Auteur Sujet: Article grotesque...  (Lu 5652 fois)

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Hors ligne gendy

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Article grotesque...
« le: 21 novembre 2006, 15:15:19 »
Des salaires élevés, un temps de travail allégé, une retraite anticipée : ces fonctionnaires territoriaux manifestent aujourd'hui pour de nouveaux avantages.
 
LES POMPIERS sont-ils sur le point d'obtenir une amélioration de leur super-statut ? Depuis quelques semaines, la question taraude bon nombre de présidents des conseils généraux, de droite comme de gauche. Par les effets de la décentralisation, les patrons des départements sont, depuis 2001, les employeurs des quelque 37 000 pompiers professionnels français. Alors que la facture des services de secours et d'incendie s'envole - 4,6 milliards d'euros en 2006, en hausse de près de 60 % depuis cinq ans -, ils n'arrivent plus à satisfaire les revendications des soldats du feu.
 
« Nous avons accepté d'accorder jusqu'à 20 points d'augmentation sur la grille de la fonction publique à des agents de catégorie C, soupire Claudie Lebreton, présidente socialiste de l'Association des départements de France, Parallèlement, nous nous sommes engagés à ouvrir des négociations sur l'octroi de nouvelles primes et la fin de carrière. Cela représenterait une enveloppe entre 50 et 60 millions d'euros. On ne peut pas décemment faire plus. » Ce n'est pas l'avis des syndicats de pompiers, qui ont claqué la porte du ministre délégué aux Collectivités territoriales, Brice Hortefeux, la semaine dernière, et appellent aujourd'hui à manifester à Paris pour faire plier le gouvernement.

 
L'enjeu est politiquement sensible. Brice Hortefeux le sait, qui a quitté deux fois le conseil national de l'UMP jeudi dernier pour essayer de relancer les discussions. En vain, les représentants syndicaux lui posant un lapin à chaque reprise. « Depuis qu'il est au ministère de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy n'a jamais manqué de vanter les mérites des hommes du feu, raconte un proche du ministre, il a bien conscience qu'ils sont dans chaque village d'importants médiateurs d'opinion. Ce n'est pas le moment de dilapider ce capital de sympathie. » Le projet de loi sur la prévention de la délinquance va même criminaliser les agressions de pompiers. Mais le gouvernement et les départements pourront difficilement aller plus loin, sauf à enflammer les autres catégories de fonctionnaires, nettement moins bien loties.

 
Certes, le métier est dangereux, les sapeurs pompiers ont déploré 11 décès en service en 2006 et 19 en 2005. Les rythmes de travail sont contraignants, avec des gardes de 24 heures, qui s'enchaînent indifféremment les week-ends et jours fériés.

 
Retraite : 25 ans de cotisation comptent pour 30

 
Mais au fil des ans, la profession a acquis des compensations substantielles. Une prime de feu ­représentant 19 % de la rémunération est accordée à chacun, quelle que soit sa fonction. Ce bonus est pris en compte dans le calcul des annuités ouvrant droit à la retraite. Tous les cinq ans, les pompiers engrangent une année de cotisations. Résultat : vingt-cinq années travaillées comptent pour trente.

 
Puis, la loi de 2004 sur la sécurité civile accorde à ceux qui en manifestent le besoin un congé pour raisons opérationnelles à partir de 50 ans. Les pompiers qui ne peuvent plus assumer les fonctions les plus physiques peuvent être affectés à des tâches plus administratives tout en conservant leur statut et leurs avantages.

 
Enfin, les pompiers professionnels ont le droit de travailler comme pompiers volontaires lorsqu'ils ont terminé leur semaine de fonctionnaire. « Certains mettent à profit ce temps pour leur village, explique un ancien pompier, avant tout par esprit de service public. Mais d'autres considèrent qu'il s'agit d'un second boulot. À raison de 10 euros en moyenne l'heure de vacation non imposable, ils perçoivent ainsi jusqu'à la valeur d'un smic par mois qui s'ajoute à leur traitement. »

 
À Lyon, pour lutter contre les dérives, le cumul des deux statuts est désormais sévèrement encadré. « Ce sont les employeurs qui obligent souvent les pompiers à accepter le volontariat au moment où ils intègrent la caserne, proteste Bruno Lebel de la CGT, les jeunes n'osent pas refuser. Les départements ont ainsi des volontaires aguerris sans payer les charges. » Le syndicat s'est officiellement prononcé contre ce double statut au profit de vraies créations d'emplois sans toutefois en faire un cheval de bataille... de peur d'être impopulaire parmi ses adhérents.

 
Reste la délicate question du temps de travail. Dans la plupart des départements, les pompiers doivent acquitter entre 90 et 115 vacations de 24 heures par an. Une organisation contraignante dans certains quartiers où les sollicitations sont nombreuses, mais qui se révèle avantageuses dans beaucoup de casernes. Les statistiques montrent en effet que 70 % des interventions sont concentrées sur 50 % du temps de présence et que l'activité se déroule majoritairement entre 7 heures et 20 heures. Ce qui fait dire aux plus critiques, comme le député UMP Georges ­Ginesta, auteur d'un rapport sur les pompiers, que certains ont « plus de 200 jours de congé par an ».

 
Près d'un quart des conseils généraux a d'ailleurs revu le système. « Nous avons imposé les gardes de 12 heures, raconte le colonel Delaigue, responsable des 1 743 pompiers du Rhône, cela n'a pas été facile à mettre en place, car la garde de 24 heures est une affaire culturelle, mais ce nouvel emploi du temps correspond davantage à nos besoins. »

 
Les changements sont d'autant plus difficiles à accepter qu'ils révèlent une réalité dérangeante : les pompiers effectuent majoritairement du « secours à la personne » (70 % des interventions). Les incendies ne représentent plus que 10 % de l'activité. « Il y a vingt ans, la lutte contre le feu, la mission la plus noble, occupait un tiers du temps des pompiers », regrette un vieux briscard. « Ils s'identifient tous à leurs collègues new-yorkais alors qu'aujourd'hui, leur quotidien, c'est le caillassage dans les cités ou le ramassage des ivrognes sur la voie publique. »

 
En se battant pour des intérêts qui apparaissent de plus en plus catégoriels, les pompiers risquent de perdre ce qui reste intact dans le métier : la sympathie indéfectible de la population. D'autant que les dernières manifestations ont été émaillées d'incidents violents.

Source : Le Figaro

Hors ligne gendy

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Re : Article grotesque...
« Réponse #1 le: 21 novembre 2006, 16:36:53 »
Cet article de presse est fétide. Parler de cette façon de nos Sapeurs Pompiers est abject.
Nous savons que notre Pays ne peut plus financer des retraites anticipées. Mais il y a façon de le dire.

Notre Population active est en déclin. La France se classe parmi les pays europééens qui comptent le moins d'actifs par rapport au nombre de retraités. Autrement dit, le poids des retraites pèse sur un plus petit nombre de personnes.
L’âge de la retraite s’étant abaissé, une charge plus grande s'accroit sur notre régime de retraite.

Plus que jamais nos Sapeurs Pompiers méritent ce statut de profession à risque.

Mais l'élément bloquant reste le financement de ces retraites anticipées.
L'Etat n'est plus en mesure de les financer vu notre démographie.
D'autant qu'accorder la retraite anticipée aux Sapeurs Pompiers Professionnels, demanderait à revoir également la retraite des Sapeurs Pompiers Volontaires.

    229 000 Sapeurs Pompiers en France :
    • 39 000 Professionnels
    • 190 000 Volontaires

    Je suis le premier défenseur des Sapeurs Pompiers, mais il est vrai que dans l'état actuel des choses, je ne peux que manifester mon désaccord vis à vis des retraites anticipées pour quelque professions que ce soit.
    Nous nous risquons sinon dans les années à venir à une banqueroute nationale.

Hors ligne riquet

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Re : Article grotesque...
« Réponse #2 le: 21 novembre 2006, 22:17:04 »
salut;

Citer
Retraite : 25 ans de cotisation comptent pour 30

Pour prétendre à la retraite il faut justifier de 30 années de service et être âgé de 55 ans au moins.

Le CDO (Congé pour Difficultés Opérationnelles). est, je pense, une avancée.

quand tu as des collègues qui ont entre 55 et 60 ans qui sont Caporaux-chefs et qui se tapent encore des 24 heures de garde au PS dans un centre qui effectue quasiment 10 000 inters/an tu as envie de te battre pour eux.

En effet, vivre 24 heures avec des collègues cela crée des liens plus fort que dans d'autres professions.
L'altruisme, l'efficience et notre sens de l'organisation qui nous caractérisent nous amènent naturellement à nous unir pour défendre des intérêts communs.

Les 12 voir 8 heures et un avancement de carrière "plus automatique" même si le terme ne me plait guère peut être une des solutions pour allonger progressivement notre temps de travail.

voila mon avis.
restant ouvert au dialogue.
@+

Maryse Jossains Masini   Travaux Parlementaires  Questions au Gouvernement
n° 7859 - sapeurs-pompiers professionnels : Statut
 
Ministère Interrogé : intérieur         Question publiée au JO le : 02-12-2002
Ministère Attributaire : intérieur      Réponse publiée au JO le : 20-01-2003
 
Texte de la question posée par Madame le Député Maire Maryse Joissains Masini
 


Mme Maryse Joissains-Masini demande à M. le ministre de l'intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales de préciser les mesures qu'il entend prendre pour la reconnaissance officielle du caractère dangereux et insalubre de la profession de sapeur-pompier. Cette reconnaissance permettrait l'indemnisation des familles (orphelins et veuves) des sapeurs-pompiers morts en service commandé, la reconnaissance des enfants comme pupilles de la nation avec les pensions auxquels ils auraient droit, et aussi la retraite à cinquante ans pour ceux ayant le nombre d'annuités nécessaires. Elle permettrait par ailleurs l'accès aux primes et indemnisations auxquelles n'ont pas droit les pompiers les plus exposés et les moins bien rémunérés. Le dévouement, la disponibilité (qu'ils soient en mission ou qu'ils effectuent une formation) au service de la vie d'autrui, de la sécurité des biens et des personnes méritent une reconnaissance officielle du corps des sapeurs-pompiers.
 
Texte de la Réponse :

L'honorable parlementaire appelle l'attention du ministre de l'intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales sur l'éventualité du classement de la profession de sapeur-pompier professionnel dans la catégorie dangereuse et insalubre. De récents événements dramatiques ont cruellement rappelé la réalité de ce métier. Les représentants de la profession, de leur côté, font part de leur attachement à une meilleure prise en compte des difficultés de leurs missions, qu'ils exercent souvent dans des conditions particulièrement périlleuses. Toutefois, des dispositifs particuliers ont été mis en place. La spécificité de la profession de sapeur-pompier a été reconnue par le biais de la bonification du cinquième du temps de service, instaurée par le décret n° 86-169 du 5 février 1986 modifiant, notamment, le décret n° 65-773 du 9 septembre 1965 relatif au régime de retraites des fonctionnaires affiliés à la Caisse nationale de retraites des agents des collectivités locales. Cet avantage accordé, dans la limite de cinq ans, a eu pour effet d'améliorer les conditions de départ des sapeurs-pompiers professionnels, admis à la retraite à compter de cinquante-cinq ans dès lors qu'ils ont accompli trente années de services effectifs, dont quinze en qualité de sapeurs-pompiers professionnels. De plus, un autre dispositif spécifique, prenant en compte la pénibilité du métier de sapeur-pompier, résulte de la loi n° 2000-628 du 7 juillet 2000 relative, notamment, au reclassement et à la cessation anticipée d'activité des sapeurs-pompiers professionnels et du décret d'application n° 2001-770 du 29 août 2001 relatif au reclassement et au congé pour difficulté opérationnelle des sapeurs-pompiers professionnels. Cette cessation anticipée d'activité, accordée sous la forme d'un congé pour difficulté opérationnelle, permet aux sapeurs-pompiers professionnels âgés d'au moins cinquante ans, après avis du médecin de sapeurs-pompiers, de cesser d'exercer leurs fonctions en continuant à percevoir un revenu de remplacement à hauteur de 75 % de leur traitement indiciaire incluant l'indemnité de feu. Dans ce contexte, la reconnaissance formelle de la catégorie dangereuse et insalubre reviendrait à accorder à tous les sapeurs-pompiers professionnels un droit à la retraite à cinquante ans et rendrait obligatoire leur cessation d'activité à cinquante-cinq ans. Le faible nombre de départs de sapeurs-pompiers en congés pour difficulté opérationnelle, même si le contexte juridique est différent, laisse penser qu'une telle formule ne recueillerait pas forcément un accueil favorable de la profession. Néanmoins, il apparaît souhaitable, en accord avec les organisations syndicales représentatives de sapeurs-pompiers, qu'une évaluation du congé pour difficulté opérationnelle, dispositif fondé sur le libre choix des sapeurs-pompiers, soit réalisée début 2003 afin d'examiner les possibilités d'en rendre l'accès plus aisé.