Auteur Sujet: Les drones au service de la sécurité !  (Lu 2583 fois)

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Les drones au service de la sécurité !
« le: 24 janvier 2016, 11:28:54 »
Le vendredi 18 décembre 2015 a été un jour historique pour les pompiers de la Haute-Garonne. Pour la première fois dans le département, le Service départemental d'incendie et de secours (SDIS) a utilisé un drone, afin d'intervenir sur l'incendie d'un entrepôt.  8)
Alors que les locaux de la société Taraam, située à Labège, étaient en feu, les secouristes ont décidé d'envoyer le petit engin volant au-dessus de l'entreprise, pour «faire un état des lieux de la propagation de l'incendie».

Depuis juillet, le SDIS31 a acheté deux aéronefs, un «Phantom DJI» estimé à 2 000 € et un «DJI Inspire One» qui coûte près de 8 000 €.
Une première qui n'en est pas une en France où certaines casernes des Landes et des Bouches-du-Rhône se servent de drones depuis plus de 5 ans.
Ces petits avions sans pilote apportent un gain de temps considérable.  :)

« On les prend sur les opérations des sapeurs-pompiers, pour assurer du renseignement et de l'inspection sur des points particuliers, afin d'amener des informations complémentaires au commandant des opérations de secours.
Elles permettront de coordonner au mieux une intervention» explique le Capitaine Olivier Ricard, du groupement opérations du SDIS 31.
Certains de ses collègues comme Laurent Chamayou, administrateur SIG (système d'informations géographique), n'hésitent plus à s'en servir pour «cartographier», c'est-à-dire : répertorier des routes ou les zones de végétation.

« Grâce à cela, les pompiers interviendront plus efficacement et plus en sécurité. Cette vue aérienne facilite la mise en place d'un plan d'intervention en cas d'incendie», confie ce spécialiste.

14 pompiers formés dans le département !
Convaincu par les nouvelles perspectives qu'apporte un tel équipement, le SDIS31 a lancé deux sessions de formation, dont la dernière se terminait vendredi après-midi à Cazères «Nous avons formé 14 pompiers. Pour le moment cela suffit, sachant que l'on possède que deux drones pour le département», précise le lieutenant Bernard Delattre, formateur avant de confier que les nouveaux télépilotes ont tous été choisis pour leurs prédispositions en aéronautique. «Il faut que l'on puisse faire de la reconnaissance sur des endroits difficilement accessibles pour des humains.
On est donc amené à commander ces machines à plusieurs centaines de mètres de distance. C'est pourquoi, il est important de bien maîtriser la réglementation et le pilotage», ajoute le formateur. Lors d'une intervention, le SDIS a même la possibilité de filmer et de transmettre les images en quasi-direct, avec seulement 30 secondes de décalage, à un poste de commandement sur terrain, à son centre opérationnel départemental ou à la préfecture, qui peuvent ainsi coordonner une intervention.

Un atout considérable mais une réglementation très stricte  >:(
Les télépilotes doivent respecter une réglementation très stricte.
En rase campagne, ces aéronefs ne peuvent pas voler à plus de 150 mètres de hauteur ni s'éloigner à plus de 200 mètres de ceux qui les pilotent (1 km pour certains modèles, dont l'un de ceux que détient le SDIS 31).
Grâce à une autorisation préfectorale, les drones du SDIS 31 peuvent survoler une zone urbaine. Les règles y sont encore plus strictes, car le drone ne doit pas s'éloigner à plus de 100 mètres ni survoler des personnes.
Il faut absolument respecter les hauteurs maximales de vol et ne jamais perdre son drone de vue. Il est interdit de le faire voler la nuit ou au-dessus de l'espace public en agglomération. Idem lorsque vous vous trouvez à proximité des aérodromes et les sites sensibles ou protégés.
En vertu du respect de la vie privée, il est interdit de diffuser ses prises de vues sans l'accord des personnes concernées et d'en faire une utilisation commerciale.

Toutefois, en cas de situation catastrophique, dans le cadre de missions de secours, de sauvetage, ou de sécurité civile, les drones du SDIS 31 pourront agir sur l'ordre du Préfet», précise le capitaine Olivier Ricard, du groupement opérations du SDIS 31

Une formation pointue pour une bonne prise en main  8)
Un formateur aux allures de professeur devant des pompiers qui prennent des notes et le questionnent tour à tour… Rarement la caserne de Cazères-sur-Garonne a autant ressemblé à une salle de classe. Pendant toute cette semaine, le capitaine Olivier Ricard, du groupement opérations, le lieutenant Bernard Delattre, et le sapeur Michaël De Oliveira, tous deux instructeurs spécialistes des drones, ont formé six sapeurs-pompiers de Haute-Garonne au maniement des drones.
Pour piloter ces aéronefs, les pompiers doivent en effet obtenir un brevet théorique de l'aviation civile.
«Les premiers jours sont plutôt basés sur la théorie, avec les règles de sécurité, les espaces aériens autorisés ou non, mais aussi les lectures de cartes aéronautiques» , détaille Bernard Delattre. Les jours suivants ont été consacrés à la pratique, avec tout d'abord un simulateur de drone puis enfin le moment tant attendu avec le maniement de l'engin. «C'est tout nouveau pour moi. Je ne pensais pas que cela était si compliqué.
On travaille en binôme.
Le pilote doit se concentrer sur la machine et le cadreur s'occupe de la vidéo grâce à la tablette installée sur la commande. Il faut être parfaitement coordonné», raconte le capitaine Philippe Klein, le chef de centre du secours de Fronton, qui, comme les 5 autres formés de la semaine, a obtenu leur brevet avec aisance  :)

Interview Frédéric Rose, Directeur du cabinet du préfet de Haute-Garonne
«le drone, c'est avant tout un appui à la décision»
À quoi peuvent servir ces drones ?
C'est un outil dont disposent les pompiers. Au-delà des mesures de sécurité publique, c'est intéressant en termes de gestion de crise civile, comme lors de problème d'inondation ou de pollution.
On a souvent des survols par hélicoptère, on peut aussi en avoir par drone en fonction des conditions météo, puisqu'il est difficile de piloter ces aéronefs lorsque le vent excède 50 km/h ou quand il pleut.
Cela peut vraiment être utile sur des feux de grande ampleur car cela permet d'avoir des images de l'ensemble d'un bâtiment. Si ce lieu a d'importants stocks de palettes par exemple, le drone permet d'avoir à temps réel une vision d'ensemble. C'est un appui à la décision.

Avec les drones, les pompiers veulent cartographier 150 sites à risque dans le département. Vous confirmez ?
Cela dépend de ce qu'ils appellent sites à risque. Cela vient de leur schéma départemental. Il existe des risques de pollution, de stockage, d'incendie etc. et les bâtiments classés Seveso, mais à Toulouse, il n'y en a pas beaucoup. Ce qui est sûr, c'est que ce chiffre ne correspond pas à des bâtiments qui pourraient être ciblés pour des attentats. On parle plus de problèmes industriels ou de pollutions

Envisagez-vous que la police soit équipée un jour de drones ?
Concernant la police, il y a déjà des expérimentations nationales qui sont en cours. Cela reste pour le moment au niveau expérimental.

La préfecture de police conduit des expérimentations pour des actions de la Brigade anticriminelle et la brigade de recherche et d'intervention, par exemple pour filmer un endroit ciblé à distance. Pour le moment, je n'en sais pas plus, mais ce sont des programmes nationaux qui sont mis en place. Il y a des questions qui se posent quand même sur l'utilisation des drones. Tout cela reste à définir.

Ces avions sans pilote sont capables de vous envoyer des images à temps réels, à quoi cela sert-il ?

On réfléchit sur les usages que l'on peut en faire. On peut travailler sur la sécurité civile ou le secours incendie. C'est intéressant d'avoir un envoi d'images en direct, une vision opérationnelle plus précise. Cela nous permet de mieux doser les forces d'interventions en fonction de la gravité du sinistre.

Recueilli par Rémi Buhagiar http://www.ladepeche.fr/article/2016/01/24/2262335-les-drones-au-service-de-la-securite.html#xtor=EPR-1