Séance des questions au gouvernement, mardi 8 février 2005 (extrait)
Question de M. Jean Lemière, député - Au cours des dernières semaines, des centaines de sapeurs-pompiers ont manifesté leur inquiétude dans divers rassemblements, organisés dans le plus grand calme. Ils ont voulu exprimer leur préoccupation quant aux contours des missions de secours qu'ils exercent au profit de nos concitoyens. Ils redoutent en particulier que les centres hospitaliers ne soient aujourd'hui trop souvent tentés de recourir à des services privés pour porter secours aux personnes en danger. Sans aller jusqu'à parler de privatisation des secours, le risque existe d'une certaine démobilisation de nos SDIS. Cette situation, en particulier chez les volontaires, ne serait pas sans conséquences sur la protection des Français, notamment en milieu rural. La présence d'un service public aussi vital constitue un enjeu d'aménagement du territoire. Monsieur le ministre de l'intérieur, pouvez-vous confirmer à nos sapeurs-pompiers le contenu de leurs missions en matière de secours aux personnes ? Quelles initiatives comptez-vous prendre pour clarifier le rôle de chacun des acteurs du secours dans les départements et répondre aux inquiétudes légitimes qui s'expriment ? (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP)
Réponse de M. Dominique de Villepin, ministre de l'intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales - Je souhaite d'abord rendre hommage à nos 240 000 sapeurs-pompiers, volontaires et professionnels, qui 24 heures sur 24, sont mobilisés au service de nos compatriotes. Grâce à la loi de modernisation de la sécurité civile, ils disposent désormais de tous les moyens pour remplir leurs missions. Je veux répondre aux inquiétudes qui s'expriment par un message clair : il n'est pas question de remettre en cause les activités sanitaires des sapeurs-pompiers, non plus que leur présence sur l'ensemble du territoire, en particulier en milieu rural. Et il n'est pas davantage question de diminuer le nombre de centres de secours, car cela conduirait à allonger la durée des interventions. Pour apaiser les inquiétudes, ma méthode, c'est la concertation, tant au niveau national, dans le cadre de la conférence nationale des SDIS que je prépare avec M. Douste-Blazy, que dans les départements, puisque j'ai donné instruction aux préfets que les pompiers trouvent toute leur place dans l'organisation des secours à l'échelon local. Détermination, mobilisation et concertation, telles sont les exigences du Gouvernement pour nos sapeurs-pompiers !