Le GR 20 couru par les montagnards mais aussi par des "novices"
80% des randonneurs abandonnent car beaucoup ne sont pas assez préparés
Le premier conseil que vous devez retenir c'est l’heure de votre départ qui peut déterminer la réussite de votre journée sur le GR20,
Les premiers marcheurs arriveront vers midi, les derniers vers 18h donc suivant votre niveau, on vous conseille donc de partir entre 6h et 7h30 pour être dans la foulée de la troupe qui pourra vous porter assistance en cas de besoin et rien de plus agréable que de « partir à la fraiche » comme disent les randonneurs.
Les appels au respect des consignes de prudence et de sécurité, comme celui lancé mercredi par le ministre de l'Intérieur se sont multipliés jeudi.
Le délégué régional de la Fédération française de montagne et d'escalade, Paul-André Acquaviva, a souligné qu'un entonnoir à 2.000 m d'altitude comme I Cascittoni, techniquement très difficile, suppose de partir très tôt le matin et non dans l'après-midi.
Paul-André Acquaviva a déploré sur la radio RCFM que "les touristes prennent des risques inconsidérés, une fois qu'ils ont payé leur voyage pour venir en Corse".
On ne peut pas aseptiser la montagne. Alors, il faut être bien entraîné physiquement et équipé (chaud + froid - eau et vivres de secours), bien étudier le parcours et prendre toujours des marges de sécurité en temps, a-t-il rappelé.
Des infos utiles
ICI L'alerte orange "orages" fait souvent passer aux secouristes de la montagne une belle nuit blanche.
Alors que les orages tombaient sur la Plaine orientale et le Sud de la Corse, une trentaine de pompiers et de gendarmes ont porté secours à six randonneurs qui se sont retrouvés piégés par les averses alors qu'ils se trouvaient sur le GR20 ou à proximité.
Si aucun d'entre eux n'a été blessé, le scénario qui se dessinait dans l'après-midi ne présageait rien de bon.
Deux quinquagénaires bloqués vers Conca
Il est environ 15 heures, quand les hommes du peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) sont alertés. Deux marcheurs âgés d'une cinquantaine d'années en passe de boucler le GR 20, se retrouvent prisonniers des sommets, entre le refuge de Paliri et Conca. Un torrent en crue leur bloque le passage. Les randonneurs glacés par le froid et l'eau, tentent un retour sur le refuge de Paliri, mais un autre ruisseau a lui aussi été grossi par les pluies diluviennes.
Les secouristes essayent de les rejoindre à bord de l'hélicoptèreDragon 20 vers 17 heures. La faible visibilité, la pluie et le brouillard rendent impossible le départ de l'appareil jaune et rouge. Une heure et demie plus tard, une fenêtre météo permet enfin le décollage. Entre-temps, les deux personnes égarées se sont placées sur les crêtes afin de se rendre plus accessibles. L'hélitreuillage se fera dans une purée de pois mais les victimes sont récupérées saines et sauves. Elles seront dans la foulée transférées à Ajaccio et passeront la nuit au chaud.
Malaise en altitude pour un Allemand ;
Ce ne sera pas le cas de quatre autres personnes perdues dans deux endroits opposés du GR 20. Ces deux opérations quasi simultanées ont déployé des moyens conséquents. D'abord en direction de deux touristes allemands piégés par la montagne. Les deux hommes âgés de 60 ans avaient eux aussi entamé le sentier en fin d'après-midi. Lors de la deuxième étape, au niveau du refuge de Carozzu, l'un des deux est victime d'un début de malaise cardiaque.
Coupés du monde, ils sont finalement sauvés par l'intervention de deux autres randonneurs qui rebroussent chemin pour prévenir le Codis* 2B depuis le refuge vers 20 h 40. Les secouristes ne pouvant cette fois compter sur un appui aérien, décident de mettre en place une caravane terrestre. Un poste de commandement sous la direction d'un pompier et d'un gendarme, l'adjudant-chef Rosseil, est installé dans la forêt de Bonifato, sur la commune de Calenzana. Dans un premier temps, cinq hommes du PGHM et six pompiers montagnards partent à pied de Corte. Deux militaires du groupe montagne de la gendarmerie de Calvi feront la jonction. Peu avant minuit, noyée dans la pénombre, le brouillard et confrontée à des torrents en crue, la caravane se retrouve paralysée. L'hélicoptère Super-Puma tente de lui venir en aide depuis la base aérienne de Solenzara-Ventiseri. Mais là encore, les intempéries en décident autrement et l'appareil de l'armée de l'air est contraint de faire demi-tour. Sur le terrain, la caravane persiste et finit par atteindre les deux ressortissants allemands vers 3 h 20. L'homme victime d'un malaise semble être dans un état stable, mais son compagnon et lui sont trempés de la tête aux pieds. L'équipe des secouristes décide de passer la nuit à leurs côtés en attendant que le ciel soit plus clément. Au petit matin, à la faveur d'une éclaircie, l'un des deux hommes est transporté en civière par la caravane qui se remet en route vers les cimes. L'hélicoptère Bravo-Fox de la gendarmerie récupérera les randonneurs vers 8 h 15, direction l'hôpital de Calvi. Là encore, la récupération s'est effectuée selon l'euphémisme militaire dans une « ambiance dégradée ». À 9 heures, les deux randonneurs étaient sur le plancher des vaches balanines.
Deux Canadiens piégés vers l'Asinau :
À l'opposé du GR 20, non loin du refuge de l'Asinau, sous les aiguilles de Bavella, les secouristes étaient également à la recherche d'un jeune couple de Québécois. Vers 22 heures, le tour opérator de la belle province s'inquiète de ne pas avoir de nouvelles de deux de ses clients, partis de l'Asinau et étant censés rejoindre Serra-di-Scopamène, dans l'Alta-Rocca. S'ensuivra un véritable travail d'investigation du Codis* 2A qui parviendra à joindre puis géolocaliser le couple. Le chef de centre de Zonza, Jean-René Pérez, tente dans un premier temps d'atteindre en 4X4 les randonneurs coincés entre deux bras de rivière en crue.
Il recevra le soutien d'un groupe de trois pompiers montagnards et deux autres spécialistes des sauvetages en eaux vives. Vers 4 h 30, les Canadiens étaient sains et saufs. Si en montagne, on ne peut vendre la peau de l'ours ou du caribou avant de les avoir tués, les secouristes tiraient le bilan de ces issues heureuses. « Cela n'a été possible qu'au prix du déploiement de moyens importants et d'une bonne synergie entre les pompiers et les gendarmes qui ont agi de concert », ont noté comme un seul homme le « rouge » Fabrice Gentile et le « bleu » Lionel André. Tout en rappelant les règles de prudence : avoir un fond de sac montagne, prendre la météo, prévenir un proche, s'équiper d'un portable et de moyens lumineux…
D'importants orages à l'origine de la coulée de boue ;
La chute des randonneurs a été provoquée par un éboulement, conséquence d'importants orages qui se sont abattus sur ce massif. Selon le témoignage d'un hôtelier contacté par France 3 Corse ViaStella, "un très, très gros orage" a secoué la zone en début d'après-midi. "Il y a eu beaucoup de grêle, de tonnerre, énormément d'eau en l'espace d'une heure et demie", dit-il. Parmi les trois personnes qui ont trouvé la mort au cours de cet accident, se trouvent un homme et une femme. Le blessé grave, hospitalisé dans le coma à Bastia. Il s'agit d'un homme âgé de 30 ans, victime d'un traumatisme crânien. La nationalité du troisième mort n'a pas été précisée, pas plus que celle des six autres personnes blessées ou prises en charge au sein de ce groupe d'une dizaine de touristes français et belges.
Le drame est survenu en milieu d'après-midi, à plus de 1 500 mètres d'altitude, sur le chemin de grande randonnée GR20, qui traverse la Corse. Trois touristes sont morts, tués par une coulée de boue, mercredi 10 juin. Deux autres ont été blessés, dont un grièvement. Par ailleurs, cinq autres personnes ont été prises en charge, selon le ministère de l'Intérieur. Selon des habitants d'Asco, un très violent orage avait éclaté en début d'après-midi, ponctué de rafales de vent violent et d'averses de pluie et de grêle, interdisant notamment toute sortie en montagne. Une randonneuse rencontrée par France 3 Corse avait vu passer le groupe lorsqu'elle descendait vers le village d'Asco. Elle dit les avoir mis en garde : "Il faisait encore beau quand on les a croisés, le brouillard commençait à s'installer au-dessus du cirque, nous, on était déjà dans la descente. On les a prévenus qu'il y avait du brouillard qui s'installait là-haut et ils nous ont dit : 'on verra bien'."
VIDEO. Accident mortel en Corse
http://www.francetvinfo.fr/faits-divers/accident/video-drame-sur-le-gr20-en-corse-on-les-a-prevenu-qu-il-y-avait-du-brouillard-raconte-une-randonneuse_945455.html