Le Centre de Consultation Médicale Maritime : de Saint-Lys radio à la télémédecine du XXIe siècle :ange:
Sans moyen de communiquer avec la terre, le marin était de fait en situation d’isolement, et le plus souvent pendant des périodes très longues : l’organisation du bord devait permettre de vivre, voire de survivre, de manière complètement autonome. La survenue d’un accident ou d’une maladie venait s’ajouter à la longue série des autres possibles événements de mer.
Vivre et travailler à bord d’un navire a toujours été une activité à haut risque, et la profession de marin est la plus risquée du monde du travail : blessés, malades, morts à bord ont toujours été trop nombreux et encore aujourd’hui malgré les progrès en matière de prévention des accidents et des maladies.
Avec l’apparition des télécommunications radio-maritimes, le navire, même éloigné, a pu établir un contact avec la terre : VHF, MF, à proximité relative des côtes grâce aux stations radio-côtières de Boulogne, Le Conquet… HF ou BLU décamétrique avec Saint-Lys radio quelle que soit la position du navire en mer, même depuis l’Atlantique Sud, l’Océan Indien. Les opérateurs de Saint-Lys faisaient leur maximum pour rendre la communication audible, mais le contact resta longtemps aléatoire, de qualité variable, fonction de la position du bateau, de l’heure. Qu’importe, dés lors le navire, même très éloigné, n’était plus isolé.
Saint-Lys radio a été installé dans la commune de Saint-Lys, petite commune située à quelque 25 km de Toulouse (31) : situation géographique favorable à la réception et à la propagation de ces ondes courtes qui faisaient le tour du globe en zigzagant entre sol et ionosphère, mais aussi et surtout en zone libre dans cette période d’occupation de l’après guerre 39-40.
La proximité de Toulouse et de son Hôpital universitaire de Purpan, construit dans cette même période, a permis à l’opérateur de Saint-Lys de demander un avis médical à un médecin lorsqu’il apprenait qu’un capitaine était en grande difficulté avec un malade grave à bord.
Les échanges entre Saint-Lys et le navire se faisaient par radiotélégraphie, en morse… et l’opérateur transcrivait le message au destinataire par télégramme ou téléphone.
L’intérêt d’avoir un contact avec un médecin de Purpan fit installer une ligne téléphonique directe entre Saint-Lys et… l’Internat de l’hôpital.
L’internat, c’est le lieu de rencontre, de repos des médecins, la cafeteria. Un cahier posé près d’une cabine téléphonique, c’était le plus souvent le personnel de cuisine qui décrochait et trouvait un interne de passage ou dans un service pour donner la réponse : le cahier permettait en cas de nouvel appel à un autre médecin de passage à l’internat d’assurer la suite des conseils. Puis la radiotéléphonie par ondes courte apparut et permit pour quelques bateaux un contact en phonie.
L’assistance médicale en mer du XXIe siècle
L’évolution constante des technologies dans le domaine des télécommunications a permis progressivement de passer de la radiotélégraphie à la radiotéléphonie, puis avec Inmarsat à la téléphonie satellitaire et à la transmission de données.
Aujourd’hui, la consultation télé-médicale associe le dialogue téléphonique entre le responsable des soins à bord et le médecin du CCMM, et la transmission de photos numériques, d’un électrocardiogramme. Le médecin peut ainsi baser son diagnostic sur des éléments objectifs télétransmis en complément de la description téléphonique des symptômes recueillis par le capitaine.
Source et article complet
http://jeunemarine.fr/articles/le-centre-de-consultation-medicale-maritime-de-saint-lys-radio-a-la-telemedecine-du-xxie-siecle-2/