Bonjour Marie à priori tu as récupéré ton autonomie sans trop de séquelles ?
Qu'est-ce qu'un anévrisme cérébral ?
L'anévrisme cérébral apparaît lorsque la paroi d'une artère intracrânienne se dilate de façon anormale sous l'influence de divers facteurs. Il se crée alors une pochette où le sang s'accumule puisque celle-ci communique avec le vaisseau par le biais d'un collet
http://www.chuv.ch/neurochir/nch_home/nch_activites_cliniques/nch_interventions_adultes/nch_anevrisme_cerebral_adultes.htmCet anévrisme se développe avec le temps. La poche, au départ minuscule, grandit. En s'étirant, l'artère devient fatalement plus fine à l'endroit de l'anévrisme et, par conséquent, plus fragile. C'est pourquoi il arrive que cette petite poche, pleine de sang, se fissure. C'est rarement le cas si elle mesure moins de 7 mm, plus fréquent au-dessus de 10 mm.
Diabète et hypertension
"L'origine de l'anévrisme est mal connue, souligne le Professeur Jacques Moret, chef du service de neuroradiologie à la Fondation Rothschild. Tout ce que l'on sait, c'est qu'ils découlent parfois d'une anomalie congénitale qui se développe en anévrisme au fil du temps.
Dans d'autres cas, ils sont acquis : une pathologie telle que l'hypertension ou le diabète a provoqué une fragilisation de la paroi des artères, favorisant ainsi l'apparition d'un anévrisme.
Chez les enfants (pour lesquels la rupture d'anévrisme est extrêmement rare) et les jeunes adultes, on estime qu'il s'agit le plus souvent d'une anomalie congénitale.
Sans que l'on puisse toutefois l'affirmer, rien ne permettant de faire la différence entre les deux."
Si l'anévrisme en lui-même est rarement grave, sa rupture, en revanche, peut avoir des conséquences dramatiques. Un tiers des patients décède, un tiers s'en sort avec des séquelles diverses et un tiers s'en remet totalement. Le pronostic dépend pour beaucoup de la rapidité du diagnostic et du traitement après les premiers symptômes.
"Il s'agit toujours d'un événement caractéristique, soudain et grave, souligne Emmanuel Houdart. La paroi se fissure brusquement, entraînant une petite hémorragie, très brève, qui ne dure pas plus d'une seconde." C'est lors de cette hémorragie que les symptômes se déclenchent brusquement.
Agir très rapidementLe sang perdu sort de l'artère pour se répandre dans les espaces liquidiens qui entourent le cerveau. La quantité de sang déversée est très faible (au-delà de 30 ml, c'est la mort immédiate), mais la boîte crânienne étant inextensible, cela provoque instantanément une vive réaction : le cerveau se met à gonfler. Très dangereux, ce gonflement est toutefois également salvateur puisqu'il a pour effet de bloquer l'écoulement du sang.
"Le cerveau se met à gonfler"
Parallèlement, un petit bouchon se forme qui permet de colmater très vite l'artère endommagée. "Mais cette fermeture est précaire. Il suffit que la personne soit un peu hypertendue pour que le bouchon saute. Même chose si le cerveau dégonfle progressivement : la fissure peut se rouvrir et provoquer un second saignement qui sera forcément plus grave. Un troisième saignement serait fatal. C'est pourquoi il faut agir très rapidement."
Le premier symptôme, commun à l'immense majorité des patients, est un mal de tête d'une violence inouïe, qui apparaît de façon instantanée. "Rien à voir avec une migraine, précise Emmanuel Houdart. Tous les patients décrivent ce mal de tête d'une intensité extrême comme une sorte d'explosion dans le crâne. D'autre part, cette irruption est si soudaine qu'ils sont capables de dire précisément ce qu'ils faisaient au moment où c'est arrivé. L'autre jour, un patient m'a dit qu'il était en train de tourner la clé dans la serrure de sa porte lorsqu'il a ressenti les premiers symptômes.
Cette douleur est souvent accompagnée de nausées et de vomissements.
Le patient devient sensible à la lumière et au bruit, qui décuplent ses symptômes.
Il n'est pas rare que la personne frappée par la rupture d'anévrisme perde connaissance pendant quelques instants. Dans les cas les plus graves, elle peut même sombrer dans le coma voire mourir subitement.
D'autres troubles, plus rares, peuvent être associés à la rupture d'anévrisme : certaines personnes sont partiellement paralysées (au niveau des globes oculaires notamment), d'autres subissent une crise d'épilepsie...
"Il existe également certaines manifestations psychologiques surprenantes, précise le Pr Houdart. C'est très rare, mais le malade peut n'avoir d'autres symptômes qu'un comportement extrêmement bizarre et soudain. J'ai ainsi un patient, homme d'affaires, qui s'est soudainement déshabillé dans l'Eurostar. On l'a retrouvé perdu à la gare du Nord. Dans ces cas-là, on ne pense pas immédiatement à la rupture d'anévrisme !"
Une caractéristique commune qui doit dans tous les cas alerter les proches : l'apparition des symptômes, quels qu'ils soient, est toujours extrêmement brutale.