprendre c'est que le système pédagogique Français repose sur un système de "package": le diplôme qui valide une formation est associé à un contenu qui est défini en totalité. Ce principe n'existe pas autre part. Aux USA, le "diplôme" défini une activité, et est associé à la liste grossière des chapitres à traiter. Mais il n'y a pas de contenu directement lié au diplôme. Le résultat c'est que, lorsque vous voulez donner cours, vous devez créer le contenu, ou bien acheter un contenu tout fait. Le PHTSL, l'ITSL etc. sont en fait des contenus commerciaux qui permettent de donner cours en respecter les "gros chapitres" qui donnent accès au diplôme.
En France,vous pouvez aller sur le site du Ministère et télécharger GRATUITEMENT les GNR. Aux USA ou au Brésil, ça n'existe pas: vous acheter les documents. Un peu comme si en France on avait pas les GNR mais que les documents Icones Graphiques.
On note d'ailleurs ici, le premier truc amusant; tout le monde critique Icone Graphique, mais en même temps, tout le monde dit "aux USA c'est super" alors que strictement rien ne vous prouve que les documents "made in USA" sont bons. Car tout ce que vous lisez sur le PHTLS, l'ITLS et sur l'incendie, en provenance des USA, est TOUJOURS lié à une action commercial, à du sponsoring etc...

Cela fait pas mal de temps que je bosse sur les feux de locaux et la quasi totalité des bouquins Américains sur le sujet ne sont que des ramassis de bêtises, pourtant validés par l'école incendie machin truc, l'université bidule etc. et bien sûr par des organisations "internationale" dont les USA ont la spécialité (dés que ça passe le coin de la rue, chez eux c'est international).

L'autre chose à comprendre c'est qu'en France, le Ministère engage sa responsabilité légale sur la formation, puisqu'il en donne le contenu complet. Aux USA, au Brésil, aucun diffuseur de contenu n'a la responsabilité des actions menées.
Autre point: la structure des pays est différente. Quand FXBZH dit "au Brésil', il imagine un pays comme la France. Or, le Brésil, tout comme les USA, est un pays Fédéral. Cela signifie que le pays est découpé en Etat et que chaque Etat fait ce qu'il veut. Ici, nous avons 27 Etats. Chaque Etat a son corps de Sapeur-Pompier type BSPP. Il y a donc 27 corps, qui ont chacun leur formation, leur uniforme, leurs grades, leurs salaires... En fait on a 27 "pays". Et encore!!! Dans chaque état, chaque "municipalité' (en taille, équivalent d'un département) fait comme elle veut.
On a donc pas de régulation nationale, pas de formation nationale...

Quant à la régulation, elle n'existe pas ou se fait différemment suivant les endroits. En fait, il y a peut être 10 médecins qui ont "décidé que" et hop, par l'opération du saint esprit, ça devient "la manière de faire nationale". Ben non.

Petit exemple: SP84200 m'a indiqué que chez eux, ils avaient des instructeurs PHTLS et des formateurs et que c'était pas la peine d'être médecin pour donner cours. Au Brésil, le PHTLS est géré par un petit groupe de médecin de Sao Paulo qui ne forment pas d'instructeurs, mais seulement des formateurs (comme ça, ils se gardent la capacité de former les formateurs) et qui impose que les formateurs soit médecin ou infirmier. Le système est donc complétement figé.

De plus, un cours de 16 H (durée normal du PHTLS) ça ne marche pas. Mais alors là, PAS DU TOUT.
En fait, le cours est court car il est difficile d'organiser des cours. La solution est donc simple: diminuons la durée du cours avec présence, et orientons nous vers ce qui permet de gagner le plus de fric. Car gardons en tête que le but est commercial. On voit donc arriver des cours PHTLS / ITLS en e-learning car la marge bénéficiaire est énorme.

En plus, pour suivre le cours, il faut acheter le livre.
Au Brésil, le livre coute 182 reals. Le salaire minimum ici est de 520 reals... En gros, si on se basse sur le smic Français (1098 Euros net), cela fait le livre PHTLS en France à  environ 385 Euros...

Mais alors le cours "court"? En fait ça peut marcher avec quelques passionnés comme vous: vous achetez le livre et vous le dévorez avec passion,vous lisez chaque chapitre 50 fois etc. et une fois le diplôme passé, vous continuer. Sauf que ça, c'est pas la réalité: les gens vont pas acheter le livre ou alors vont pas le lire. On va pas les valider? Ben les gars, je peux vous prédire un bon courage car si vous ne validez que les gars qui on lu le livre, vous aller vite fait vous retrouver tout seul.
J'ai été de nombreuses fois jury en CFAPSE et à chaque fois on avait des cas limites avec des gens juste bon, mais de l'autre côté de la table le chef de centre qui pleure parce que sans ses gars, il sera en sous effectif. Si on a ce genre de chose avec un PSE bien long, sur un cours qui oblige les gens à bosser seuls, ça va pas le faire. Or, on peut toujours avoir 3 ou 4 super bête du PHTLS, s'ils doivent couvrir tout un département, ça va pas le faire...

Ou alors il va se passer ce qui se passe en Belgique. En Belgique, il y a le principe du badge AMU. On passe l'examen, puis tous les 5 ans on est revalidé. A première vue, c'est super, car ça permet de garder un bon niveau. Dans la réalité, c'est une catastrophe: les gars entrent chez les SP, passent le badge AMU, touchent les vacations. Puis au bout de 5 ans, comme par hasard, ils "ratent" leur exam de renouvellement. Mais comme ils sont aussi SP "incendie", ils restent dans le service. J'ai un ami dans un sercice ou il y a 35 SP. Mais seuls 5 ont encore leur badge AMU et se tapent donc toutes les inter.

Ici, au Brésil, on a des formations très très longues  et en face quelques médecins qui forment au PHTLS donc en très court. Dans les deux cas, le résultat est catastrophique. On trouve sur le Net des dizaines de vidéo montrant des gens du SAMU Brésilien mettant des colliers cervicaux à l'envers par exemple.

Ce qui me fait douter du principe, c'est que tout porte à croire que la vision réelle n'est PAS en faveur des victimes. Tout le monde va vous dire qu'une formation courte, c'est bien, que faire les relevages à 2, c'est bien etc. Mais si vous prenez un peu de recul, vous allez vite vous rendre compte que toutes ces choses "super géniales" ont un point commun: elles permettent une grosse marge bénéficiaire.
- Pourquoi ne pas vendre le livre PHTSL à 10 euros et l'associer à un cours de 50 heures? Parce que ceux qui vendent le livre ne veulent pas.
- Pourquoi ne pas continuer à faire des relevage à 4? Parce que former les gars, ça coûte cher et en inter ça coûte aussi.

Acheter le bouquin, se former chez soi par internet et faire des inter à 2, tout ça, c'est pile poil ce que les comptables désirent. Après, tout le raisonnement est faussé car on vous abreuve de "preuve" qui n'en sont pas car elles sont liés à du commerce.
D'ailleurs, allez visiter le site http://www.naemt.org qui gère le PHTLS. Aller dans la partie "Asso", regardez la liste du "board" et regardez leur CV. Ce ne sont pas franchement des SPV: ce sont des pro de la com, du commerce, de la relation avec les entreprises etc... ce sont des Américains. Ils font du social à la mode Liz Taylor pas à la mode Coluche.

Attention, cela ne veut pas dire que le PHTLS ou l'ITLS sont mauvais. Cela veut dire que le contenu n'est pas le fond du problème et que le choix doit se faire en fonction de l'ensemble.
Pour ma part, dans le cadre de nos ouvertures de centre au Brésil, la conclusion est simple: il faut des docs genre GNR, en accès gratuit. Après, la question du contenu doit être travaillé en équipe. Mais s'orienter vers des solutions commerciales ne me semble, à terme, pas très prudent.

Aujourd'hui, vous pleurer parce que le GNR ne correspond pas à ce que vous voulez faire. OK, imaginons alors que demain, une nouvelle version des docs PHTLS et ITLS sortent avec quelque chose qui ne vous convient pas. Allez vous les modifier? Allez vous bricoler votre propre truc? Dans ce cas, vous ne serez plus validé PHTLS. Comment faire?

Amitiés
Pierre-Louis







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Re : L'AMUF toujours et encore anti-paramédicalisation des secours
« Réponse #23 le: 27 novembre 2012, 21:12:39 »
Bonsoir,

J'aurais du écrire que certains médecins des SAMU brésilien (qui viennent en france de temps en temps nous raconter leur vie) travaillent dans des postes de régulation et de médicalisation préhospitalière. Je n'ai jamais imaginé que la totalité de ton pays était couvert par des véhicules médicalisés :)
La création de ces postes est assez récente et a été ouvertement inspirée des SAMU Français d'après leurs publications...

En France aussi il y a des différences suivant les départements: zones rurales versus zone urbaine, suivant les relations SDIS/SAMU...

Mon propos c'est juste de montrer que beaucoup pays s'inspirent du système Franco-russo-allemand tant décrié sur ces forums... et qu'en matière de santé je suis pas certain qu'il faille absolument copier tout ce qui se fait outre-atlantique...

D'ailleurs à ce propos je vous invite à jeter un coup d'oeil au "livre du directeur médical du service médical d'urgence" aux USA pour comprendre à quoi sert le médecin urgentiste pré-hospitalier chez eux:
http://www.usfa.fema.gov/media/press/2012releases/042512.shtm


à bientôt

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Re : L'AMUF toujours et encore anti-paramédicalisation des secours
« Réponse #24 le: 27 novembre 2012, 22:35:34 »

En France aussi il y a des différences suivant les départements: zones rurales versus zone urbaine, suivant les relations SDIS/SAMU...
Je n'ai pas encore vu un village de France situé à 500km du poste de secours le plus proche, les 500km se faisant sur de la terre battue...
La grande différence qu'il y a entre l'Europe et le Brésil c'est qu'en Europe, tu as une qualité globalement identique. La notion de différence ou d'écart de traitement n'est pas, mais alors pas du tout là même. Ici, nous avons des villes de 300.000 habitants qui n'ont pas de poste de secours.

Alors quand un mec d'une ville un peu mieux, te dit "chez nous c'est super",  il parle de son quartier, mais le quartier d'à côté n'a pas l'eau, les enfants se baignent dans les égouts et les filles se prostituent à 14 ans pour avoir un peu à bouffer.

Il ne faut donc pas te fier au discours de 3 ou 4 gus, qui sont dans un environnement très particulier et surtout, inapplicable au reste du pays.

Ah, une chose toute simple: sur internet, on peut déposer des .com, des .net, des .org comme on veut. Mais on ne peut pas déposer de .gov librement car ils sont réservés aux institutions officielles des USA, tout comme les .edu pour les universités et les .mil pour le Pentagone.
Un site qui se dit "officiel", "national" etc. et qui est en .org ou en .com, n'est pas aussi officiel que ça. S'il l'est, alors il est en .gov
A partir de ce simple détail, on peut se balader et voir qui est réellement reconnu et qui ne l'est pas. Cela réserve souvent des surprises.

Amitiés
Pierre-Louis

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Re : L'AMUF toujours et encore anti-paramédicalisation des secours
« Réponse #25 le: 28 novembre 2012, 00:04:08 »
C'est bien la preuve que tous les paramètres sont à prendre en considération lorsqu'on veut évaluer un système : géographie, culture, coût supporté pour la collectivité, système de santé hospitalier...
Donc tous les discours qui consistent à vouloir faire de la magie d'un coup de baguette... C'est de la connerie.

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Re : L'AMUF toujours et encore anti-paramédicalisation des secours
« Réponse #26 le: 28 novembre 2012, 15:54:06 »
Bah le SAMU 192 c'est un peu plus que 3 ou 4 gus nan?
Peux tu nous en dire plus?

http://samu.saude.sc.gov.br/
ce site t'en penses quoi?

Après on peut comparer une grande ville comme Paris avec SAo paulo par exemple...

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Re : L'AMUF toujours et encore anti-paramédicalisation des secours
« Réponse #27 le: 28 novembre 2012, 16:08:39 »
http://portalsaude.saude.gov.br/portalsaude/

Le site du ministère de la santé (?) qui dit que le SAMU 192 est présent dans tous les états et qu'il couvre > 75% de la population: info/ intox?

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Re : L'AMUF toujours et encore anti-paramédicalisation des secours
« Réponse #28 le: 28 novembre 2012, 17:43:50 »
Bah le SAMU 192 c'est un peu plus que 3 ou 4 gus nan?
Peux tu nous en dire plus?

http://samu.saude.sc.gov.br/
ce site t'en penses quoi?
C'est le site du SAMU de l'état de Santa Catarina. Pas du Brésil. Celui du Brésil, ce serait un .gov.br mais pas un .sc.gov.br
Celui pour l'état de Rio Grande do Sul, ce serait rs.gov.br etc...

Amitiés
Pierre-Louis

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Re : L'AMUF toujours et encore anti-paramédicalisation des secours
« Réponse #29 le: 28 novembre 2012, 18:05:37 »
http://portalsaude.saude.gov.br/portalsaude/

Le site du ministère de la santé (?) qui dit que le SAMU 192 est présent dans tous les états et qu'il couvre > 75% de la population: info/ intox?
Le Ministère ne gère pas le SAMU. Les SAMU, tout comme les SP, dépendent des états, pas du Ministère. Celui-ci à un peu son mot à dire, mais pas plus. Ceux qui ont le plus de lien avec le SAMU ce sont les pompiers militaires qui partagent avec eux les centres de réception des appels.
Tu es en train de te mélanger en cherchant des points commun qui n'existent pas.

Tiens, peux-tu me citer un cas en France ou un SAMU enverrait une ambulance s'installer dans un village, mais sans y mettre le personnel en place, et laissant ainsi l'ambulance toute seule, à rouiller, sans équipage?
En France, je crois pas...

Ici? Pas de problème:
http://www.radiorural.com.br/noticias.php?nId=leitura&idcat=11&idnot=14730

Et dans un autre état, on a des photos d'un garage avec une cinquantaine d'ambulances comme celle là, pleine de poussière.

Dans ce cas, couvrir le pays, c'est assez facile...

Ah tiens, j'édite le message. Extrait du site du SAMU de Santa Catarina:
O SAMU conta no momento com 114 Serviços de Atendimento Móvel de Urgência no Brasil, estando em atividade em 926 municípios no Brasil,atingindo 92.7milhões de pessoas.

En clair, le SAMU Brésil couvre 926 municipalités avec 114 services (le pays a quand même 5600 municipalités...) et touche donc 92,7 millions de personnes. Mais au dernier recensement, il y a avait plus de 200 millions de Brésilien. Ce qui ferait donc 46% couvert...

Tiens une petite vidéo avec le SAMU qui met.... une heure pour arriver.


Et les voila les ambulances du SAMU qui couvre le pays.... sur le papier.


Amitiés
Pierre-Louis