Plusieurs centaines de milliers de personnes conduisent sans permis, a indiqué lundi le délégué interministériel à la Sécurité routière Rémy Heitz.
Cette estimation est fondée sur les 19.769 personnes condamnées pour défaut de permis en 2002 et les un peu plus de 3% de conducteurs sans permis impliqués dans des accidents corporels, a-t-il précisé. L'esentiel du phénomène n'est pas lié aux invalidations de permis, dont seulement 20.000 ont été enregistrées en 2003, a-t-il souligné.
Interrogé sur l'ampleur de ce phénomène par rapport à la sécurité routière, M. Heitz a écarté d'emblée les possesseurs de faux permis qui se procurent ce titre "à d'autres fins que la conduite, comme l'utilisation de chéquiers volés ou l'obtention de titres de séjour".
Il a divisé en trois catégories les conducteurs dépourvus de titre.
D'un côté, les jeunes qui ne passent pas le permis, soit qu'ils ne le veulent pas, soit qu'ils aient des difficultés de lecture, soit par manque d'argent. "Il y a un problème social de marginalisation de certains jeunes, c'est une forme d'incivisme", a-t-il déclaré.
Dans un deuxième secteur, on trouve des personnes dont le permis a été invalidé à la suite de la perte des points ou d'une décision judiciaire et qui n'envisagent pas de le repasser.
Une troisième catégorie, marginale, est constituée par des gens, généralement à la campagne, qui n'effectuent que de petits déplacements.
Plusieurs formes de réponses sont mises en oeuvre par la sécurité routière. En direction des jeunes, une mission a été confiée au député UMP de l'Ain Jean-Michel Bertrand afin de faciliter l'accès des jeunes au permis. Celui-ci devrait établir des pistes de travail, y compris l'instauration d'aides financières, d'ici la fin de l'année.
La répression est aussi une réponse, et la loi du 9 mars 2004 a aggravé les sanctions pour conduite sans permis en prévoyant une peine de deux ans de prison.
AFP 06/09/2004 - 15:32