Auteur Sujet: Plan rouge bld V. ORIOL  (Lu 5675 fois)

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Hors ligne brigadistator

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Plan rouge bld V. ORIOL
« le: 26 août 2005, 16:48:51 »
Bon bin là j'suis un peu explosé......
faut dire que la nuit à été dure, en effet, votre brigadistator était sur l'intervention Bld Oriol dans le XIII éme arrondissement.
Si l'aspect extinction c'est relativement bien passé, c'est l’afflux important de victimes, le nombre d'occupants et le très grand nombre de sauvetages qui rendent cette intervention particulière.
Le bilan fait état de
- 17 DCD dont 14 enfants,
- une vingtaine de sauvetages effectués
- une cinquantaine de victimes au total, sans les impliqués en détresse psy pour la plupart.
Il est à noter la parfaite entente entre les différent intervenants, SPC, CRF, police....et même des ambulances privés.
Au vu du nombre d'engins venus d'environ 20CS, une inter de cette ampleur qui ce déroule aussi bien, montre que les exercices et bilans des inters antérieures ont porté leurs fruits.

Mais on se passerait bien de toutes ces visions d'horreur......  :o


BRIGA

Kermit

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Re: Plan rouge bld V. ORIOL
« Réponse #1 le: 26 août 2005, 18:07:45 »
salut ,

Dans la nuit du jeudi au vendredi 26 août 2005 un incendie d’origine encore inconnue a fait 17 morts dont des enfants et 30 blessés au moins parmi les habitants d’un immeuble vétuste et surpeuplé du 13ème arrondissement parisien,  habité par des familles africaines en précarité.
Vers 0h30 en effet, le 20 boulevard Vincent Auriol, immeuble de 7 étages dont six étaient habité par une trentaine d’adultes et une centaine d’enfants d’origine sénégalaise, malienne, gambienne et ivoirienne, a été le théâtre d’un grave incendie. Un violent feu a pris dans les cages d’escalier du 3ème au 6ème étage bloquant les issues, puis a embrasé une partie des appartements mitoyens à la cage d’escalier. Police, pompiers et rescapés sont unanimes sur le caractère vétuste et insalubre de cet immeuble des années 20, infesté de souris voir de rats.

Le Plan rouge d’intervention des pompiers aurait été déclenché à 01h15, soit 45 minutes après le début du drame et l’incendie aurait été vaincu peu avant 3h du matin. Les rescapés ont été évacués vers un gymnase proche, il semble qu’une cellule médico-psychologique ait été établie.

Le ministre de l'Intérieur, le préfet de police, le procureur de la République et quelques représentants de la ville de Paris se sont rendus sur place. D’habituelles promesses et effets d’annonce ont ponctué la présence des politiques…


il est clair que sur place vous avez montré à quoi sert l'entrainement... du sapeur au général !
cela en tout cas devait être tout sauf facile à vivre...  :P
Un de mes copains de la BSPP était sur place également et a été légèrement brûlé aux mains malgré les EPI

En tout cas un bravo collectif pour les vingt sauvetages chapeau bas messieurs  ^-^

Hors ligne oceane

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Re: Plan rouge bld V. ORIOL
« Réponse #2 le: 26 août 2005, 19:44:02 »
Une seule chose à dire BRAVO à tous !


   
Tragique incendie à Paris -< Par Alexandra GUILLET (avec afp), le 26 août 2005 à 08h14 , mis à jour le 27 août 2005 à 12h53

L'incendie s'est déclaré en pleine nuit dans un immeuble du 13e ardt de Paris, occupé par des familles africaines. Parmi les 17 victimes figurent 14 enfants. D'après les premiers témoignages, il s'agissait d'un immeuble vétuste et surpeuplé.

Les flammes ont surpris les habitants d'un immeuble du XIIIe arrondissement de Paris, à l'angle du boulevard Vincent-Auriol et de la rue Edmond-Flamand,  au beau milieu de la nuit. Particulièrement violent, le feu, parti dans la cage d'escalier au niveau du rez-de-chaussée, a ravagé trois étages et privé de toutes issues de secours plusieurs familles. Un vasistas ouvert sous le toit en haut des marches a probablement fait appel d'air. "On voyait beaucoup d'enfants qui appelaient aux fenêtres", témoigne un voisin. L'alerte a été donnée à minuit et quart et le plan rouge déclenché à 1h06 par l'état-major de la brigade des sapeurs-pompiers (BSPP). 210 pompiers de 23 casernes ont été mobilisés avec une cinquantaine d'engins.

Le feu a été éteint à 2h54 mais le bilan est très lourd :
17 morts, dont 14 enfants, et 30 blessés, dont deux graves. Une femme enceinte figure parmi les victimes adultes de ce drame, selon des sources policières et l'Institut médico-légal (IML) de Paris où les corps ont été transportés. Une femme africaine a perdu quatre de ses six enfants. Un bébé figure parmi les morts. L'identification des corps, certains calcinés, sera "longue et difficile", selon les mêmes sources. L'origine exacte de ce sinistre n'a pas encore pu être déterminée. La brigade criminelle a été saisie de l'enquête.

Surpeuplé et vétuste ?

Cent trente personnes, dont une centaine d'enfants, originaires du Mali, du Sénégal, de la Côte d'Ivoire ou de Gambie, logeaient dans cet immeuble de sept étages des années 20, situé à l'angle du boulevard Vincent-Auriol et de la rue Edmond-Flamand (XIIIe). Ces familles avaient été envoyées dans cet immeuble, dont le dernier étage était muré, par des organisations caritatives. Selon des témoignages recueillis sur place, l’immeuble était particulièrement vétuste. "Il y avait des rats et des souris", a assuré un habitant tandis qu'une voisine a assuré que "les escaliers de bois de l'immeuble bougeaient".

Au cours d'un point de presse, un officier des sapeurs-pompiers a par ailleurs souligné que l'immeuble connaissait "une très forte densité d'habitation avec une majorité de population malienne. La cage d'escalier a été tout de suite détruite par le feu, c'est pourquoi les gens se sont mis aux fenêtres". Selon lui, la plupart des victimes sont mortes d'asphyxie.

"Le choix pour ces familles, c'était ça où la rue"

Jacques Oudot, président de France Euro Habitat (FREHA), société privée qui gérait l'immeuble, explique que des travaux étaient prévus mais "personne n'a voulu reloger" les habitants. "Tout était prêt pour les travaux mais les pouvoirs publics nous ont répondu qu'il y avait une pénurie de logements", a-t-il expliqué. "Le choix pour ces familles c'était ça où la rue", a-t-il ajouté. Pour lui, "ces familles étaient locataires de plein droit, elles avaient le droit d'avoir  un logement décent".

Martin Hirsch, président d'Emmaüs, a défendu pour sa part le relogement dans cet immeuble de familles qui vivaient dans des squats. "C'est un immeuble d'habitation tout à fait classique qui a été utilisé", a-t-il assuré sur RTL, affirmant que les appartements n'étaient "pas surpeuplés". Avis divergent du député-maire PS du XIIIe Serge Blisko, qui a estimé que l'immeuble "propriété de l'Etat et géré par Emmaüs était ancien mais pas insalubre", évoquant plutôt "une sur occupation".

L'un des incendies les plus meurtriers à Paris.  :'(
Cet incendie est l'un des plus meurtriers à Paris. 24 personnes, également immigrées, avaient trouvé la mort le 15 avril 2005 dans l'incendie de l'hôtel Paris-Opéra près des Galeries Lafayette. Le 6 février 1973, 20 morts personnes, dont 16 enfants, avaient été tués dans l'incendie du collège Pailleron.

Malaïkas, le phénix du XIIIe arrondissement ( Le phénix est un être ancestral qui renaît de ses cendres après avoir été consumé par le feu ).
      Née dans les cendres des incendies qui se sont succédés à Paris durant l’été 2005 et qui ont fait de nombreuses victimes, l’association Malaïkas œuvre afin que de telles tragédies ne se reproduisent plus.

Hors ligne richi lyon

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Re: Plan rouge bld V. ORIOL
« Réponse #3 le: 27 août 2005, 00:07:24 »
Oui et bien en espérant que cela serve de leçon à tous, du marchand de sommeil à l'élu, je pense en général plus aux professionnels de l'urgence et d'assistance aux victimes.

Malaïkas, le phénix du XIIIe arrondissement
      Née dans les cendres des incendies qui se sont succédés à Paris durant l’été 2005 et qui ont fait de nombreuses victimes, l’association Malaïkas œuvre afin que de telles tragédies ne se reproduisent plus.
Le phénix est un être ancestral qui renaît de ses cendres après avoir été consumé par le feu. Malaïkas naît parmi d’autres cendres, celles d’un incendie aux tisons encore ardents. Le phénix, oiseau fabuleux et sacré des mythologies d’Europe et d’Asie, aux couleurs chatoyantes et au vol gracieux, incarne pour les hommes le mythe de la mort et de la résurrection. Malaïkas, qui signifie anges en arabe littéraire, incarne une volonté de renaissance et de vie qui est bien réelle. Car si le phénix n’existe que dans l’imagination des enfants et des poètes, Malaïkas est un être tangible qui vit et opère au cœur de Paris, et qui est né d’une des plus profondes blessures de la capitale.

C’est la nuit du 25 août 2005. Au 20 Boulevard Auriol, dans le XIIIe arrondissement, se dresse un bâtiment délabré et insalubre. À l’intérieur, dorment cent trente personnes, beaucoup d’entre d’elles sont des enfants, presque toutes sont d’origine africaine. C’est alors qu’un incendie se déclare dans la cage de l’escalier. Les flammes, attirées par un appel d’air, montent vers les étages. En effet, les locataires ont ouvert portes et fenêtres dans l’espoir de ne pas succomber à la fumée. Le feu se propage alors rapidement et s’en prend aux habitants. Quand les pompiers parviennent enfin à maîtriser l’incendie, le bilan est lourd : 17 victimes, dont 14 enfants. C’est de ces cendres encore chaudes que Malaïkas voit le jour.

Avant d’être relogées, les familles du Boulevard Auriol passent une semaine entière dans un gymnase mis à disposition par la Mairie du XIIIe arrondissement. Alors que dehors la polémique sur les conditions misérables des logements sociaux fait rage, à l’intérieur le deuil des victimes paraît insurmontable. Mais la solidarité entre les survivants les rend forts. Ils se sentent oubliés par la société civile et par les autorités, mais entourés par leurs proches et leurs amis. Les mots de Wahabou Jammeh, jeune président de Malaïkas et ancien résident du bâtiment incendié du Boulevard Auriol, portent encore les marques de ces jours noirs : 

« On était furieux, déçus, on ne pouvait pas y croire. Ça aurait pu mal tourner très facilement, on aurait pu se pencher du mauvais coté de la balance et défouler notre rage dans la casse et dans la violence. Il nous restait soit ça, soit ce qu’on a effectivement fait. »

Par la parole et l’échange, les fondateurs de l’association Malaïkas parviennent à maîtriser la colère et  la rancune qui auraient pu les ronger et les achever. Ils y puisent au contraire une énergie nouvelle.

Les premières réunions, qui se déroulent dans le camp de réfugiés improvisé en plein milieu de Paris que constitue le gymnase, partent d’une considération très simple. Ce qui a emporté leurs proches, ainsi que les nombreuses autres victimes des incendies de l’été 2005, n’était pas tant le feu, mais plutôt leur incapacité à faire face à l’urgence et le manque d’équipement de sécurité. Wahabou est amer :

« Si les enfants, ainsi que leurs parents, avaient su qu’en cas d’incendie il ne faut jamais ouvrir portes et fenêtres ni essayer de quitter les lieux, mais plutôt d’empêcher l’air chaud de circuler en bouchant tout accès avec des chiffons mouillés, le bilan aurait été différent. Si la cage avait été pourvue de détecteurs de fumée et chaque appartement équipé d’extincteurs, le feu aurait probablement pu être étouffé dans l’œuf. »

Des « si » que le jeune homme a vite concrétisé avec l’aide d’une équipe soudée et débordante de vie. Depuis octobre 2005, juste deux mois après l’incendie, les bénévoles de Malaïkas ont entrepris 24 opérations d’équipement de bâtiments dans les arrondissements du nord et de l’est de Paris. Ces interventions arrivent parfois à mobiliser jusqu’à 40 personnes en plus du noyau des sept fondateurs. Ils poursuivent deux buts principaux : équiper et former. D’abord ils installent des dispositifs anti-incendie dans les appartements, ensuite ils organisent des formations pour apprendre aux locataires comment les utiliser, « les bons gestes » à tenir en cas de danger. Comment empêcher le feu de se propager, comment se placer par rapport aux flammes, là où se trouve l’air respirable, comment appeler les pompiers sans paniquer et leur donner toutes les coordonnées nécessaires à l’intervention : voilà ce qu’ils expliquent simplement aux adultes aussi bien qu’aux enfants, en employant le langage le plus conforme à leur interlocuteur.

L’association est née d’un groupe de jeunes à l’esprit entreprenant et à l’imagination fertile, qui savent très bien comment rassembler les fonds pour financer leurs projets. Bien que supportés par des dons privés de particuliers et d’entreprises et surtout par des subventions départementales, les bénévoles de Malaïkas organisent aussi de véritables opérations de financement et de médiatisation. Ces événements sont souvent parrainés par les personnalités du monde sportif et de la musique. Un exemple parmi tant d’autres : le « Basket France Contest », une performance mêlant basket, danse et musique hip-hop, présentée en novembre 2008 en collaboration avec la Fédération Française de Basket-ball.

 

Malaïkas rend hommage par son nom aux jeunes victimes de l’incendie d’où elle est surgie. Par son action, elle s’engage à ce que d’autres ne les rejoignent pas et que le feu soit maîtrisé  là où l’ignorance et la pénurie de moyens en font un ennemi bien plus dangereux. Dans un futur proche, ces bénévoles comptent franchir le périphérique et étendre leur champ d’action à quelques communes de l’Ile de France encore à définir. Mais leur but à long terme est de couvrir tout l’Hexagone et d’y développer un réseau pouvant opérer n’importe où, n’importe quand, pour qu’aucune vie n’échappe à leur vigilance. Ce qu’ils ont bâti sur les cendres du Boulevard Auriol, ce qui est né en partie de la mort, deviendra alors un souffle vital, sous le regard bienveillant des Malaïkas, les éternels anges gardiens de l’association.
Emanuele Marzari -http://paribanlieues.blogspot.fr/