Auteur Sujet: TFE IDE et secours en montagne  (Lu 17546 fois)

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Hors ligne Flo

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TFE IDE et secours en montagne
« le: 19 novembre 2007, 09:14:02 »
Bonjour,
je suis élève infirmière en dernière année et je fais mon TFE sur l'éventuelle place d'un IDE dans une unité de secours en montagne.

 Sachant qu'officiellement les acteurs des secours en montagne sont des secouristes et un médecin ; j'aimerai savoir si des IDE participent aux secours en montagne de temps en temps et pourquoi.
 La présence d'un IDE serait-elle utile?
 
Merci pour vos réponses.
Flo

Hors ligne lhamo dondup

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Re : TFE IDE et secours en montagne
« Réponse #1 le: 19 novembre 2007, 11:23:22 »
Salut Flo,

si le secours en montagne est ton devenir, être IDE ne peut qu'être un complément à ta formation initiale d'équipier secouriste en montagne : au sein d'une équipe, le médecin peut te demander d'effectuer des gestes techniques - en 2012 l'Europe impose un "assistant de vol" dans les hélicos du SMUH, un job qui pourrait t'intéresser ?
Des infirmiers formés pour assister les pilotes d’hélicoptère sanitaire ICI
En dehors de la présence d'un médecin, le décret de compétence (article 13)  IDE te permet d'effectuer des gestes d'urgences dits "actes conservatoires" -

Pour plus d'infos ces liens devraient te permettre de faire quelques recherches

http://www.anena.net/jurisque/thesaurus/texte/secoumont.htm

Décret de compétence
http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnTexteDeJorf?numjo=SANP0422530D

Hors ligne Flo

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Re : TFE IDE et secours en montagne
« Réponse #2 le: 26 novembre 2007, 17:08:55 »
Merci pour ta réponse  :)
Il me semble que dans d'autre pays il y a des IDE qui participent aux secours en montagne je vais faire des recherches la dessus!

Hors ligne FirstAid

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Re : TFE IDE et secours en montagne
« Réponse #3 le: 28 novembre 2007, 01:40:49 »
Bonjour,
Depuis quelques années les SP comptent des IDE au sein des 3SM.

Vu que dans certains secteurs les GRIMP font du secours en montagne (ou en tt cas en milieu périlleux), peut être peux-tu t'adresser aux SDIS de zones de montagne afin de savoir si leurs IDE participent à la para-médicalisation des secours montagnards ??
- L'ISP dans le GRIMP (Groupe d'Intervention en Milieux Périlleux)
http://www.infirmiersapeurpompier.com/article.php?art_id=56&menu=c2s3&c=2&s=3

Arrêté du 16 août 2004 relatif aux formations des médecins, pharmaciens et infirmiers de sapeurs-pompiers professionnels - NOR: INTE0400657A
Version consolidée au 07 septembre 2011 (Version en vigueur au 20 août 2012)
[...........]
TITRE IV : FORMATION D'ADAPTATION AUX RISQUES LOCAUX FORMATIONS COMPLÉMENTAIRES.
Article 24

Ces formations qui répondent à des nécessités locales sont les suivantes :

24.1. Procédure de développement et d'évaluation d'une démarche qualité.
24.2. Intervention du SSSM en milieu naturel hostile comprenant l'unité de valeur relative aux interventions au moyen d'un hélicoptère (Hélico 1) et l'unité de valeur relative aux interventions en milieu périlleux (IMP 1), éventuellement complétées par une ou plusieurs unités de valeur de niveau 1 suivantes :
- l'unité de valeur de secours en montagne ;
- l'unité de valeur d'intervention en site souterrain ;
- l'unité de valeur relative au canyon.

24.3. Préparation aux interventions médicales héliportées :
Hélico 2.
Cette formation s'adresse aux médecins et aux infirmiers de sapeurs-pompiers professionnels. Le niveau de formation Hélico 1 est considéré comme un pré-requis.
24.4. Soutien médico-psychologique.
Cette formation concerne les médecins et les infirmiers de sapeurs-pompiers professionnels.
24.5. Expertise en médecine et secourisme.
Cette formation concerne les médecins et les infirmiers de sapeurs-pompiers professionnels.
24.6. Mise en oeuvre des protocoles de l'infirmier de sapeurs-pompiers.
Cette formation concerne les médecins et les infirmiers de sapeurs-pompiers professionnels.

Article 25
Les membres du SSSM peuvent accéder aux autres formations de sapeurs-pompiers.

Lexique :
SP : sapeurs pompiers
3SM: service de santé et de secours médical
GRIMP: groupe de recherche et d'intervention en milieux périlleux
SDIS: service départemental d incendie et de secours

Bon courage à toi !
Jérémy

Citer
L'ISP dans le GRIMP (Groupe d'Intervention en Milieux Périlleux.

Aujourd'hui je ne suis pas de garde VLSM. Aujourd'hui la tenue diffère un peu de l'habituelle tenue 41.Aujourd'hui c'est chemise F1 sous une méchantette rouge et chaussures type montagne. Nous sommes jeudi et le programme de cette journée, c'est manœuvre GRIMP avec les personnels du Groupement de Thionville. Depuis maintenant 2 ans, nous sommes deux infirmiers formés IMP1 : comprendre Intervention Milieux Périlleux niveau 1, à participer aux différentes séquences de formation et mais aussi aux interventions de ce groupe. Certes la Moselle n'est pas le département le plus montagneux en France, néanmoins d'autres risques sont bel et bien présents. Les accidents de travail restent nombreux dans le milieu de la sidérurgie et sont souvent graves. Les accidents de loisirs augmentent d'année en année. Des terrains de jeux très convoités par des parapentistes et autres adeptes au deltaplane se trouvent au nord du département mais aussi dans une large zone forestière du sud-est. N'oublions pas les particularités du milieu urbain : à savoir des évacuations impossibles par les communications existantes ou des décisions médicales imposant un brancardage en décubitus dorsal strict d'une victime techniquée. 

C'est l'arrêté du 16 août 2004 relatif aux formations des personnels du Service de Santé et de Secours Médical, dans son article 24.2 qui fixe les limites de la formation qui doit répondre à des nécessités locales, à savoir : « Intervention du SSSM en milieu naturel hostile comprenant (...) l'unité de valeur relative aux interventions en milieu périlleux (IMP1), éventuellement complétées par une ou plusieurs UV de niveau 1 - Secours en Montagne (SMO), Intervention en Site Souterrain (ISS), CANyioning (CAN) » . En 2004, seuls deux médecins SPV étaient formés IMP. Décision est donc prise par le Conseiller Technique Départemental GRIMP, suite à la parution de ce cadre réglementaire d'organiser un stage IMP1 spécialement pour le SSSM. 2 médecins et 4 infirmiers participent à ce stage. Les pré-requis sont stricts. En effet, en plus d'une bonne condition physique, ces personnels assurent des gardes départementales, soit en qualité d'infirmier, soit en tant que référent médical, et font partie d'un centre de secours doté d'une unité GRIMP. Pendant ces cinq journées, le double nœud de huit, le nœud français, le nœud italien et bien d'autres n'auront plus de secret pour nous. Pour l'évolution sur corde, nos « gentils CU », comprendre Chefs d'Unité GRIMP, nous avaient prévenus : « ce que vous descendez, vous allez le remonter ». Chose promise, chose due, après de longues descentes en rappel, c'était « pédale - croll » pour la remontée sur corde. Après toutes ces « péripéties » sur différents sites naturels, artificiels et structurels... bingo... diplôme pour évoluer aux cotés de ces « hommes araignées ».
Source http://www.infirmiersapeurpompier.com/category/L-ISP-au-GRIMP.html

Hors ligne Axel

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Re : TFE IDE et secours en montagne
« Réponse #4 le: 28 novembre 2007, 18:19:52 »
Tu peux aussi te renseigner au PGHM à Chamonix.
Je veux bien que ce soit la gendarmerie mais tu peux toujours essayer de leur poser la question!

Bonne soirée

Hors ligne Chouette

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Re : TFE IDE et secours en montagne
« Réponse #5 le: 28 décembre 2007, 00:11:43 »
Bonjour,
A mon souvenir, le PGHM comprend quelques infirmiers militaires susceptibles d'intervenir avec les équipes.
Concernant la majorité du secours en montagne, je ne crois pas qu'il y ait beaucoup d'ide dans les stations, les pisteurs secouristes effectuant le plus souvent la para-médicalisation seuls en attendant l'hélico et le médecin en cas d'urgence.
Au niveau de la place de l'ide dans ces secours spécifiques, elle serait bien utile à mon sens, ne serais-ce que pour la formation continue des autres acteurs.
Cependant le secours en montagne pose la problématique du milieu d'intervention qui est très particulier. Parmi toutes les contraintes qui le compose, l'une d'elle implique de travailler en équipe très réduite (pas de place dans l'hélico) donc l'équipe de base idéale pour un secours classique, c'est deux sauveteurs et un médecin.
L'infirmier n'est pas vraiment un sauveteur. Il n'a pas la formation de secouriste en montagne.
Ce n'est pas un docteur non plus. Du coup, la place de l'infirmier au milieu de cette équipe n'est pas vraiment utile car souvent les compétences du sauveteur s'arrêtent là où commence celle du médecin et inversement.
Donc avoir une formation d'infirmier sera un plus mais il faudra avant tout être gendarme, CRS ou pompier secouriste PSE.2.

Hors ligne kermit

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Re : TFE IDE et secours en montagne
« Réponse #6 le: 28 décembre 2007, 11:42:31 »
Salut
les ISP au sein du GRIMP ou dans le Groupe Montagne des Sapeurs-Pompiers, (G.M.S.P.) 

oui cela existe et dans mon département nous avons l'exemple, toutefois il faut bien appréhender la spécialité avant de se lancer.
Un ISP devra être autonome sur corde (pas mal déjà donc IMP 1  = sensibiliser le stagiaire à l’activité en milieu périlleux +  ISS1 -http://www.cnfgrimp.com/presentation_stages.php )  il me semble qu'il n'y a aucun intérêt technique à ce qu'un ISP soit IMP2 voire 3 donc il faut savoir d'entrée que tu vas plafonner niveau formation ;
ou les formations de la spécialité secours en montagne qui sont ouvertes à tout sapeur-pompier.
Le cursus de formation comprend les unités de valeur SMO 1, SMO 2 et SMO Des modules optionnels neige et glace, niveaux 1 et 2, peuvent être suivis par les titulaires des unités de valeur de formation SMO 2 ou SMO 3.

Cette spé demande une vraie condition physique c'est une évidence mais je préfère le préciser car ce n'est pas évident pour l'ensemble des candidats ISP que j'ai croisé.
Autre contrainte au niveau d'un SDIS la spé GRIMP demande une manœuvre mensuelle ... c'est à appréhender et voir si cette manœuvre de week-end est compatible avec nos emplois du temps professionnels ?

notre boulot autre frein, certaines inters GRIMP sont appelées à durer, ceci peut provoquer des soucis pro (retards au boulot pour une inter ça ne passe pas du tout  à l'hosto...) bref tu sais quand tu décales en GRIMP mais pas quand tu rentres

je me fais l'avocat du diable exprès car c'est une spé exigeante et assurément on ne la prépare pas à la légère, ces quelques détails sont à considérer avant de se lancer.... mais sorti de ça c'est vrai que ce sont des inters très intéressantes et elles te feront bosser dans des conditions assez géniales

L'apport d'un ISP sur une inter GRIMP, en montagne ou secours en ravin est évident, en SDIS un ISP protocolé apporte une réponse technique des plus précoce au pied de la victime.
nous prenons l'habitude de travailler les premières minutes ou dizaines de minutes de l'inter sans médecin.
les protocoles permettent de mettre en œuvre des moyens conservatoires (VVP, remplissage,...) ou d'antalgie précoces pour la victime c'est un plus évident.

maintenant entre nous et hors TFE la présence médicale se raréfie en pré hospitalier. tu n'auras peut être pas de suite une médicalisation sur certaines inters (GRIMP ou ravin, pour la montagne genre massif Alpin je ne sais pas et laisse ceux qui connaissent répondre) donc oui un ISP GRIMP se justifie à mon sens.

PS : il existe les infirmiers spéléos du Spéléo Secours Français. -http://www.infirmiers.com/ressources-infirmieres/secourisme/24h-avec-les-infirmiers-speleos-du-speleo-secours-francais.html

Hors ligne Jeano 11

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Re : TFE IDE et secours en montagne
« Réponse #7 le: 10 janvier 2013, 11:46:49 »
En Haute-Savoie, l’organisation des secours en montagne impose le plus souvent aux secouristes d’être les premiers intervenants lors de la prise en charge d’un malade ou d’un blessé, dans ce milieu spécifique, qui présente de nombreux risques. Le renfort par des moyens médicalisés, dans ces conditions, reste dépendant de nombreux facteurs tels que la météorologie, ou l’éloignement, voire l’isolement du lieu de l’accident. De ce fait, les secouristes, dont les prérogatives sont limitées, se retrouvent alors confrontés à des délais de médicalisation importants, ou même des carences de prise en charge médicale. Ceci rend certaines interventions difficilement supportables et peut mettre en jeu, dans les cas les plus graves, le pronostic vital des patients. Dans des milieux plus conventionnels, l’emploi des infirmiers tend à se généraliser afin de répondre en partie à ce problème. L’objet de ce travail est de mener une réflexion sur la plus-value que pourrait apporter l’emploi de personnels infirmiers dans l’organisation du secours en montagne, dans le but d’améliorer la prise en charge des victimes. Des recherches théoriques ont permis de rassembler de nombreuses connaissances. Une enquête a été réalisée auprès de professionnels de l’urgence et du secours en montagne. Celle-ci était basée sur des entretiens qualitatifs, sous forme d’interviews guidés. Cette enquête a permis de montrer que les compétences infirmières sont nombreuses et utiles lors des prises en charges des urgences en préhospitalier, et que celles-ci pouvaient trouver une application en montagne, sous certaines conditions. Une évolution du système actuel est donc possible et pourrait améliorer les soins apportés aux patients. »

Lire le TFE « Secours en montagne : le maillon manquant »

Source http://www.infirmiers.com/etudiants-en-ifsi/tfe/tfe-secours-en-montagne-maillon-manquant.html

Hors ligne Jeano 11

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Re : TFE IDE et secours en montagne
« Réponse #8 le: 10 janvier 2013, 18:03:53 »
Le secours en montagne en France

Citer
À la suite des différentes tragédies survenues en montagne, et pour apporter une réponse adaptée à ce milieu particulier, l’organisation du secours prend une nouvelle orientation. La circulaire ministérielle du 21 août 1958, dite « Loi Montagne », crée des unités spécialisées dans l’assistance et le secours aux victimes.

Cette dernière précise que, sous la direction des préfets de département, les pelotons de gendarmerie montagne et les compagnies républicaines de sécurité sont chargés de la mission de secours en milieu montagnard. Le premier de ces centres est installé à Chamonix. Au fil des années, la modernisation et la diversité des moyens ont permis aux gendarmes des unités montagne d’améliorer leur capacité d’intervention.

Naissance sur fond de drame  ::)
En décembre 1956, deux jeunes alpinistes, François Henry et Jean Vincendon se retrouvent pris au piège en altitude dans le massif du Mont-Blanc. La tentative avortée de leur sauvetage met au jour de nombreux dysfonctionnements dans l'organisation des secours. Un incroyable imbroglio humain et matériel (dont l'accident d'un hélicoptère de sauvetage qui s'écrasera près des deux alpinistes) conduira à un désastre inexprimable. L'agonie des deux alpinistes provoque une très grande émotion et entraîne la circulaire du 21 août 1958 imposant aux préfets l'organisation du secours en montagne et l'élaboration d'un plan "spécialisé" de secours. Le 1er novembre 1958, est créé le Groupe Spécialisé de Haute Montagne à Chamonix qui deviendra le PGHM.

- L'ÉPOQUE du secours en montagne réalisé par des montagnards aidés de leur saint-bernard pour aller au secours des alpinistes en difficulté date du début du siècle dernier. Ces hommes de bonne volonté sont les premiers à être intervenu en milieu périlleux. Basé sur la solidarité entre pratiquants comme les marins ou les spéléologues, le secours en montagne a atteint ses limites à la fin des années 1950.
À Noël 1957, deux alpinistes, Vincendon et Henry, sont bloqués lors de leur descente du Mont-Blanc. Les équipes de secours mettent huit jours pour les atteindre. Malheureusement, entre-temps, les deux alpinistes décèdent
d’épuisement et d’hypothermie par des températures allant de – 20° C à – 30° C, non sans que l’on ait essayé de les extraire grâce à un hélicoptère Sikorski (qui sera victime d’un crash lors de la tentative).
La pression de l’opinion publique, émue par l’agonie de ces deux alpinistes et les lacunes dans le déroulement du secours conduisent l’État à reconsidérer l’organisation du secours en montagne.
Celui-ci passe du bénévolat au professionnalisme que l’on connaît maintenant. Aujourd’hui, les acteurs du secours en montagne sont nombreux : secouristes professionnels, infirmiers, médecins, équipages d’hélicoptère.
Ce sont comme pour la mer, dans la majorité des cas, des amoureux de leur terrain de jeu... la montagne, animés d’un esprit humanitaire qu’ils mettent au service des blessés malgré les risques sévères encourus.

LES ÉQUIPAGES DES HÉLICOPTÈRES
En France ills viennent de la Gendarmerie et de la Sécurité Civile. Ces pilotes d’élite, spécialisés en vol de montagne, sont responsables de ces missions. Les mécaniciens de bord, complémentaires des pilotes, entretiennent les machines et les assistent au cours des vols ; ils sécurisent les embarquements et les débarquements et sont responsables des treuillages qui deviennent de plus en
plus techniques.

LES SECOURISTES PROFESSIONNELS
Ce sont les acteurs historiques du secours en montagne. Le rôle de ces hommes est devenu essentiel par leur compétence sur le terrain et leur parfaite connaissance du milieu.
Les notions classiques de secourisme que sont la protection, l’alerte et le secours, prennent une valeur toute particulière lorsqu’elles sont appliquées en montagne et dans ces situations hostiles.
La protection
Le premier rôle du secouriste est l’évaluation des risques et des dangers objectifs pour l’ensemble des acteurs de la mission sur le terrain. L’analyse rigoureuse de la situation, l’expérience et la connaissance du milieu sont des outils permettant aux secouristes d’avoir un comportement immédiat et adapté.
En montagne, où les chutes de pierres, de séracs, et les avalanches sont des risques fréquents, ils vont sécuriser la victime et ses compagnons de façon à éviter un sur-accident. Après une protection de la victime contre le froid et l’humidité, omniprésents dans ce milieu, l’étape suivante consistera à organiser l’accueil d’autres intervenants (médecins, infirmiers et autres secouristes de renfort).
Le choix de la drop zone (DZ) pour l’hélicoptère, la mise en place de mains courantes, le dégagement des espaces de travail sont des préalables à une meilleure efficacité de la médicalisation sur place.
L’alerte
Le bilan initial dépasse largement celui que l’on enseigne dans les cours de secourisme de base. En plus de l’évaluation des fonctions vitales classiques (conscience, ventilation, circulation), il faut rapidement décider de la présence ou non sur site du médecin et, si oui, évaluer l’exposition aux dangers.
Cette décision doit être partagée avec le médecin du secours lui-même, contacté souvent par radio.
Le secours
Au minimum tout secouriste du milieu périlleux sait utiliser un défibrillateur semi-automatique (DSA), un pansement compressif, mettre un collier cervical, une attelle de membre et placer un KED® (dispositif de blocage du rachis). Ils doivent savoir aussi évaluer la douleur par l’échelle verbale simple (EVS) pour coter la douleur de 0 à 10. Certaines interventions ne nécessitent pas toujours la présence médicale.
En revanche, lorsque le médecin est présent, il est responsable des soins. Dans ce cas, les secouristes aident le médecin à la préparation du matériel et ce d’autant qu’il n’est pas accompagné d’un infirmier.
Ces fonctions sont fondamentales en terme de gain de temps dans des conditions difficiles. Cela ne s’improvise pas sur le terrain mais nécessite un apprentissage hors du terrain et un entraînement par répétition des gestes.
L’organisation de l’évacuation
Elle tient compte des demandes du médecin (treuillage horizontal strict, patient intubé et ventilé, surélévation des jambes sur un blessé instable…). Sur un patient techniqué lourdement sur le terrain, le treuillage est une opération minutieuse, d’autant que maintenant, grâce au nouvel hélicoptère, le médecin est treuillé en même temps que la victime placée sur brancard rigide particulier (perche Piguillem) avec l’ensemble du matériel (ventilateur, obus d’oxygène, scope, tensiomètre automatique et oxymètre de pouls, voire même PSE) et sur des distances de treuillage pouvant atteindre un maximum de 90 mètres.

LES ÉQUIPES MÉDICALES
Autonomie et compétence des médecins sont les maîtres mots. En effet, ces interventions réalisées en milieu périlleux obligent à des prérequis :
une compétence de base en alpinisme, en ski de randonnée, en canyoning, en via Ferrata, voire en spéléologie.
Tout médecin du secours en montagne doit se prendre en charge lors de secours techniques avec un maximum de sécurité pour lui-même : c’est l’autonomie.
Il ne doit en rien être une charge supplémentaire pour les secouristes et ainsi retarder les manœuvres d’évacuation du blessé. Ces compétences s’acquièrent par une validation dans des centres de formation à Chamonix de la Gendarmerie, comme le CNISAG (Centre national d’instruction au ski et à l’alpinisme de la gendarmerie) et de la CRS Alpes, comme le CNEAS (Centre national d’entraînement à l’alpinisme et au ski), ou par le DIU de médecine et de secours en montagne (DIUMSM).
Une pratique des activités inhérentes au milieu et une parfaite condition physique s’avèrent nécessaires afin d’éviter tout accident par la suite lors d’un secours difficile. Un équipement individuel, personnel et adapté, est indispensable pour chaque médecin.
Ces médecins qui interviennent en secours en montagne sont le plus souvent des médecins urgentistes ou des anesthésistes-réanimateurs. Leur expérience en réanimation préhospitalière est essentielle et une pratique régulière de l’urgence et/ou de l’anesthésie-réanimation est un prérequis obligatoire. Ces interventions exigent une marge médicale technique et théorique suffisante pour travailler vite et bien sans retarder le temps de prise en charge sur le terrain. De nombreux facteurs augmentent la difficulté du geste technique : les conditions climatiques défavorables, le vide en paroi, le bruit de l’eau dans un canyon, le manque de lumière en spéléo, la position de la victime sur les lieux, etc.
En fait, l’expérience est souvent le meilleur garant de l’efficacité. Un recul suffisant permet au médecin de raisonner « la tête froide » pour évaluer et prendre la meilleure décision en terme de bénéfice/risque pour le traumatisé.
C’est le « scoop and run raisonné » à la française.

RÔLE DE L’ÉQUIPE SUR LE TERRAIN
L’équipe médicale choisit le matériel minimum adapté à la situation médicale et environnementale. Une fois sur le site de l’intervention, après sécurisation des intervenants et du matériel, le médecin du secours évalue la situation et traite
immédiatement une détresse de la victime si elle existe.
L’analyse de l’environnement est aussi importante que le diagnostic. Le médecin doit savoir rapidement ce qu’il est possible de faire comme soins sans mettre en danger l’équipe de secours. Parfois, il vaut mieux commencer la médicalisation loin du site initial où demeure le danger pour optimiser la prise en charge sans risque, quitte à extraire le traumatisé à « cru ».
S’il est important de ne pas trop s’attarder sur les lieux du secours, la prise en charge des victimes doit être la plus adaptée possible, afin de sauvegarder les fonctions vitales. Il faut tenir compte des difficultés probables à venir, comme un brancardage prolongé avec un stock d’oxygène limité, l’éloignement et l’impossibilité d’une évacuation héliportée, la gestion difficile d’une victime agitée lors du brancardage sur le site, etc.
Les techniques de réanimation sont plus difficiles à mettre en œuvre sur un terrain hostile, mais elles sont réalisables.
L’urgence et le milieu difficile de la haute montagne ne doivent pas être un prétexte pour ne pas appliquer les bonnes pratiques cliniques.
La traumatologie constitue la majeure partie des activités des secours en montagne. Une analgésie et/ou une sédation doivent souvent être appliquées. Dans ce cadre, l’anesthésie locorégionale constitue le meilleur compromis
lorsqu’elle est réalisable. L’utilisation de la FAST (focused abdominal sonography for trauma) échographie, dans le diagnostic précoce d’un épanchement intra-abdominal, semble être une alternative très intéressante qui permet une orientation optimisée vers un centre hospitalier ayant un déchocage.

CONCLUSION
Plus que tout autre secours, le secours en montagne ne s’improvise pas.
Il représente parfois un exercice difficile du fait de l’environnement hostile. La réussite de ces missions passe par une collaboration exemplaire de tous les acteurs
du secours. Chacun doit tenir sa place avec humilité et respecter les compétentes des autres. C’est l’esprit du secours en montagne. Aucun secours n’est identique et il constitue un challenge pour lequel ces équipes mettent en permanence leur vie au service de ces patients traumatisés.
De toute façon, dans ce milieu, c’est la passion qui nous guide tous ! 

Source http://www.sfar.org/_pdf/magazines/Vigilance_19.pdf
PHILIPPE MAHIOU - CLINIQUE DES CÈDRES, 38140 ÉCHIROLLES
mahiou.philippe@wanadoo.fr

Pour infos la fiche ci-dessous traitant d'une Thèse d'exercice de Médecine :
Les facteurs limitant la médicalisation des secours spéléologiques et les évolutions envisageables : à propos d'une étude qualitative par Jérémie Faurax.
La médicalisation des secours spéléologiques est rare mais essentielle. Le médecin engagé en secours souterrain doit faire face à différents types de difficultés : environnement hostile, conditions d'accès et d'évacuation de la victime, pathologies rencontrées. Son domaine de compétence doit être large. Les moyens médicaux disponibles dans les différents spéléo secours départementaux et les organisations du système de médicalisation sont hétérogènes.