Héphaïstos : « Les pires conditions pour un hélicoptère sont réunies »
Pour sa première participation à Héphaïstos, le lieutenant Adrien Bru, pilote d’hélicoptère Puma du 1errégiment d’hélicoptère de combat (1er RHC) de Phalsbourg, est intervenu sur feu, en août et septembre 2012, dans le cadre du détachement d’intervention héliporté (DIH).
Avec 640 heures de vol dont 500 heures en Puma y compris en opérations extérieures, ce pilote avoue que ces vols sur feu en haute montagne font partie des plus techniques qu’il ait du accomplir.
Quelles sont les qualités requises pour un pilote qui intervient sur des feux comme celui de l’Hospitalet ?
C’était ma première intervention sur feu et elle fait partie des vols les plus techniques que j’ai pu accomplir jusqu’à présent. Lors d’un feu de forêt en haute montagne, il faut être extrêmement vigilant car les pires conditions sont réunies pour un hélicoptère. En plus des lignes électriques, des vents violents et tournants et de la température élevée, il faut prêter attention à la coordination aérienne avec les autres intervenants. Tous ces paramètres sont difficiles à appréhender, qui plus est lorsque l’hélicoptère doit rester en vol stationnaire. Les limites de l’appareil sont approchées tout le temps, d’où l’appellation « vol en limite de puissance ».
C’est la raison pour laquelle, dans un équipage, on a un pilote ou un commandant de bord qui a déjà fait Héphaïstos, et qui sera à même d’apporter son expérience au moins expérimenté de l’équipage. Le mécanicien navigant doit également être aguerri car il doit réagir vite et bien, et ce, sans prise de risque.
Pourquoi ce sont des hélicoptères de l’aviation légère de l’armée de Terre (ALAT) qui soutiennent les interventions héliportées d’Héphaïstos ?
Dans le cadre d’Héphaïstos, les deux missions principales du Puma sont l’aérocordage nécessaire pour accéder aux zones escarpées, par corde lisse, en rappel, ou avec l’emploi récent de la nacelle d’évacuation ESCAPE, et le transport des bacs souples de 800 litres d’eau.
Or, le personnel de l’ALAT détient toutes les qualifications nécessaires pour mener à bien ce type de mission. Nous avons l’expertise de l’aérocordage et des vols tactiques à moins de 50 mètres de hauteur.
De plus, nous intervenons avec les sapeurs-sauveteurs du 7e régiment d’instruction et d’intervention à la sécurité civile (7e RIISC) qui sont également issus de l’armée de Terre. Nous avons le même vocabulaire et les mêmes méthodes de travail. Ils comprennent nos contraintes. A chaque relève, nous nous entraînons ensemble et nous pouvons mettre en place nos plans d’action. Maintenant quand je pars sur le feu, je ne me pose plus de question. Chacun se concentre sur ce qu’il doit faire. Tout est optimisé, il n’y a pas de place au doute, et c’est une réelle plus value.
Avec le RIISC7 de Brignoles, on est tout de suite opérationnel, il y a une synergie, une capacité d’action efficace. Le pilote du Puma fait les navettes pour apporter des bacs souples d’eau de 800 litres au 7e régiment d’instruction et d’intervention à la sécurité civile (7e RIISC), celui de l’hélicoptère est en alerte pour assurer l’évacuation d’éventuels blessés. Avec le Puma, le pilote a aussi en charge de déposer et récupérer les sapeurs-sauveteurs sur la zone de feu.
La nacelle ESCAPE, un nouveau moyen d’évacuation au service de la Sécurité civile
Durant la campagne de lutte contre les feux de forêts Héphaïstos, la nacelle d’évacuation ESCAPE a été utilisée par les formations militaires de la Sécurité civile et les hélicoptères de l’aviation légère de l’armée de Terre (ALAT) de type Puma.
Conçue par le Groupe d’intervention de la Gendarmerie nationale (GIGN) pour extraire en urgence des personnels ou du matériel sur des zones difficiles d’accès, la nacelle ESCAPE a tenu ses promesses grâce notamment à sa simplicité d'utilisation. Cela lui a valu entre autres d'être validée dans le cadre opérationnel d’Héphaïstos. Le GIGN en a assuré la formation au profit des sapeurs-sauveteurs du 7e régiment d’instruction et d’intervention de la Sécurité civile (7e RIISC).
Pouvant recueillir dix personnes et possédant une capacité d’emport de 1,5 tonne, cet équipement de nouvelle génération permet des rotations d’évacuation de moins de cinq minutes.
A terme, les sapeurs-sauveteurs des formations militaires de la Sécurité civile pourront utiliser cette nacelle soit lors de leur campagne de lutte contre les feux de forêts, soit en cas de catastrophes naturelles telles que les inondations.
Source
http://www.defense.gouv.fr/actualites/dossiers/detachement-d-intervention-heliporte-dans-la-lutte-contre-les-incendies-mode-d-emploi/a-lire-egalement/la-nacelle-escape-un-nouveau-moyen-d-evacuation-au-service-de-la-securite-civile