Source : AFP - AP
Selon le porte-parole du SIRPA-Terre, le drame survenu dimanche, où 17 personnes ont été blessées par des tirs à balles réelles lors d'une démonstration militaire, relève à "99,9% d'une faute non volontaire due à un mélange de munitions réelles et à blanc". Le ministre de la Défense a, de son côté, souligné "des manquements".
Le colonel Benoît Royal, chef du service d'informations de l'armée de terre (Sirpa-Terre), a déclaré lundi 30 juin que le drame survenu dimanche au 3e RPIMa de Carcassonne, où 17 personnes ont été blessées par des tirs à balles réelles, relève "à 99,9% (d')une faute non volontaire".
"Dans l'état actuel de l'analyse par l'autorité militaire et sans préjuger des résultats de l'enquête, il s'agit à 99,9% d'une faute non volontaire due à un mélange de munitions réelles et à blanc", a affirmé le colonel Royal.
Pour lui, des munitions à balles réelles ont été "conservées indûment". Il s'agit désormais de la "thèse privilégiée" par l'armée de terre, a-t-il ajouté.
Le colonel Royal a souligné que des munitions à balles réelles ne pouvaient être perçues par les militaires que dans trois cas: les exercices réalisés précisément à balles réelles sur un champ de tir ou dans un stand de tir, les gardes autour de points sensibles ou les patrouilles "vigipirate".
Des "manquements", pour Hervé Morin
"A priori il ne s'agit pas d'un tir intentionnel", avait-il indiqué peu avant à l'AP. Le sergent du groupe de commandos parachutistes, une unité d'élite, a tiré avec un fusil d'assaut lors de l'exercice organisé sur "un terrain de football entouré de barrières". "Il n'a pas ouvert le feu en direction de la foule, mais sur d'autres militaires qui simulaient des preneurs d'otages et se déplaçaient sur fond de foule", cette dernière se trouvant autour du terrain, a affirmé le colonel Royal.
De son côté, le ministre de la Défense Hervé Morin a déclaré sur France-Info : "Ce qui est certain c'est qu'il y a eu des fautes, des manquements dans les procédures puisque en aucun cas ce militaire, qui est un militaire confirmé appartenant à un régiment d'élite, n'aurait dû avoir à la fois un chargeur et des balles réelles avec lui".
Deux blessés graves
Le président du Nouveau Centre a expliqué que "les procédures qui font que vous devez rendre les balles qui n'ont pas été utilisées après chaque exercice doivent normalement empêcher ce genre de choses mais, de toute évidence, il y a eu là un soldat qui avait avec lui des balles réelles d'une part et d'autre part qui avait un chargeur qu'il n'avait pas rendu".
Si "certains parmi les 17 blessés sont déjà sortis de l'hôpital, en revanche il y a encore deux ou trois personnes qui sont traitées (...) dont l'état est très grave, a prévenu Hervé Morin, ajoutant que "les médecins continuent à réserver leur pronostic pour notamment deux d'entre eux."
"Pour le moment il est trop tôt pour se prononcer" quant aux conclusions de l'enquête, mais selon Hervé Morin, il apparaît improbable que ce "militaire qui a 8 ans d'expérience ayant participé à de nombreuses opérations extérieures" ait pu confondre les munitions puisque "les balles réelles sont d'une couleur" et "que les balles à blanc sont d'une autre couleur".
Dimanche soir, l'Elysée a annoncé que le président de la République "se rendra au chevet des victimes lundi à 10h à l'hôpital de Carcassonne et à 11h30 au centre hospitalier de Toulouse".
"Geste criminel ou pas"
"La question qui se pose, c'est: est-ce que le militaire a eu un geste criminel ou pas. Evidemment, pour l'instant, personne ne peut y répondre (...) mais la thèse qui prédomine, c'est qu'il y a eu une erreur", a déclaré sur France-3 le préfet Bernard Lemaire qui a précisé que l'auteur des tirs avait été placé en garde à vue au commissariat de Carcassonne. "La scène a été filmée par l'armée", a-t-il par ailleurs précisé en ajoutant que les images seraient saisies par la justice. La thèse d'une erreur de chargeur, ne contenant pas comme prévu des balles à blanc, est évoquée.
Selon le ministère de la Défense, les faits se sont produits lors d'une "démonstration du savoir-faire de l'unité" dans un "espace ouvert" de la caserne, située en centre-ville. Il y avait eu déjà cinq présentations similaires de 20 minutes montrant des techniques d'intervention de libération d'otages. Le drame s'est produit au cours de la sixième et dernière.
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RFI