Auteur Sujet: Les étudiants en médecine au secours des victimes d’attentats !  (Lu 2990 fois)

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À la rentrée 2018, tous les carabins apprendront les premiers soins en cas d’attaque terroriste. Sur le modèle de la médecine militaire  8)

Dès septembre prochain, dans toutes les universités de médecine, les étudiants seront formés aux techniques de médecine militaire appliquées aux victimes d’attentats. Jusque-là, ces méthodes étaient réservées à la formation des médecins urgentistes. Elles s’appliqueront désormais à toutes les spécialités, pharmaciens et dentistes compris.

Cette formation intervient en deuxième année. Elle consiste à savoir maîtriser quatre gestes: l’extraction des corps, leur disposition selon la blessure, la pose d’un garrot ou d’un pansement compressif et l’appel des secours. Une formation «basique et essentielle», selon le Dr Denis Safran, médecin-chef de la Brigade de recherche et d’intervention (BRI), qui était intervenu au Bataclan le 13 novembre 2015. «Il faut démythifier ces gestes-là parce que beaucoup de gens ont peur d’aggraver la situation du blessé en agissant. Or la seule façon de l’aggraver, c’est de ne pas s’en occuper», conclut-il.
Une chirurgie en deux temps

Cette attestation de formation aux gestes et soins d’urgences (AFGSU) était déjà dispensée dans les universités en deuxième année par des centres d’enseignement des soins d’urgence (Cesu) sous la coupe du Samu.
Dès l’année prochaine, les facultés de santé seront habilitées à délivrer elles-mêmes l’AFGSU et son volet «aide aux victimes du terrorisme» sera élargi.

L’autre nouveauté de la rentrée prochaine est l’apprentissage du damage control, une «chirurgie provisoire qui empêche le saignement de continuer avant d’opérer», selon Pierre Carli, médecin-chef du Samu qui a cosigné un retour d’expérience sur les attentats avec la brigade des pompiers de Paris et le service de santé des armées. Cette technique de fractionnement des soins sera dispensée en sixième ou septième année pour les étudiants des spécialités d’anesthésie-réanimation et de chirurgie.
Aujourd’hui, seuls les médecins militaires ont l’habitude de cette médecine en deux temps, or «il n’y a que deux hôpitaux militaires à Paris, contre une vingtaine de civils», conclut le Dr Carli.

Une politique de long cours  :)
La dernière formation, transversale à toutes les spécialités, sera organisationnelle: «Il s’agit d’un plan d’accueil des victimes en grand nombre dans les hôpitaux», précise encore Pierre Carli. Pour les grandes structures, l’enjeu est d’optimiser la coordination entre les services. Et pour les plus petits centres hospitaliers, d’apprendre à gérer les victimes qui ne peuvent être traitées sur place. «Les institutions françaises ont vite compris qu’il fallait une solution médicale de long cours face aux attentats, ajoute le Dr Patrick Pelloux, urgentiste au Samu de Paris qui a géré la régulation le soir des attentats du 13 novembre. Tous les médecins avaient été immédiatement formés à ces méthodes de guerre dès 2015. Mais en incluant les étudiants, le pays voit plus loin et prend conscience que les attentats ne sont pas un épiphénomène.»

Robin Jouan, étudiant en sixième année de médecine à Nice, précise que «le soir des attentats du 14 juillet 2016, une centaine d’étudiants s’étaient mobilisés, principalement pour la reconnaissance des corps». Le jeune homme avait passé son AFGSU en deuxième année à la faculté de médecine de Nice. Selon lui, «les étudiants sont surtout utiles dans des fonctions de support comme le transport des blessés, les autopsies ou les comptes rendus».

En dehors du cadre médical, 75.000 civils ont été formés en 2016 aux gestes de premiers secours. Patrick Pelloux et Eric Faure, président de la fédération nationale des sapeurs-pompiers, avaient remis un rapport en 2016 à l’ancienne secrétaire d’État chargée de l’aide aux victimes Juliette Méadel. L’objectif était de démultiplier ces formations, vitales en cas d’attentat : «le but, c’est de former 750.000 personnes sur l’ensemble du territoire.» conclut l’urgentiste.

Source http://etudiant.lefigaro.fr/article/les-etudiants-en-medecine-formes-aux-blessures-de-guerre_e7b105d4-72ea-11e7-8bbb-ff6842e638f6/