Un touriste a été secouru alors qu’il tentait de rallier le phare le plus occidental de France, au large d’Ouessant. Au milieu des courants.
Un geste d’une rare inconscience. Carton rouge
Retour sur un événement qui aurait pu tourner au drame. Fin juillet, un touriste a été secouru alors qu'il tentait de rallier le phare le plus occidental de France, au large d'Ouessant. Au milieu des courants.
L'histoire :nawak2: :futfut:
« Si je n'étais pas venu le récupérer, il aurait dérivé jusqu'en Angleterre ! » Le 26 juillet, depuis son semi-rigide, Vincent Faillard n'en croit pas ses yeux. En pleine mer d'Iroise, à quelques encablures de l'île d'Ouessant, là où l'on trouve les eaux parmi les plus dangereuses d'Europe, il aperçoit « un truc qui se déplace en surface, plein ouest en direction du large ». Après avoir cru à un phoque, il se rend compte qu'il a bien affaire à un... nageur !
« Il évoluait sur le dos, en combinaison, en direction de Nividic. » Nividic, un phare niché sur un rocher du même nom, le point le plus à l'Ouest de la France métropolitaine. Un endroit particulièrement dangereux : même en bateau, la force du courant s'y fait sentir. Alors à la nage... « Il n'avait pas de bouée, aucune signalisation à plus de 300 m de la côte, au milieu des courants de montante ! », n'en revient toujours pas Vincent Faillard.
« Complètement inconscient »
Sans hésiter, il se rapproche à trente mètres du nageur. « Avec mes deux amis, on lui a indiqué qu'il était complètement inconscient de nager sans aucune signalisation ». Réponse de l'intéressé : un simple sourire et une royale indifférence. Sauf que quelques minutes plus tard, la situation change radicalement. Le nageur se retrouve alors confronté aux fameux courants.
« Il était à plus de 500 m et commençait à faire de grands gestes, se rappelle Vincent Faillard. Il s'était fait embarquer dans un fleuve de courant qui l'envoyait inexorablement plein nord. » Cette fois, pas question de rester sans agir. Vincent Faillard relance son semi-rigide vers le nageur en détresse, pour le sauver.
« Je pensais rejoindre le phare à la nage »
L'opération se déroule sans problème, mais le sauveteur n'était pas au bout de ses surprises. Le dialogue avec le naufragé donne à peu près ceci : « Vous faisiez quoi là ? » « Je pensais rejoindre le phare à la nage... » « Vous savez que les courants du secteur sont parmi les plus puissants d'Europe ? « Je m'en rends compte... » « Si je n'étais pas venu vous récupérer, vous partiez pour l'Angleterre... Montez à bord, je vous ramène sur la terre ferme. »
Grand seigneur, ou peut-être pour éviter que l'inconscient nageur ne retente l'expérience, Vincent Faillard lui fait faire le tour de Nividic avant de le ramener à Ouessant. Là où l'homme secouru avait visité le musée des phares et balises du Créac'h. Et découvert l'existence de Nividic...