Auteur Sujet: Accidentés de la mer : leur sauvetage passe par le CHU Purpan à Toulouse (31)  (Lu 5608 fois)

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Service rendu à tous les bateaux battant pavillons français sur l'ensemble des mers du globe, le «Samu marin» gère les appels du monde entier depuis son centre de Purpan.
Une originalité française dans l'offre de santé.
Le discours est concis, les recommandations, voire prescriptions, très précises. Depuis quelques minutes, la connection est établie entre le Dr Girardi et le capitaine d'un navire voguant dans les eaux lointaines de l'Océan Indien.
Photos à l'écran, le médecin tente d'appréhender l'énorme traumatisme facial dont vient d'être victime un membre d'équipage, la joue et l'œil ravagés.
Après un diagnostic plus que crédible, il dicte la marche à suivre au capitaine, formé au préalable aux premiers soins, pour que celui-ci puisse intervenir directement auprès du souffrant. «Car aucune évacuation par hélicoptère n'est possible vue la distance (500 km au large des Seychelles) et que la situation est en effet urgente, confirme le Dr Pujos. On a donné l'ordre au capitaine de rejoindre au plus vite les côtes, qui ne sont pas à moins d'un jour et demi de navigation !»

Le Dr Michel Pujos est le directeur-coordonateur du Centre de Consultation Médicale Maritime (CCMM), une unité bien particulière rattachée au SAMU 31, dont la plate-forme ultra-moderne se situe à l'intérieur de l'hôpital Purpan.

C'est ici que sont régulés les appels provenant des mers du monde entier.
Le CCMM y assure quotidiennement, 365 jours par an, le service de consultations et d'assistance télé-médicales pour les navires battant pavillons français. Un travail qui s'effectue le plus souvent via satellite, avec transmission d'images, d'électrocardiogrammes, et même par vidéos de plus en plus fréquemment.

«Depuis le début du mois d'août, nous suivons environ une trentaine de patients», confie le Dr Pujos. L'an passé, le CCMM avait reçu jusqu'à 3 500 appels, traitant le cas de 2000 marins en état de souffrance.
Traumatisme crânien, luxation d'épaule, jambe sectionnée, mais aussi fièvres inexpliquées, jusqu'à la perte de connaissance : les praticiens du CCMM sont sans arrêt sur le qui-vive. «Tous participent à la formation des capitaines au sein des centres de formation maritimes, ces derniers étant pourvus d'une formation en secourisme, soins infirmiers et petite formation médicale», précise le Dr Pujos, qui vante les mérites du CCMM, «véritable ouverture vers un monde externe souvent lointain».

Le chiffre : 3500 d'appels en 2013 représentent 2000 marins secourus. La moitié représente à elle seule des bateaux de commerce. Viennent ensuite les bateaux de pêche (20 %), puis les plaisanciers (10 %). Le tout pour un total de 12 % d'évacuation.
L’aide médicale en mer a été définie par instruction interministérielle en date du 29 avril 1983 et par l’instruction du 1er ministre du 29 mai 1990.
  Article 1.1 : « l’aide médicale en mer, fondée sur la consultation radio médicale, consiste en la prise en charge par un médecin de toute situation de détresse humaine survenant parmi les membres de l’équipage, les passagers ou les simples occupants d’un navire de commerce, de pêche ou de plaisance français ou étranger ainsi que des bâtiments des flottilles civiles de l’Etat, à la mer. »
Sont exclus de cette organisation les navires militaires, les bateaux à quai, les accidents de plongées et les sinistres majeurs qui  font l’objet d’un plan de secours à naufragé édité au niveau de chaque préfecture départementale.


Au départ, la base de St-Lys  :ange:
C'est au SAMU du Centre hospitalier universitaire de Toulouse qu'a été confiée, par texte réglementaire officiel datant de 1983, l'aide médicale en mer.
Une présence liée à l'existence de la base Saint-Lys Radio, située à 20 kilomètres de Toulouse et renvoyant au professionnalisme des équipes médicales qui, depuis plus de 30 ans, développent ce service unique.
Avec une réponse médicale assurée 24 heures sur 24 par des médecins dont l'activité est dédiée au Centre de consultation médicale maritime (CCMM), directement rattaché au SAMU 31. Différents praticiens du CHU sont régulièrement sollicités pour un avis spécialisé : dermatologue, ophtalmologue, traumatologue, pathologies infectieuses et tropicales, etc.

Xavier Hurtevent La Dépêche du Midi

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Le « Samu des mers »  :ange:  le Centre de consultation de médecine maritime (CCMM) est basé à l’hôpital Purpan (CHU de Toulouse).
Le Centre de Consultation Médicale Maritime (CCMM) : apporte une expertise nationale sur l’aide médicale en mer, en prenant en charge les marins blessés ou malades quelques soient leurs positions sur le globe.

Ce service veille sur la santé des marins isolés sur les mers du globe. Ils peuvent le joindre par téléphone satellite Inmarsat. Son organisation repose sur une équipe de médecins urgentistes détachés du SAMU 31 une partie de leur temps. La consultation est ouverte de 8 h à 18 h, et en dehors de ces heures, les appels sont traités par le SAMU 31 en cas d’urgence. Un numéro de télécopie et une liaison internet sont également en service pour la télétransmission de données médicales, ce qui améliore les possibilités de diagnostic.

Depuis les années 90, la formation des officiers de marine marchande comprend non seulement des cours de secourisme et de médecine générale mais aussi une journée avec un médecin du CCMM, renouvelée tous les cinq ans.

La Société Française de Médecine Maritime, association basée à la faculté de médecine de Brest, édite le site www.medecine-maritime.fr, sur lequel il est possible de trouver d’autres informations et de nombreux liens vers des articles sur ce sujet.
Source http://www.secourisme.net/spip.php?breve17


Dès les années 50 les opérateurs de St Lys Radio mettaient en relation les capitaines avec les médecins de l'hôpital le plus proche.
En 1979 en Espagne, l'Instituto Social de la Marina créait à Madrid le centre radio Medico Espanol.
Parallèlement en France, s'établit l'habitude de consultations à distance avec l'hôpital Purpan de Toulouse. Un médecin du SAMU assurait la régulation des appels.
En 1983, une instruction interministérielle met en place le "Système opérationnel d'Aide médicale en Mer" pour la France : CCMM à Toulouse, CROSS, SAMU côtiers. Créé en 1983, ce service connaît un succès croissant grâce à l’imagerie numérique.
En 1992, officialisation européenne des centres radio puis en 1995, l'arrêté du 10 mai désigne le CCMM (Centre de Consultation Médicales Maritimes) à Toulouse, CHU Purpan.
Tous les documents nécessaires : annuaires, cartographies, procédures, dotations médicales, fichiers informatiques avec les dossiers des marins inscrits en France...sont à disposition du médecin de garde.

Source et d'autres infos  http://lesvoilesdequetzal.free.fr/telemedicale.htm

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Le Centre de Consultation Médicale Maritime : de Saint-Lys radio à la télémédecine du XXIe siècle  :ange:
Sans moyen de communiquer avec la terre, le marin était de fait en situation d’isolement, et le plus souvent pendant des périodes très longues : l’organisation du bord devait permettre de vivre, voire de survivre, de manière complètement autonome. La survenue d’un accident ou d’une maladie venait s’ajouter à la longue série des autres possibles événements de mer.

Vivre et travailler à bord d’un navire a toujours été une activité à haut risque, et la profession de marin est la plus risquée du monde du travail : blessés, malades, morts à bord ont toujours été trop nombreux et encore aujourd’hui malgré les progrès en matière de prévention des accidents et des maladies.

Avec l’apparition des télécommunications radio-maritimes, le navire, même éloigné, a pu établir un contact avec la terre : VHF, MF, à proximité relative des côtes grâce aux stations radio-côtières de Boulogne, Le Conquet… HF ou BLU décamétrique avec Saint-Lys radio quelle que soit la position du navire en mer, même depuis l’Atlantique Sud, l’Océan Indien. Les opérateurs de Saint-Lys faisaient leur maximum pour rendre la communication audible, mais le contact resta longtemps aléatoire, de qualité variable, fonction de la position du bateau, de l’heure. Qu’importe, dés lors le navire, même très éloigné, n’était plus isolé.

Saint-Lys radio a été installé dans la commune de Saint-Lys, petite commune située à quelque 25 km de Toulouse (31) : situation géographique favorable à la réception et à la propagation de ces ondes courtes qui faisaient le tour du globe en zigzagant entre sol et ionosphère, mais aussi et surtout en zone libre dans cette période d’occupation de l’après guerre 39-40.
La proximité de Toulouse et de son Hôpital universitaire de Purpan, construit dans cette même période, a permis à l’opérateur de Saint-Lys de demander un avis médical à un médecin lorsqu’il apprenait qu’un capitaine était en grande difficulté avec un malade grave à bord.
Les échanges entre Saint-Lys et le navire se faisaient par radiotélégraphie, en morse… et l’opérateur transcrivait le message au destinataire par télégramme ou téléphone.
L’intérêt d’avoir un contact avec un médecin de Purpan fit installer une ligne téléphonique directe entre Saint-Lys et… l’Internat de l’hôpital.
L’internat, c’est le lieu de rencontre, de repos des médecins, la cafeteria. Un cahier posé près d’une cabine téléphonique, c’était le plus souvent le personnel de cuisine qui décrochait et trouvait un interne de passage ou dans un service pour donner la réponse : le cahier permettait en cas de nouvel appel à un autre médecin de passage à l’internat d’assurer la suite des conseils. Puis la radiotéléphonie par ondes courte apparut et permit pour quelques bateaux un contact en phonie.

L’assistance médicale en mer du XXIe siècle  ^-^

L’évolution constante des technologies dans le domaine des télécommunications a permis progressivement de passer de la radiotélégraphie à la radiotéléphonie, puis avec Inmarsat à la téléphonie satellitaire et à la transmission de données.
Aujourd’hui, la consultation télé-médicale associe le dialogue téléphonique entre le responsable des soins à bord et le médecin du CCMM, et la transmission de photos numériques, d’un électrocardiogramme. Le médecin peut ainsi baser son diagnostic sur des éléments objectifs télétransmis en complément de la description téléphonique des symptômes recueillis par le capitaine.

Source et article complet http://jeunemarine.fr/articles/le-centre-de-consultation-medicale-maritime-de-saint-lys-radio-a-la-telemedecine-du-xxie-siecle-2/