“L'agresseur n’aurait cessé de vociférer en se référant à Allah. Mais sa motivation réelle reste à établir”. L’hypothèse d’un déséquilibré agissant au nom d’Allah est privilégiée par le procureur de la République de Vienne, après l’agression d’un gendarme hier en Isère.
Les faits se sont produits hier à la brigade de Roussillon. Peu avant midi, un homme s’est présenté à l’accueil, très calme et sans signe avant coureur laissant présumer son acte. Il a surpris le gendarme planton en brandissant un couteau et en a asséné plusieurs coups au militaire l'atteignant à la gorge, au bras et à la jambe, tout en vociférant “Allah Akbar” (dieu est grand en arabe). Pénétrant en furie dans les couloirs interdits au public, il s’est retrouvé face à un adjudant qui, après les sommations d’usage, a fait usage de son arme à deux reprises en direction des jambes afin de le stopper. Chutant à terre car blessé, le forcené s’est relevé, mettant la main à sa poche.... l’adjudant a tiré deux nouvelles fois avant de parvenir à le menotter avec l’aide de ses collègues.
Un adjudant-chef a été blessé superficiellement par un éclat de balle.
La brigade a été bouclée et le gendarme blessé à la gorge transporté sur un hôpital lyonnais. L’adjudant-chef a été momentanément soigné à la clinique voisine d’où il est ressorti en début d’après-midi.
Après avoir reçu les premiers soins tout en étant menotté car surexcité, le forcené, un Roussillonnais âgé de 32 ans, a été transporté sous escorte dans un hôpital lyonnais où il a été opéré.
Confiée à la Section de recherches de Grenoble, l’enquête s’attache a cerné la personnalité de l’intéressé.
Voilà trois jours que ce père de famille était revenu d’un séjour à La Mecque. “Son comportement aurait changé de tout au tout dès son retour. Son épouse a préféré quitter le domicile conjugal avec ses deux enfants craignant pour leur intégrité”, nous confiait une source proche de l’enquête. À son domicile, les enquêteurs ont découvert de la littérature religieuse ainsi qu’un document manuscrit en français intitulé “La victoire est proche” sans pour autant lui attribuer.
Le parquet antiterrorisme n’envisage pas de se saisir de l’affaire. Dès que sa santé le permettra, l’homme devrait être entendu pour “tentative de meurtre aggravé”...
Deux enquêtes, confiées à la Section de recherches de Grenoble, ont été ouvertes.
- une pour «tentative de meurtre aggravée sur personne dépositaire de l’autorité publique»
- une seconde pour «violence avec arme par personne dépositaire de l’autorité publique» concernant le gendarme auteur des coups de feu.
Le militaire, qui semble avoir agi en état de légitime défense, a été placé en garde à vue pour les nécessités de l’enquête.