Bonsoir messieurs, dames,
mes excuses pour cette réponse tardive. Quelques jours d'absences et des tentatives de discrédit ma foi plutôt bien menées quoique sans véritables portées objectives. J'aime beaucoup cette petite phrase de J.Chirac qui répondant à une question déclara: " ça m'en touche une sans faire bouger l'autre". Autant débuter une réponse par une petite pointe d'humour, un zeste de dérision dans un monde de brutes.
"pourquoi les infirmiers protocolés n'auraient pas leur place dans le système pré-hospitalier et devraient donc reprendre le chemin des hôpitaux pour reprendre vos termes ? Vous n'avez pas répondu. C'est bien beau d'affirmer des choses mais étayez un peu vos réponses." ... "6000 ISP à la louche qui prennent des gardes sur leurs temps de repos. Vous pensez vraiment que le problème de la pénurie infirmière réside à ce niveau ?"
==> Mes propos étaient explicites depuis le départ. Si la hausse des dépenses n'est bien évidemment pas attribuable au seul exercice des infirmiers dans le domaine du pré-hospitalier l'ensemble de l'organisation des secours est à repenser autour de deux acteurs : l'ambulancier et le médecin. Ces 6000 ISP sont 6000 ISP de trop ainsi que les 195000 pompiers volontaires qui effectuent régulièrement des transports sanitaires et privent les ambulanciers de leur activité. Laissons le soin à des professionnels (qui plus est sont imposables sur le revenu...)d'occuper pleinement leur profession. Là est un des fondements de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, le droit au travail. Le recours au bénévolat et au volontariat dépossèdent notre profession de sa substance.
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"Je pose une question : combien de milliers d'euros pour créer une nouvelle profession de paramedic ?"
==> Des milliers d'euros qui ne couteront rien à la société car financés par des fonds auprès desquels les employeurs et les salariés cotisent. La formation professionnelle continue et accessible aux ambulanciers justifiant d'une certaine ancienneté et d'aptitudes. Sinon, le recours aux bacheliers par voie de concours afin d'ouvrir l'accès à cette formation avancée...
Sinon à la très anglo-saxonne appellation de paramédic je préfère une traduction bien française d'auxiliaire médical.
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"Et la justification que vous donnez à cette exigence est une pseudo loi qui voudrait que pour manipuler un médicament il faudrait être bachelier (ce qui est complétement faux en France comme ailleurs). Je n'invente rien, ce sont vos propos."
==> En effet vous n'inventez rien et ce sont mes propos. Que je maintiens. Votre attitude depuis le départ a consisté à vous concentrer sur "l'absolu" et le souci du "détail" et des "exceptions" par opposition à une vision d'ensemble qui est la mienne. Depuis quand la population d'aides-soignants est-elle devenue majoritaire en ce qui concerne l'accès à la formation d'infirmier ? La formation continue de ces personnels non bacheliers susceptibles de devenir infirmier et qui sait ! un jour devenir médecin ! justifie t-elle que vous vous focalisiez à ce point sur ces phénomènes existants mais non majoritaires ? Certes s'il est louable de rappeler qu'avec de la détermination des êtres s'avèrent capables de démonstration de qualités exceptionnelles en des circonstances difficiles on ne peut pour autant faire de cas minoritaires une tendance.
L'accès au concours d'école d'infirmiers est ouvert aux bacheliers. Seuls 10 à 15% (je vais pousser jusqu'à 20% pour donner un peu de poids à vos propos) d'aides-soignants justifiant d'une certaine ancienneté (3 ans de mémoire) composent l'effectif des étudiants infirmiers en salles de cours. Cet état de fait découle de directives ministérielles qui en tout état de causes doivent s'avérer conformes à la loi...
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"Vous n'étayez rien, vous avancez des hypothèses non chiffrées sur de prétendues économies qui ne reposent sur rien. Vous n'êtes pas capable de définir les contours de votre nouvelle profession, et donc évidement pas plus de la formation qui y amène. Plus grave, vous avez une approche franchement très grossière du système de santé et de l'organisation des secours pré hospitaliers. Vous ne comprennez d'ailleurs apparemment pas quels sont les rôles et les compétences des différents intervenants qui y exercent."
==> Approche grossière... ou approche globale. Une vue d'ensemble. Mais ce n'est pas une maladie. Le souci du détail est plus proche de la manie. Vous pouvez douter de mes compétences (bien que je ne doute pas des vôtres) mais n'étant pas nombriliste par nature il me parait délicat de poursuivre une discussion qui tourne en rond.
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"Vous utilisez à tort et à travers des termes (loi, protocole, ...) dont vous ne comprenez manifestement ni le sens, ni les tenants et aboutissants."
==> Et pourtant...
"Le programme a l'air prometteur mais vos interventions démontrent une tendance ferme et non ouverte."
==> Doux euphémisme... n'ayez pas peur des mots cher collègue ! vous auriez très bien pû dire "catégorique" que cela ne m'aurait pas froissé. Puisque c'est exact. Mais c'est malheureusement (heureusement ?) la qualité (le défaut ?) des personnes qui savent généralement ce qu'elles font... en moyenne
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"Vous souhaitez révolutionner le mode de fonctionnement du monde ambulancier et du secours alors qu'il existe déjà quelque chose."
==> Je ne souhaite pas une révolution qui par définition implique de tourner en rond pour revenir au point de départ. Une évolution qui nous serait favorable me parait plus appropriée.
Je tiens à rappeler que le milieu du secours m'importe peu. Si je défends cette position c'est par égard pour mes collègues qui je l'ai bien compris, sont enthousiastes à l'idée de voir la profession évoluer en ce sens. Mais pour être honnête, ce n'est pas là la priorité d'ADF (voir avec OMTPH pour cela) et encore une fois au risque de me répéter je trouve cela regrétable de voir que cet aspect prenne le pas sur les conditions de travail et les salaires. Ils n'empêche que les choix politiques pris ces 30 dernières années en matière d'organisation des secours sont onéreuses et d'une efficacité discutable. Et c'est là dessus que tous les partenaires sociaux, acteurs médicaux, auxiliaires médicaux, secouristes devraient travailler afin d'améliorer la réponse urgente tant en quantité (maillage territorial) qu'en qualité (en finir avec ce fossé entre la Rolls des secours soit le SMUR et la clio en la représentation du secouriste oxygène/attelles/DSA) tout en diminuant la facture et non au détriment du salaire de l'ambulancier... pendant que d'autres arrondissent leur fin de mois en montant des gardes sur leur temps de repos ! Ils se dévouent tellement corps et âmes pour le patient/victimes (c'est du moins en ces termes que l'on peut les écouter se justifier, une forme d'empathie exarcerbée envers son prochain...) qu'ils vont demander du rab dans l'autre camp... un coup blanc, un coup rouge... Et bien sûr, échappant à l'impôt.
Il existe donc bien quelque chose en France, mais ce quelque chose prend plus l'apparence d'un dogme qu'une volonté de répondre à une logique. Pas étonnant que notre pays connaisse la crise donc (comme d'autres pays d'ailleurs mais pour des raisons différentes, des dépenses publiques non maitrisées car par nature on ne se dresse pas contre des dogmes). Quand vous dîtes: "C'est déjà la guerre pour pas mal de choses et j'ai peur que les choses ne s'améliorent pas!" je vous répondrai que le choc est inévitable. C'est ce qu'on appelle un conflit d'intérêt. Quant on désire éviter les questions qui divisent on a le choix de mener une politique de l'autruche. Cette façon de faire fonctionne un temps puis on connait la suite. Les différents gouvernements n'ont pas sû trancher sur cette question en particulier et pour d'autres. Maintenant il faudra assumer les conséquences. La République ne fédère plus depuis bien longtemps le peuple français autour de la Fraternité mais autour d'un train de vie plutôt tranquille au demeurant et qui se retrouve violemment remis en cause. Donc forcément des tensions vont en découler car tout le monde ne tirera plus si facilement son épingle du jeu. Par conséquent si nous ne désirons pas une fois de plus occuper notre rôle de dindon de la farce il va bien falloir se rallier à une idée simple: notre défense. Et souvent la meilleur des défenses est l'offense. Au risque de déplaire. Cependant je ne doute pas que d'autres salariés sauront déterminés où sont leurs intérêts car la forme leur importe peu.
"Quand je vois la réaction de deux intervenants infirmiers ça ne me laisse guère envie de me ranger sous votre bannière."
==> Pikachu... nous ne vivons pas au pays des Bisounours. Si nous ne sommes réduit à ce que l'on est avec tous les problèmes que nous connaissons dans notre profession c'est bien parce que nous sommes silencieux, passifs, rêveurs, oisifs, égoistes et endormis. ADF tient à inverser cette tendance. Depuis trop longtemps l'on entend ce discours "ce sont les patrons les véreux" etc, etc... or s'ils ne sont pas tous blancs bleus ils sont impuissants face aux lobbys des Sapeurs Pompiers et autres organisations des infirmiers. Au final c'est vous, moi et les autres collègues qui en payons le prix fort. Ce sont des employeurs de petites PME, pas des patrons du CAC40. Ils n'ont aucun pouvoir, aucun moyen de pression. Par contre tous ensemble, salariés et employeurs nous pouvons agir et défendre l'avenir via un projet commun démontrant à nos futurs élus qu'une autre vision de notre profession que celle que d'autres se sont évertués à dénigrer est possible et dans l'intérêt du plus grand nombre. Arrêtons de nous tromper d'ennemi. Il n'y a pas d'ennemis. Nous avons juste des obstacles sur le chemin de l'élévation de notre profession.
Bon week-end à tous et toutes.