Après les émeutes de 2005 dans les balieues, les pompiers de Paris ont imaginé un dispositif promouvant les valeurs de la République. Succès garanti auprès des 14-16 ans. Chaque année, la formation fait le plein.
«JSPP» pour «Jeunes sapeurs pompiers de Paris». Un stage de découverte, ouvert aux 14-16 ans, suivi d’une formation citoyenne de trois ans. C’est après les émeutes urbaines de 2005 en banlieue que les pompiers de Paris ont imaginé ce dispositif original, qui attire et brasse une population de jeunes gens venus d’horizons variés. «Une des vertus de l’armée», martèle le Major Marcel Wisslé, chef de section du centre des formations d’apprentissage et stages scolaires à la Brigade des sapeurs pompiers de Paris (BSPP).
Il rappelle que dans la capitale, comme à Marseille, les pompiers sont des militaires. Avec le Caporal Renaud Masson, ils pilotent le dispositif «JSPP», qui vit grâce au Mécénat (Le Lions Club est très impliqué) et la taxe d’apprentissage. Mixité culturelle et sociale, égalité des chances, apprentissage de la vie en collectivité, service à la Nation... Comme le service civique ou le concept de réserve citoyenne, largement mis en avant après les attentats de 2015, le dispositif imaginé par les pompiers de Paris défend haut et fort les valeurs de la République.
6000 appels et 1400 interventions
Chaque année, le stage de découverte d’une semaine -que les collégiens et lycéens peuvent faire pendant les vacances scolaires ou dans le cadre de leur scolarité attirent plus de 900 candidats d’Ile-de-France. Seuls 350 sont retenus -dont un quart de filles- pour ce stage itinérant, qui permet de découvrir la vie de caserne, le fort de Villeneuve Saint-Georges, où se forment les engagés volontaires, et l’État-Major, à la Porte de Champerret. C’est ici qu’est installée la plateforme d’appel réunissant depuis 2016 les services des pompiers et de la police qui reçoit chaque jour 6000 appels et donne le départ de 1400 interventions.
À l’issue de cette semaine, les jeunes peuvent ensuite postuler à une formation «préprofessionnelle» de trois ans, en parallèle de leur scolarité le samedi après-midi et pendant les vacances. À l’arrivée, 90 élus seulement. «Nous les sélectionnons sur leur motivation, leur envie de servir les autres», explique le Major Wisslé. Par souci de non-discrimination, ils ne sont donc pas soumis au mythique test de la planche, cette épreuve créée en 1895 et qui, au fil du temps, est devenu un passage obligé pour l’instruction des sapeurs-pompiers de Paris... Au programme de ces trois années: éducation civique et culture militaire, sport, actions citoyennes -les Journées du patrimoine à l’Élisée, la quête des aveugles, le marathon de Paris, et le passage du brevet national de jeune sapeur-pompier.
Des anciens à Saint-Cyr et Sciences Po
«Cette formation préprofessionnelle est clairement un atout pour intégrer les métiers de la sécurité, dans l’armée, la gendarmerie, la police, mais aussi dans le secteur privé actuellement en pleine expansion», explique le Major Wisslé. «Les parents nous expliquent presque systématiquement que ce stage a transformé leurs enfants», ajoute-t-il. Parmi les anciens, une jeune fille, actuellement en 2e année, à l’école militaire de Saint-Cyr. Originaire de Clichy sous-Bois,
Source
http://etudiant.lefigaro.fr/article/quand-les-pompiers-de-paris-imaginent-une-formation-citoyenne_ebc714d0-e2e7-11e6-a9f2-d7d0570b818b/