BCG : ce qui a changéLa politique vaccinale contre la tuberculose a changé de visage. Aujourd'hui, une seule vaccination par le BCG suffit. Et le fameux test tuberculinique systématique est supprimé… Fini la bague et le timbre ! Enfin, ce vaccin n'est plus obligatoire pour les enfants, même s'il reste indiqué pour ceux à risque.
En France, on compte un peu plus de 10 personnes atteintes par la tuberculose pour 100 000 habitants. Beaucoup moins qu'il y a des dizaines d'années. Cependant, certaines régions françaises, plus touchées que d'autres, restent vulnérables. De plus, le nombre de cas augmente encore dans certaines populations migrantes ou précarisées.
Ce contexte particulier et les nouvelles connaissances scientifiques acquises dans ce domaine ont conduit les autorités de Santé à adapter la politique vaccinale. Aujourd'hui, certaines mesures restent en vigueur, d'autres se modifient.
On continue à vacciner avec le BCG…
BCG vaccin tuberculoseLa vaccination par le BCG reste un élément fondamental de la lutte contre la tuberculose. Il protège de façon assez efficace contre la méningite et les formes disséminées, qui sont les plus fréquentes chez l'enfant.
On vaccine donc toujours en injectant un bacille tuberculeux atténué, le BCG (Bacille de Calmette et Guérin). Celui-ci stimule la mémoire du système immunitaire sans entraîner la maladie, et apprend à l'organisme à reconnaître l'infection et à s'en protéger.
En France, les recommandations actuelles ne rendent plus obligatoire le BCG, sauf chez les enfants à risque, c'est-à-dire :
* En Ile de France (une des régions les plus touchées par la tuberculose) ;
* En Guyane (l'autre région la plus atteinte) ;
* Les enfants nés dans les pays concernés par des épidémies de tuberculose (Afrique subsaharienne, Asie…) ;
* Ceux contact avec des adultes venant de ces pays ;
* Les enfants dont les parents ou autres membres de la famille ont été touchés par la tuberculose ;
* Ceux qui vivent dans des conditions de précarité importante
En France, un test positif après BCG est un critère d'immunité alors qu'un test négatif signe l'absence de protection, en Belgique, la lecture des tests est totalement inversée : un sujet positif est considéré comme malade et non pas comme immunisé.
La cuti-réaction à la tuberculine est une méthode d'investigation pratiquée pour savoir si le sujet a été en contact avec le bacille ou si la vaccination (faite avec le bacille Calmette-Guérin BCG ) qu'il a subi a provoqué la fabrication d'anticorps.
Cette cuti-réaction est négative si le sujet est indemne de toute affection tuberculeuse ou s'il n'a pas été vacciné.
Elle est positive chez le sujet qui a été en contact avec le bacille ou qui a subi la vaccination.
On ne revaccine plusAutrefois, on vaccinait et on vérifiait la mémoire immunitaire par un test post-vaccinal avec une intradermoréaction, une bague ou un timbre. En cas de réaction négative, on revaccinait… sans se lasser jusqu'à ce que le contrôle post-vaccinal à la tuberculine soit positif. Mais aucune étude n'a confirmé l'efficacité de la revaccination.
Dans un premier temps, le nombre de BCG a donc été limité à 3.
Et aujourd'hui, c'est fini. On ne revaccine plus. Le BCG est fait une fois et c'est tout.
Le dernier arrêté de 2004 stipule "qu'il n'y a pas lieu de revacciner une personne ayant eu une première vaccination, même en cas d'intradermoréaction à la tuberculine négative".
La technique de référence du BCG est précisée.
Aujourd’hui, la vaccination BCG se fait uniquement par injection intradermique. En effet, Monovax était le seul à proposer une vaccination par multipuncture mais il a été retiré du marché le 31 décembre 2005 parce qu’ils ne correspondaient plus aux recommandations internationales.
La preuve écrite de cette vaccination - ou la cicatrice, le cas échéant – doivent attester de la réalisation de la vaccination BCG.
Corollaire de ces bouleversements, la gamme d'AventisSanofi Pasteur MSD, qui est le seul fournisseur en France, évolue. Le vaccin BCG Pasteur est remplacé par l'un des 4 principaux vaccins BCG utilisés dans le monde, le BCG SSI, premier vaccin ayant une autorisation de mise sur le marché européenne
On ne fait plus de contrôle systématique.
Le test tuberculinique qui servait à vérifier que le BCG avait “pris“ n'a plus d'intérêt puisqu'on ne revaccine plus. Le contrôle systématique, autrefois obligatoire après vaccination et tous les ans pour les écoliers de tous âges, est donc supprimé. Oubliés les tests imposés par les établissements scolaires…
La raison : il n'y a qu'une faible corrélation entre l'allergie tuberculinique post vaccinale et la protection clinique du BCG.
Le test tuberculinique est cependant encore d'actualité dans quelques cas.
Il est pratiqué dans les situations suivantes :
* Avant la primovaccination (sauf chez les nouveau-nés de moins de 4 semaines ) pour vérifier que l'enfant n'a pas été infecté par la tuberculose auparavant ;
* Dans le cadre d'une enquête autour d'un cas de tuberculose, chez les personnes qui ont été au contact d'un malade, là encore pour vérifier qu'elles n'ont pas attrapé la maladie.
* Comme aide au diagnostic de la tuberculose et comme test de référence dans le cadre de la surveillance de certaines professions plus exposées.
Obsolète, le timbre d'autrefois
Cette méthode a été supprimée. Une seule technique s'impose aujourd'hui : l'injection par voie intradermique.
Conséquence, Sanofi Pasteur MSD a mis à la disposition des médecins le Tubertest, test tuberculinique pour injection intradermique, plus sélectif et spécifique que le test d'ancienne génération.
Dr Chantal Bruet Ferréol
Voilà ce que j'ai sur le BCG . Donc normalement pas de souci pour ton dossier
Bonne lecture