Auteur Sujet: Stress post traumatique - présence de l'entourage lors d'une réanimation ?  (Lu 5571 fois)

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Ci joint un lien vers un article du monde relatant une étude sur la prévention du stress post traumatique chez l'entourage ou la famille présente.


http://www.lemonde.fr/sciences/article/2013/03/21/assister-a-une-reanimation-aide-les-proches_1852144_1650684.html

Hors ligne Jeano 11

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Le site Infirmiers.com reprend le sujet en posant cette question : A t'on vraiment tout fait pour le sauver ? Pour les proches d'une personne décédée d'un arrêt cardiaque qui n'a pu être réanimée, la question, douloureuse, reste souvent en suspens, faute d'avoir assisté aux soins. http://www.infirmiers.com/actualites/revue-de-presse/assister-une-reanimation-aide-proches.html

Assister à une réanimation aide les proches  ::)

De leur côté, beaucoup de médecins urgentistes se disent réservés quant à la présence de membres de la famille durant la réanimation, redoutant que ceux-ci soient traumatisés par un massage cardiaque ou une intubation et que l'équipe soignante soit perturbée dans son travail.

A tort, selon une étude française publiée dans le New England Journal of Medicine le 14 mars. Le docteur Patricia Jabre (SAMU de Paris) et ses collègues démontrent qu'assister à une tentative de réanimation est bénéfique pour les proches, ce qui permet de réduire le risque de syndrome de stress post-traumatique. Ce constat est d'autant plus positif que le travail des médecins français, qui repose sur une méthodologie solide, conclut aussi que la présence de la famille n'a pas de conséquences délétères sur le pronostic vital de la victime ni sur les soignants.

PAS D'EFFETS INDÉSIRABLES

Au total, 570 familles de patients victimes d'arrêt cardiaque et quinze équipes de SAMU, réparties aléatoirement en deux groupes, ont participé à l'étude. Dans le premier groupe, dit "d'intervention", les équipes préhospitalières devaient proposer systématiquement à un membre de la famille d'assister à la réanimation cardio-pulmonaire. Dans l'autre, dit "contrôle", les médecins ne changeaient pas leurs habitudes en la matière. La plupart des patients (96 %) sont décédés - un pourcentage élevé mais classique. Le taux de survie n'a pas été influencé par la présence ou l'absence de la famille.

Premier constat des auteurs : les proches sont enclins à être présents lors des soins quand la question leur est posée. La proportion est de 79 % dans le premier groupe (proposition systématique), alors qu'elle n'est que de 43 % dans le groupe contrôle. Fait rassurant, cette présence n'a d'effets indésirables ni sur le niveau de stress des soignants, ni sur leurs gestes, ni sur la survie des patients, ni sur le risque de conflit médico-légal, resté très faible. En revanche, les tests pratiqués trois mois plus tard montrent que le risque de syndrome de stress post-traumatique est augmenté de 60 % chez les individus qui n'ont pas été témoins de la réanimation de leur parent.

"Nous avons été surpris par ces résultats, commente le professeur Frédéric Adnet, chef du service des urgences à l'hôpital Avicenne, à Bobigny, qui a coordonné l'étude. Les recommandations internationales étaient déjà plutôt en faveur de la présence d'un proche pendant la réanimation. Nos travaux permettent d'augmenter le niveau de preuve." Pour ce spécialiste, cette étude s'inscrit dans le cadre plus général de la problématique de l'accompagnement des malades par leurs proches au cours des processus de soins. Longtemps tabou pour les médecins, le sujet fait aujourd'hui l'objet de débats passionnés. Un début de révolution culturelle.

Sur FranceInfos :
Que faire quand un proche doit être réanimé en urgence, après un arrêt cardiaque ? Faut-il sortir de la pièce ou bien assister aux soins qui sont assez impressionnants ? Une étude vient d'être réalisée en France pour faire le point sur la situation.
Lors d'une réanimation cardiaque les équipes médicales ne demandent pas systématiquement aux proches s'ils veulent ou non y assister. Un choix important pour la famille qui va assister aux derniers instants de leur proche. Longtemps après le décès, la famille se repasse le film de cette journée et ces souvenirs peuvent être à l'origine d'une grande anxiété ou d'un état dépressif.

Pourtant une étude montre que la présence, quand elle est  volontairement choisie, peut-être très bénéfique pour les proches, explique le Pr Frédéric Adnet, directeur du service des Urgences de l'Hôpital Avicenne, à Bobigny. "Nous avons constitué deux groupes au hasard. Un a qui on proposait systématiquement à la famille d'assister à la réanimation, et un autre où l'on faisait comme d'habitude. Lorsque l'on donne le choix, les conséquences psychologiques néfastes sont moins importantes."

Cette présence permet à certaines familles d'être rassurées, de savoir que tout ce qui pouvait être fait l'a été et aide à faire leur deuil.