Sécurité routière. C’est en Mégane RS que les gendarmes vont traquer vos excès de vitesse ; formation des pilotes de VRI
Les pilotes de la BRI de la Loire ont pu découvrir le nouveau véhicule sur le circuit de Bresse en Saône-et-Loire
Simulation de choc latéral. La Mégane est éjectée à gauche ou à droite et finit sur piste mouillée. Sans l’assistance électronique, le savoir-faire des pilotes est primordial.
Les trois pilotes de la Brigade rapide d’intervention sont basés au Peloton autoroutier de Feurs. Ils sillonnent l’A 72, l’A 89 et les deux fois deux voies, à la recherche des contrevenants.
Lors de l’exercice de freinage d’urgence, les pilotes doivent apprendre à ne pas utiliser la pédale d’embrayage. Juste à taper dans le frein et à faire sauter la vitesse jusqu’au point mort.
Sur le circuit de Bresse, course-poursuite entre les deux Mégane RS. Lancées à 240 km/heure, les voitures rattrapent un véhicule roulant à 190 km/h en moins d’une minute
L’ESP, destiné à améliorer le contrôle de la trajectoire se révèle fort utile, tout comme le différentiel à glissement limité. Tous deux assurent une meilleure tenue de route en toutes circonstances
Source :
http://www.leprogres.fr/loire/2011/04/17/c-est-en-megane-rs-que-les-gendarmes-vont-traquer-vos-exces-de-vitesse« Les jointures de tes doigts sont toutes blanches, tu es trop crispé ! Donc tu vas refaire la même chose. Mais cette fois tu ne tiens pas le volant, c’est ton copilote qui va s’en charger. Toi, tu te contentes de taper sur les freins ».
Sébastien Piette est moniteur de pilotage sur le circuit de Bresse en Saône-et-Loire. Ce matin, il doit faire perdre certaines habitudes de conduite aux gendarmes des Brigades rapides d’intervention de gendarmerie. Une douzaine de stagiaires et, au total, 160 qui vont durant quelques semaines se familiariser avec leur nouvel outil de travail : la Mégane RS.
Jusque-là, le parc automobile des BRI était essentiellement composé de Subaru Impreza. Le nouveau marché a été emporté par Renault qui va fournir aux brigades plus d’une soixantaine de ces véhicules pour tout le territoire français.
On est donc bien loin de la 4L avec ce petit bolide, monté sur châssis cup, qui a été spécialement « boosté » pour répondre aux exigences du ministère de l’Intérieur.
Sous le capot, 260 chevaux qui permettent de flirter sans peine aucune avec les 260 km/heure. Le quatre cylindres 2.0 gagne ainsi 15 chevaux par rapport au modèle de base. Offrant ainsi aux pilotes la possibilité de passer de 0 à 100 km/h en moins de 6 secondes.
Dans le talkie, Stéphane Pech, formateur du circuit, annonce : « Ton point d’impact est sous les roues. Recommence ». Sur le circuit les pilotes doivent s’arrêter juste devant la barrière qui se lève subrepticement. « On a tendance à écraser l’embrayage, dans ce cas-là. Alors qu’au contraire, il faut peser de tout son poids sur le frein, et faire sauter les vitesses, jusqu’au point mort ».
Autre exercice sur piste mouillée cette fois. Il s’agit là de découvrir l’assistance électronique embarquée. La Mégane dispose de trois calibrages différents. Circuit déconnecté, elle est un peu la voiture de monsieur Tout le monde. Circuits connectés, elle bénéficie de l’ABS, de l’ESP (destiné à améliorer le contrôle de trajectoire), de l’ASR (antidérapage), de l’AFU (amplificateur de freinage d’urgence). Enfin, la connexion sport autorise plus de latitude au conducteur, sans le relais du tout électronique.
Les performances de l’ESP seront testées sur le simulateur de choc latéral. Le véhicule est éjecté a droite ou à gauche de façon aléatoire, et finit sur une piste détrempée. Sans toucher le volant, le véhicule reprend seul sa trajectoire. Évitant tête à queue et aquaplaning.
Pour finir, les stagiaires vont en découdre lors de courses poursuites sur les 4 kilomètres de piste. Lancées à 250 km/h, les deux Mégane collent au bitume. Et rattrapent en quelques secondes le véhicule sensé être en infraction.
C’est en mai que la BRI du Peloton autoroutier de Feus devrait être dotée de sa Mégane RS. Cet outil de prévention mais aussi de répression sera affecté à l’A 72, l’A 89 et aux deux fois deux voies du département.
"Sa tenue de route est excellente"
Questions a Stéphane Pech, formateur au Circuit de Bresse à Frontenaud.
>> Vous formez quels types de pilotes ?
Deux sociétés ont répondu à l’appel d’offres de formation des gendarmes de BRI. Le circuit de Bresse a été retenu pour ses infrastructures, et ma société, le Centre d’entraînement et de formation spécialisé, l’a été pour la partie technique.Je suis spécialisé en conduite rapide, notamment pour les administrations, les corps constitués, les entreprises, mais aussi les chauffeurs de véhicules blindés, ou les chauffeurs de personnalités. Cela m’amène donc à former le GIGN, les policiers, et les gendarmes des brigades rapides d’intervention.
>> Quelles sont les particu-larités de la Mégane RS ?
La première journée du stage est destinée à voir les principales différences avec la Subaru Impreza. L’électronique embarquée permet beaucoup de choses, sa tenue de route est excellente, elle a des pneus plus larges, et les deux conduites diffèrent donc. La Mégane est quasiment faite pour rouler sur piste. Avant, sur la Sub, les gendarmes devaient apprendre à conduire vite car ce véhicule a été développé pour le rallye automobile.La Mégane a été dotée d’un châssis cup pour mieux adhérer à la route et elle a tous les ingrédients pour répondre à tous types de situation.
>> Comment s’organise le stage des pilotes ?
La première journée est surtout destinée aux exercices de freinage et d’évitement. Sur route sèche et mouillée. Les autres jours seront consacrés au maniement de la voiture à grande vitesse. Des exercices que les gendarmes sont susceptibles de vivre tous les jours.
Il n’y a aucune femme pilote dans les BRI. Pourquoi ?
Je ne sais pas ? Elles sont peu nombreuses à vouloir intégrer ces brigades. Sans doute parce que c’est très dur physiquement par rapport à la vie d’un gendarme en brigade. Et aussi parce qu’elles ont un instinct naturel de survie que n’autorise pas forcément la vitesse et la prise de risques.
«Très adapté à nos recherches d'excès de très grande vitesse »
Frédéric est gendarme à la BRI de Feurs.
« Nous sommes trois pilotes à la Brigade rapide d’intervention de Feurs. Tous habitués à piloter une Subaru Impreza. Celle que nous avions depuis 2006 n’est plus opérationnelle depuis quelques mois. En attendant que les Mégane soient livrées nous utilisons des Citroën C4.
Nous sommes vraiment impatients de recevoir la nouvelle voiture, annoncée pour mai, mais nous n’en avons pas la confirmation.
Le stage nous aura permis de voir ce qu’elle a dans le ventre. Et de découvrir les différences avec la Subaru. Que ce soit deux roues motrices au lieu de quatre n’est ni un plus ni un moins.
La Mégane est simplement plus récente donc forcément plus performante. Elle sera vraiment adaptée à nos missions de recherches des excès de très grande vitesse. Il me tarde d’être à son volant. »
