Faut il reconnaitre et donner le statut de métier à risque aux pompiers ? Je ne suis pas du tout de cette profession ou environnement. Comment hésiter, ne pas encore avoir tranché ?
Sont-ils dans des bureaux toute la journée, au frais l'été, au chaud l'hivers ? Sont-ils à hésiter pour aider, sauver l'espoir d'une vie ? Société dite riche, évoluée, cultivée, qu'attendre de nos dirigeants quand de telles décisions n'ont pas encore été prises et données ?
Fierté et humilité sont les seules richesses d'un pompier, sinon, pourquoi font ils ce métier ? Humbles parce qu'ils n'en attendent rien d'autre que d'accomplir leur fonction qui n'en demeure qu'une passion qui structure leur vie. Tous les ans, à l'approche des périodes festivales, je les vois arpenter, encore et toujours les trottoirs. En uniforme, souriants, courtois, les seuls vies qu'ils tentent alors de sauver sont celles qui n'ont pas encore été mises en péril, en vendant quelques calendriers. On refuse la Poste, parce que le postier ne monte pas toujours délivrer le recommandé ; on refuse aux aveugles, aux associations sur la recherche, l'environnement, parce que blasés de se faire leurer, spoilier de quelques euros pour quelques paroles qui convoquent notre compassion. Mais on ne refuse pas aux pompiers. J'ai lu, dernièrement que 235 soldats du feu sont morts en action depuis 1990. Combien de vies ont été épargnées, sauvées pour ces 235 décédés ? Sur ces 235, combien aurait refusé de mettre leur vie en avant, en péril pour l'espoir de sauver une seule vie, celle de votre enfant, de votre parent, de votre ami, d'un être humain ? Aucun, je pense.
Alors que reste t il à ces hommes qui aménagent leur vie en fonction de leur devoir resté dans l'ombre ? Que deviendrait notre pays si ils n'étaient plus là ? Qui stopperait ces feux criminels et accidentels en ces périodes estivales ? Non seulement il est un devoir de leur attribuer ce statut, mais encore de leur être reconnaissant pour ce dévouement, de cet acte de générosité dont ils font preuve à chaque fois que la porte s'ouvre, que le camion se met en route, sirènes rougeoyantes tournoyantes. Sur Paris, il n'est pas rare d'entendre cette sirène, coincée à un carrefour embouiteillé et peu d'automobilistes se rangent, dégagent le passage. Manque de civisme, de compassion ? Manque d'intelligence, d'humanité tout simplement pour ne pas comprendre que les pompiers ne font jamais semblant. Chaque fois est une nouvelle fois. Chaque intervention est prise avec la même gravité, le même dévouement.
Soldats du feu, gardez la tete haute, pour ces vies que vous combattez, votre acte n'est pas vain, méconnu de tous. On se souvient juste de vous quand on se doit de composer votre numéro, et c'est bien regrettable. Photographe professionnel, j'ai réalisé quelques photos de ces soldats du feu. L'image statique utilisée parle parfois mieux q'un film, tant ces hommes transpirent leur peurs, leurs forces, combats et passions qui les animent. JE pense que je retournerai travailler près d'eux, parce que pompier n'est pas un métier mais une façon d'être, de vivre...
Très cordialement,
Fabrice
geilgestormx@yahoo.fr
