Dès l'été 1958, apparition sur les plages bretonnes des 38 premiers Maîtres Nageurs Sauveteurs des CRS, les Compagnies Républicaines de Sécurité ont affecté les premiers nageurs sauveteurs sur les plages du littoral français.
Progressivement, l'Etat et les collectivités territoriales ont augmenté le volume de cette mission pour la confier aux CRS spécialisés, titulaires du Brevet National de Sécurité et de Sauvetage Aquatique (B.N.S.S.A.) et ayant complété leur formation par le permis côtier, le certificat restreint de radiotéléphoniste et une spécialisation en secourisme (P.S.E. 2).
Certains d'entre eux ont même prolongé leur formation en devenant titulaires du Brevet d'Etat d'Educateur Sportif Activité de Natation (B.E.E.S.A.N.), anciennement M.N.S. (maître nageur sauveteur).
Tous les ans des tests de sélection interne draconiens, se déroulent de novembre à mars précédant la saison estivale. Les personnels subissent des épreuves sélectives. A partir du classement établi, ils pourront se déterminer sur les postes proposés. Ces personnels sont alors mis à disposition, pour la saison estivale, des municipalités. A l’issue, ils réintègrent leur unité d’origine.
Au titre de la saison 2014 (du 05 juillet au 31 août), dans le cadre de la politique d'aide aux municipalités, 471 nageurs sauveteurs gradés et gardiens seront mis à disposition de 97 communes (critères de dangerosité des plages et d'affluence touristique). Ils seront assistés et encadreront majoritairement des nageurs de la Société Nationale de Sauvetage en Mer (S.N.S.M.).
Les personnels CRS ont une triple fonction :
- une mission de secours et de sauvetage,
- une mission de constatation et de répression des infractions,
- un rôle de conseiller technique auprès des maires.
Les deux mois sur la côte sont un bol d'air pour ceux qui, le restant de l'année, reprennent leur activité de CRS. « On est tous volontaires pour faire ça. On change de milieu tout en gardant l'étiquette de la police nationale. Pendant huit mois on n'est perçu que du côté répressif, ajoute alors sur la plage, les gens ne s'imaginent pas forcément qu'un maître-nageur puisse être un CRS ».
Cette double casquette leur permet d'allier prévention, secours et quand la situation le nécessite, la répression. « On verbalise pour des incivilités, le non-respect des règles de plage. Mais on essaye, quand c'est possible, de rappeler le contrevenant à l'ordre avant de le verbaliser, s'il s'entête. »
La surveillance des plages est, dans la police nationale, une prérogative des CRS. Et la sélection est draconienne.
Outre les diplômes nécessaires (BNSSA, permis côtier, premier niveau de voile et de plongée, Premiers Secours en Equipe niveau 2) la sélection est aussi basée sur des épreuves physiques. « Les tests ont lieu chaque année de novembre à mars et venir sur la plage c'est la récompense d'un long investissement physique. »
L’été sur la côte, les forces de l’ordre évoquent un transfert de délinquance. Sur la plage, les policiers sont confrontés à des problèmes liés à l’alcool, aux produits stupéfiants, aux chiens dangereux et à quelques bagarres. Faire respecter certaines règles ce n’est pas toujours facile pour des pompiers ou des jeunes nageurs sauveteurs fraîchement diplômés.
Pour les CRS, il y a toujours le pouvoir de verbaliser, même si ce n’est pas leur mission première mais les CRS ne sont pas sectaires. Nous sommes tous pareils avec les pompiers, la SNSM, les jeunes civils, nous avons le même diplôme, après, c’est l’expérience qui parle.