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Les secours en montagne et les différents intervenants.

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kit055:
Le métier de "secouriste en montagne" reposait auparavant sur le bénévolat des sociétés de montagne et des compagnies de guides, dont les moyens se révélèrent nettement insuffisants face à la démocratisation de l’alpinisme après la Seconde Guerre mondiale.

L’affaire Vincendon et Henry mettra cruellement en lumière ces lacunes dans les derniers jours de l’année 1956. Alors qu’ils partaient à l’assaut du mont Blanc par l’éperon de la Brenva, les deux jeunes alpinistes sont pris dans une tempête et restent bloqués pendant près de dix jours, visibles à la jumelle depuis la vallée, avant de succomber au froid, à l’épuisement et à l’absence de vivres. Rendues difficiles par les mauvaises conditions météorologiques mais surtout déclenchées trop tardivement, les tentatives de sauvetage engagées ont failli. Pire, le crash de l’un des hélicoptères de secours nécessitera une nouvelle cordée pour venir en aide aux secouristes...

Moins de deux ans plus tard, la gendarmerie ayant en charge la sécurité du territoire et compétante en enquête judiciaire sur tout le territoire Français créée sa première unité spécialisée à Chamonix à la suite de la circulaire du 21 août 1958 qui organise les différents corps de secours en montagne sous la responsabilité des préfets.
Interviennent désormais officiellement les Compagnies Républicaines de sécurité et la Gendarmerie Nationale. Ces deux entités vont former un personnel très spécialisé et de haut niveau et viendront peu à peu se substituer aux associations bénévoles.

Au début des années 60 s’effectue une réorganisation avec un accent particulier sur le secours en montagne. L’Alouette II permis l’accès à la haute montagne, les hélico Bell étant limités à 3000m et introduisit le treuil à la place de l’échelle de corde… bien peu pratique. Les civières externes des Bell furent adaptées et une interne fut développée par les mécaniciens. En 1963 c’est la naissance de la légendaire Alouette III qui marquera à jamais la Gendarmerie et le secours en montagne en particulier. Des stages de pilotage en montagne étaient programmés avec des moniteurs gendarmes à Briançon.

En 1972, la couverture des zones de montagne du territoire national par les groupes spécialisés de secours des CRS et de la Gendarmerie, entité disposant du monopole des moyens aériens est complète. Ils vont désormais assurer l'ensemble des missions d'exécution des secours en montagne.
C'est en 1985 que la structure nationale recevra l'appui d'un troisième corps, les Sapeurs-pompiers par l'intermédiaire du Groupe de recherche et d'intervention en milieu périlleux qui de prendra la dénomination de Groupe Montagne des Sapeurs-Pompiers (G.M.S.P.).

Rappelez vous que les accidents en montagne ne sont pas qu'affaire de secours mais peuvent également faire l'objet de procédures judicaires, que seul les gendarmes sont habilités à rédiger, afin de déterminer s'il y a eu faute par négligence en cas de décès !!
Aujourd’hui la coopération et les responsabilités entre les gendarmes, CRS et sapeurs-pompiers qui assurent cette mission, est définie par la circulaire « Kihl » du 6 juin 2011. (M. Kihl, à la demande du ministre de l'intérieur, a rédigé un texte visant à coordonner leurs interventions, sous l'autorité du préfet qui a la responsabilité de décider du commandement). Cette circulaire répond à la préoccupation de "définir les modalités d'une coopération normée entre les différentes entités parties prenantes" (gendarmes, CRS, sapeurs-pompiers) pour que la mission de secours à personne soit assurée "sans carence fonctionnelle ni redondance des moyens".
Désormais pour le secours en montagne, l’engagement sera commun et c'est le nouveau plan ORSEC-Montagne, qui crée des binômes CRS ou gendarmerie et sapeurs-pompiers, pour intervenir avec plus d’efficacité et de cohérence.


--- Citer --- Que s’est-il passé mardi lors du drame qui a coûté la vie à six alpinistes, dont un guide, qui redescendaient de la pointe de l’aiguille d’Argentière (3.901 m) dans le massif du Mont-Blanc? Une enquête, menée par le peloton de gendarmerie de haute-montagne (PGHM) de Chamonix et la section de recherche de Bonneville (Haute-Savoie) devrait établir les circonstances du drame et les éventuelles responsabilités.

--- Fin de citation ---

Cessons donc cette polémique, le fait est que les CRS sont tout aussi compétent que les gendarmes ou que les SP en montagne et que dès lorsqu'un acteur du secours est spécialisé dans le secours en montagne il est parfaitement en droit de l'exercer, il n'y a pas de jalousie ou de rivalité à avoir on est en train de parler de victimes.
Donc les CRS comme les SP ont leurs spécialités différentes les unes des autres, il se trouve que dans ce cas ils en ont une en commun, je crois qu'on devrait se réjouir de pouvoir faire travailler ensemble deux institutions plutôt que de se cracher à la figure pour jouer au "moi d'abord !".

Le rapport de la Cour de Comptes – un document de plus de 200 pages – relève plusieurs problématiques. En particulier, l’analyse générale du dispositif de secours en montagne fait ressortir un défaut de cohérence dans l’organisation des services et l’implantation des unités.

Paradoxe aujourd’hui en montagne, puisqu’il existe trois services qui interviennent au titre du secours : les policiers avec les sections et les détachements de montagne des compagnies républicaines de sécurité (CRS) ; la gendarmerie, avec ses pelotons de gendarmerie de montagne (PGM) et de haute montagne (PGHM) ; et les sapeurs-pompiers des SDIS (Service Départemental d’Incendie et de Secours), avec les groupes montagne des sapeurs-pompiers (GMSP).

Globalement, la Cour des compte évalue que le coût global du dispositif d’Etat (policiers et gendarmes) représente 61 millions d’euros annuels dont 31 % sont imputables à l’emploi des hélicoptères dans lesquels embarquent le plus généralement les secouristes.
En l’absence de données fiables et exhaustives, le rapport n’a pas évalué le coût complet du dispositif déployé par les SDIS. Il a cependant été relevé « qu’ils déploient parfois des moyens non justifiés dans le but de développer leurs interventions en zone de montagne.  »
Le coût d’une intervention est en moyenne de 8 600 euros.

narchos34:
Ba de toutes les manières le secours montagne chez la gendarmerie et les CRS est voué à disparaitre à plus ou moins long terme, tel est la volonté de nos politiques.

Pour ceux qui sont persuadés du contraire regardez ce qui c'est passé pour les CRS qui surveillaient les plages et rappelez vous le discours du président de la république sur la volonté que chaque services de l'état retrouve la place qui lui est destinée. Le but étant aussi pour nos ministres de réduire les effectifs et ainsi faire des économies et d'appliquer la politique du chacun son métier et les vaches seront bien gardées.
Je n écris pas ces lignes pour débattre de l'efficacité des gendarmes en montagne ou de leur utilité car ils ont prouvé et prouvent encore tous les jours leurs valeurs et leur professionnalisme. Ils ont laissé trop des leurs pour que leur soient retiré cette gloire mais c'est plutôt pour dire aux personnels concernés "attention" les dires de vos chefs (et des notre aussi ) ne sont que trop souvent de la poudre aux yeux pour masquer la réalité et atténuer la grogne de certain.

Maintenant je vais revenir sur un sujet principal le 112 - c'est un numéro de spécialistes du secours et non pas de généralistes.
Les questions posées par les centre 15 et 18 lors de la réception d'un appel d'urgence sont exactement les même que celle qui sont posées par les professionnels de la montagne car il existe un protocole prédéfini pour la gestion de ce genre d'intervention. La deuxième chose c'est qu'il existe des radios VHF près réglées sur une fréquence destinée au secours montagne (pour plus de renseignement voir les préfectures ou les mairies) mais pour cela il faut arrêter de partir en montagne comme on part en camping.
Donc inutile de retenir des numéros à rallonge mais qui sont loin d'être illégaux.
 
Je tiens à rappeler que aucun moyens de communication est considéré illégal à partir du moment ou il est mis en œuvre pour aporter secours et assistance.

merci et bonne journée. 

Jeano 11:
Ça ce n'est que ta vision étriquée des choses et ce n'est pas celle de la cour des comptes ni des Maires du littoral ;D
Face aux rivalités auxquelles se livrent les services de secours en montagne, la Cour des comptes propose à terme le retrait des CRS de cette activité, voire leur transfert vers la gendarmerie.
Les pompiers sont aussi invités à limiter leur action.
Quand les plages de Porto-Vecchio sont sous la surveillance des CRS-MNS ICI mais il y a d'autres plages qui échappent au SP  ;) car les maires réclament plus de CRS pour surveiller les plages du Languedoc-Roussillon. Un CRS peut obliger un baigneur à sortir de l'eau, grâce "à leur implication, leur autorité naturelle et leurs pouvoirs de police, pas un civil de la SNSM ou d'un sapeur Pompier  ;) La Cour des comptes "ignore les réalités", a estimé le maire PS de Ouistreham, dans le Calvados. "Il est évident que les jeunes de la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM) ou les Pompiers n'ont pas cette compétence de police qu'ont les CRS", et il ajouté, "Que les CRS soient sur la plage ou dans une caserne à attendre une éventuelle manifestation, je crois qu'ils sont plus utiles sur les plages." C'est l'avis de tous les maires des communes du littoral, a assuré l'élu.

Quant aux plans de secours, ils doivent épouser l'échelle des massifs.
Selon le rapport, le secours en montagne mobilise au total 774 personnes : 322 gendarmes déployés dans 18 départements avec 20 pelotons de gendarmerie de haute montagne (PGHM) ou pelotons de gendarmerie de montagne (PGM), 180 CRS présents dans six départements et 334 pompiers dans 19 départements. Il représente environ 8.000 interventions par an.
C’est peu comparé aux 52.000 interventions sur le domaine skiable. Mais elles ont un coût élevé du fait de l’utilisation fréquente de l’hélicoptère. Celui-ci pèse pour 31 millions d’euros sur les 61 que coûte le dispositif d’État. Soit un montant moyen de 8.600 euros, sachant qu’aucune compensation ne peut être demandée aux communes ou aux victimes. Côté pompier, c’est le flou.
"En l’absence de données fiables et exhaustives, il n’a pas été possible d’évaluer le coût complet du dispositif déployé par les Sdis", précise la Cour, alors que ces derniers sont principalement financés par des départements à cours de recettes.
Ce sont les préfets de département qui doivent coordonner l’action des services sur leur territoire dans un plan de secours départemental. Or ils "doivent arbitrer des rivalités contre-productives entre services".
Dans de nombreux départements (Savoie, Isère, Hautes-Alpes, Alpes-Maritimes, Hautes-Pyrénées, Haute-Garonne et Pyrénées-Orientales) un système d’alternance a été mis en place : gendarmes et CRS se relaient une semaine sur deux. Ailleurs, il peut s’agir d’une alternance pompiers-gendarmes. Parfois les gendarmes interviennent seuls.

Cependant le préfet des Hautes-Alpes Jacques Quastana a pris un arrêté le 15 octobre 2012 qui établit un nouveau plan pour le secours en montagne haut-alpin qui consacre le centre opérationnel départemental d’incendie et de secours comme “centre d’organisation de tous les secours”.

Paradoxe, la cour des comptes préconise aujourd’hui de limiter l’intervention des pompiers en montagne.


--- Citer ---La Zone Gendarmerie Nationale (ZGN) comprend 90 % du territoire français, n'excluant que les zones fortement urbanisées. C'est donc à la gendarmerie que revient la responsabilité de la sécurité publique dans les grands espaces naturels. Dans cette optique et afin de remplir les missions qui lui incombent avec efficacité, la gendarmerie a mis sur pied des unités spécialisées.

--- Fin de citation ---

“Le dispositif repose sur un engagement des moyens adapté aux besoins de chaque situation. Il définit le rôle des différents intervenants.
1. la réception de l’alerte est assurée par le Codis (pompiers, ndlr).
2. Le traitement de l’alerte est organisé dans le cadre d’une conférence téléphonique entre les différents intervenants.
3. En fonction de l’analyse menée lors de la conférence, le Codis décide de l’engagement des moyens, en privilégiant la solution la plus adaptée et en évitant toute redondance”, indique aujourd’hui la préfecture. “Ce dispositif vise à assurer la cohérence du secours en montagne en évitant précisément que les unités compétentes n’interviennent sans coordination”.

Concernant le désengagement des CRS, une source proche du dossier dans les Hautes-Alpes note qu’il est «très prématuré de dire que la CRS de Briançon va fusionner avec le PGHM. Le rapport apporte des préconisations qui ne sont en aucun cas obligatoires. En tout état de cause, si des choses se passent, ça ne se fera pas du jour au lendemain.»

Commandé par la Commission des Finances, le rapport sur l’organisation du secours en montagne et la sécurité des plages commence à faire du bruit dans l’Alpe. Publié le 14 novembre 2012, il préconise “d’étudier l’option d’un désengagement des unités de CRS et sa prise en charge complète dans les secteurs concernés par les unités spécialisées de gendarmerie”.

En clair, le gendarme, fort de son statut de disponibilité permanente, est le moins coûteux à compétence équivalente. Le système d’alternance entre PGHM (peloton de gendarmerie de haute montagne) et les sections CRS dans les Hautes-Alpes, l’Isère ou la Savoie, vit-il ses dernières heures ?

“Moyens disproportionnés”

Le rapport pointe “un défaut de cohérence dans l’organisation des services et l’implantation des unités” et suggère une logique de massif dans l’utilisation des moyens humains et matériels qui aujourd’hui sont des ressorts des préfets dans le cadre des plans de secours.
Le caractère interdépartemental de certains secteurs “conduit à l’engagement de moyens disproportionnés”. Ainsi l’emploi de l’hélicoptère, qui pèse le tiers de la facture globale de ce service public gratuit en France, gagnerait à être rationalisé.

Dans ce rapport très pro gendarme, même si la faible activité des petites unités, les PGM, est pointée (un secours par semaine en Corse hors saison estivale !), les sages de la rue Cambon stigmatisent la concurrence entre services qui “provoque des dysfonctionnements qui […] nuisent à l’efficacité et à l’efficience des interventions”.

Les pompiers visés  :o

Alors que depuis les années 1990 et l’arrivée d’un troisième acteur, les pompiers, les tensions étaient vives, ce rapport met à mal le principe de complémentarité souvent avancé par des unités qui défendent leurs positions dans cette activité médiatique, à fort pouvoir d’image. Seulement, “les interventions en doublons sont fréquentes”, dit le rapport évoquant “un contexte exacerbé de concurrence qui conduit à des doubles engagements systématiques de services qui en viennent à se disprostituer les interventions”. Selon les endroits la gestion des alertes en souffre.

Au final, dans un contexte budgétaire tendu, la Cour appelle à mutualiser les ressources et recommande la fusion des structures de formation (École militaire de haute montagne, CNISAG pour les gendarmes et CNEAS pour les CRS) en un centre commun avec les pompiers.

Quant au rôle de ces derniers, la Cour des comptes va dans le sens d’une limitation de leur activité, estimant que “les SDIS déploient parfois des moyens non justifiés ”.  :o

Exemple de Conflits ou de dysfonctionnement au moment de l’hélitreuillage

Le 18 juillet 2011 à 15h35, le Codis 06 alerte la CRS 06 au sujet d’un homme souffrant d’une luxation à l’épaule au niveau de la rivière de l’Esteron, dans la commune de Toudon. Compte tenu du secteur, le Dragon 06 (hélicoptère) est demandé mais il réclame un délai, étant alors engagé sur un autre secours. Un nouveau contact avec la victime confirme qu’il n’y a pas d’urgence vitale. La CRS 06 engage deux secouristes à pied pour approcher de la victime avant l’arrivée de l’hélicoptère. Un nouveau contact avec Dragon 06 apprend qu’il sera indisponible. L’hélicoptère de la gendarmerie de Digne (04) ne peut être obtenu avant un délai de 40 minutes.

Le Codis 06 engage alors un hélicoptère de type Bell bombardier d’eau avec, à son bord, quatre personnels du groupe Grimp (pompiers) et un médecin. Arrivés sur le site, les secouristes CRS constatent que les pompiers sont déjà présents avec l’hélicoptère bombardier d’eau. À l’arrivée de l’hélicoptère de la gendarmerie, un vif conflit éclate entre les CRS et les pompiers, ces derniers insistant pour réaliser l’hélitreuillage. Trente secouristes pour une luxation de l’épaule  >:( >:(

C’est un exemple de dysfonctionnement cité dans le rapport.
Il y en a d’autres.
Comme la mobilisation de 30 secouristes pour une luxation de l’épaule et un hématome à la cuisse (en décembre 2011 dans les Vosges).
“Débordés par l’événement”

Comme le note un des responsables du secours en montagne dans le département, “les Hautes-Alpes ne sont pas citées dans les exemples de dysfonctionnement. Globalement, les choses se passent quand même bien”. De fait, le rapport de la cour des comptes mentionne que “dans les Hautes-Alpes, gendarmes et fonctionnaires des CRS sont accusés d’engager des moyens extra-départementaux (hélicoptères, renforts d’avalanches) sans en référer au Codis”, à savoir le régulateur du secours dans le département.

Le dernier dysfonctionnement qui ait fait parler de lui remonte à 1998.
Le lieutenant Haas, patron du PGHM de Briançon, remettait en cause l’intervention des CRS sur l’avalanche qui a coûté la vie à onze personnes à Crots. “Vite débordés par l’événement”, “refusant jusqu’à 14h40 – alors que l’alerte avait été donnée à 13h30 - de laisser embarquer les gendarmes et leurs chiens”, “oubliant de comptabiliser les personnes évacuées, etc”.

Bref dans le Secours en montagne c’est mieux sans se marcher sur les pieds pour tout le monde ???

La montagne représente près du tiers du territoire métropolitain, la montagne est un enjeu majeur pour la gendarmerie, en termes de police judiciaire, d'intervention, mais aussi de prévention.
Dans ce milieu difficile, parfois hostile, chaque intervention nécessite des technicités et des savoir-faire particuliers que la gendarmerie a acquis depuis un demi siècle, ses unités territoriales, mobiles, spécialisées et aériennes conjuguent leurs efforts au quotidien.

Historique :
Auteur d'un ouvrage juridique de référence sur le secours en montagne, le préfet Marcel Pérès affirme : "Le secours en montagne est une magnifique vitrine que les différents services se disprostituéent, et qui a été attribué aux gendarmes et au CRS de montagne pour des raisons historiques".

Cette attribution remonte à Noël 1956 avec la mort de Jean Vincendon et François Henry, deux jeunes alpinistes qui avaient tenté l'ascension du Mont-Blanc par la Brenva en plein hiver. Ils étaient restés bloqués à 4.000 m d'altitude et leurs agonies avaient été suivie en direct à la jumelle pendant 10 jours par les habitants de Chamonix (Haute-Savoie).
Deux ans après naissait le PGHM de Chamonix, suivis d'autres PGHM et des CRS de montagne.

Jeano 11:
Secouristes, mais enquêteurs avant tout  8)  :)
Comme précisé dans le code de la sécurité intérieure, les gendarmes, acteurs de missions de sécurité civile, assurent le respect des lois tout comme la protection des personnes et des biens.
Le rôle d'enquêteur des personnels des unités spécialisées est inséparable de celui de secouriste.
La compétence judiciaire et sa connaissance fine de la réglementation en montagne amène la Gendarmerie, dans le prolongement ou indépendamment des opérations de secours, à établir le plus précisément possible l'origine, les liens de causalité et les circonstances d'un accident, ou d'infractions à l'environnement, au droit du travail, etc...
Le gendarme dirige ces enquêtes avec tout son savoir de technicien montagnard, savoir sur lequel s'appuient les magistrats.
Lors de chaque mission, l'intervention des militaires du PGHM est double : ils agissent en urgence dans le cadre du secours puis prennent de la hauteur pour étudier la scène dans son ensemble et effectuer les premières constatations.
Selon la nature de l'événement, ils sollicitent un Technicien en identification criminelle, ce ne sont pas les pompiers qui en sont capables.

Trois bons livre " Secours extrêmes en montagne et en milieu vertical "
par Marcel Pérès (Auteur), Philippe Poulet (Auteur) et Anne Sauvy.

Descriptions du produit et présentation de l'éditeur :
Marcel Pérès, auteur du rapport sur le secours en montagne remis en juin 2004 au Ministre de l'Intérieur, revient sur les tragédies qui, de 1820 à nos jours, ont façonné l'histoire de ces secours extrêmes.
Par ses récentes investigations et une analyse minutieuse de l'accidentologie dans cet environnement, il nous montre à quel point, aujourd'hui encore, le sauvetage de personnes en détresse est l'affaire de tous au titre de la solidarité nationale.
Ce livre présente l'ensemble des acteurs du secours en montagne et en milieu vertical : les Pelotons de gendarmerie de montagne (PGM) et de haute
montagne (PGHM), les sections montagne des Compagnies républicaines de sécurité (CRS), les groupes spécialisés des sapeurs-pompiers (GSM, GRIMP et GREP), les équipages et leur nouvel hélicoptère l'EC.145, les médecins urgentistes qui les accompagnent, ainsi que toutes les autres équipes spécialisées.
Grâce aux images à couper le souffle de Philippe Poulet et aux témoignages forts en émotions recueillis auprès de secouristes ou de victimes, vous découvrirez les actions et les moyens techniques de ces unités hautement qualifiées.

Le plus grand centre de secours en montagne du monde est situé à Chamonix, où le PGHM (peloton de gendarmerie de haute montagne) a dépassé le cap des 1 000 interventions annuelles. Fascinée par le travail et le courage des sauveteurs - secouristes-guides, médecins, pilotes, mécaniciens - et partageant leur amour de la montagne, Anne Sauvy a passé avec eux l'été 1997 pour vivre au quotidien la réalité d'une saison de secours.
Commencée dans un calme relatif, celle-ci connut bientôt des drames. Mais c'est un regard empreint de respect et d'amitié, n'excluant pas l'émotion, que l'auteur a su poser sur les événements.
II en résulte un document passionnant, très humain, qui soulève aussi des questions importantes telles que la responsabilité en montagne, l'organisation des secours, leur gratuité, la prévention, le rôle des médias.

Biographie des auteurs :

Philippe Poulet, Photographe professionnel spécialisé dans les sports de pleine nature depuis une vingtaine d'années. Il affectionne tout particulièrement le monde vertical. Diversifiant son travail, il illustre aussi bien la presse nationale et internationale que les titres spécialisés... Il fut l'auteur, il y a une dizaine d'année, du premier ouvrage photographique sur le secours en montagne.

Marcel Pérès, Originaire d'une haute vallée des Hautes Pyrénées, au pied du cirque de Gavarnie, Marcel Pérès a embrassé une carrière, où sports, nature, montagne et sécurité occupent une place prépondérante.
Il fut, tour à tour, inspecteur départemental, directeur départemental et régional de la Jeunesse et des Sports, en poste notamment à Toulouse et en Corse ; sous-préfet dans plusieurs arrondissements de montagne ; directeur de cabinet du Préfet de l'Isère, en charge de la Sécurité Civile et sous-préfet de l'arrondissement " montagne " de Grenoble, directeur de l'École nationale de ski et d'alpinisme.
Aujourd'hui, préfet hors-cadre chargé de mission au ministère. Il est l'auteur du rapport remis en juin 2004 au ministre de l'Intérieur préconisant un retour à la gratuité des secours en montagne.

Anne Sauvy, historienne du livre à l'Ecole pratique des Hautes Etudes, alpiniste et écrivain, est l'auteur de : Livres saisis à Paris de 1678 à 1701 (Nijhoff, 1972), Le Miroir du coeur, quatre siècles d'images savantes et populaires (Cerf 1989), de recueils de nouvelles : Les Flammes de pierre (PUG, 1993), Le Jeu de la montagne et du hasard (PUG, 1995), La Ténèbre et l'Azur (Arthaud, 2000), d'un roman, Nadir (Glénat, 1995), et d'un ouvrage historique, Chamonix d'un siècle à l'autre (Arthaud, 2001).

Jeano 11:
Le secours en montagne : la circulaire Kihl, du 6 juin 2011, fournit aux préfets de département les éléments de doctrine nécessaires à la mise en place de dispositifs de secours coordonnés.
Le secours en montagne est organisé, au niveau de chaque département, par le préfet, via les directives spécifiques orsec montagne qui prévoient les missions, l'organisation des secours diffère selon les départements.
Dans certains, il y a unicité du corps qui intervient (cas de la gendarmerie sur le massif du mont-Blanc).
Plus fréquemment, les secours sont assurés en alternance par la gendarmerie, les CRS ou les sapeurs-pompiers enfin, il existe aussi le cas où les équipes d'intervention sont mixtes gendarmes/pompiers.

Création de Groupe Montagne de la Gendarmerie .. le GMG  ;)

On connaît leur dévouement et leur professionnalisme quand il faut aller sauver des vies, récupérer des touristes imprudents sur une barre rocheuse, porter secours à des naufragés des cimes blessés dans une crevasse ou fauchés par une avalanche. Aujourd'hui la gendarmerie a mis en place des groupes de montagne dans chaque département de massifs, cela concerne 900 gendarmes en France encadrés par les spécialistes issus des PGHM.
Ils pourront aussi intervenir en autonomie auprès d’une victime et en assurer la sécurité. Les PGHM assurent déjà l’instruction des gendarmes de montagne au travers du certificat élémentaire montagne, le DQTM ou du brevet de secourisme, cette nouvelle mission permet d’apporter à ces militaires déjà formés aux premiers secours un niveau d’instruction et de connaissance suffisant pour les épauler.

Un troisième “Groupe montagne de la gendarmerie” (GMG) est actuellement en formation en Savoie. Après Saint-Jean-de-Maurienne et Albertville, qui interviennent parfois en appui du PGHM sur les sommets de Tarentaise et de Maurienne, c’est la Compagnie de Chambéry qui se prépare à couvrir les zones de montagne de l’arrondissement de Chambéry (des Bauges au massif de l’Epine jusqu’à la Chartreuse). Ce sont 22 gendarmes des différentes unités de la Compagnie qui se forment depuis septembre pour s’aguerrir à la pratique du relief (ski, escalade, marche en raquettes, recherche en avalanche, secourisme et transport de victimes avec traîneau…). Ces hommes et femmes sont tous des volontaires, passionnés du milieu montagnard.
Ils sont titulaires d’une qualification montagne et maîtrisent l’escalade.
Le secours en montagne est aujourd’hui chasse gardée des pompiers dans l’arrondissement de Chambéry donc leur raison d’être : les missions judiciaire, administrative et militaire classiques de la gendarmerie dans les zones rurale et difficiles d’accès.
 « Il s’agit d’avoir un intermédiaire entre les brigades territoriales classiques et le PGHM » explique le capitaine Ghislain de Cacqueray, commandant de la Compagnie de gendarmerie de Chambéry. Ils interviendront plus particulièrement dans le cadre de recherches de personnes disparues.

Le secours en montagne est aujourd’hui la chasse gardée des sapeurs-pompiers dans l’arrondissement de Chambéry. Cette mission leur est confiée par la préfecture dans le cadre du plan de secours en montagne. Avec la création de ce nouveau dispositif, le secours en montagne deviendrait-il le monopole des gendarmes et des CRS ?

Pas du tout répond le capitaine De Cacqueray : « Cela ne change en rien le dispositif de répartition des secours en montagne. C’est un outil de plus » précise l'officier. « Le GMG peut être amené à enquêter sur l'environnement, la chasse et le braconnage, un malfaiteur en fuite ou encore rechercher un avion qui s’est crashé ». « On n’a pas vocation de faire du secours en montagne. On intervient en phase de recherche. Mais on peut vite basculer en phase secours puisqu’on est sur place » reconnaît le lieutenant Jean-Baptiste Pecceu.

A terme, le capitaine de Cacqueray envisage même l’éventualité de mixer les équipes gendarmes/sapeurs-pompiers. « Cela permettrait de mutualiser les compétences et les moyens matériels » avancent les deux hommes.

Dans le cadre de l'instruction des gendarmes du GMG organisée par le PGHM, ceux-ci se sont entraînés à évacuer des personnes bloquées sur un télésiège. Le but de cet exercice était non seulement d'évoluer sur les câbles, mais aussi de voir comment cette opération se déroule dans son ensemble. C'est pourquoi nous avons aussi travaillé sur l'évacuation au sol avec la sécurisation et l'acheminement des victimes jusqu'au pied de la station. Nous avons également simulé une personne victime d'un malaise afin d'aborder l'aspect secourisme. Nous rappelons que les Groupe Montagne Gendarmerie sont composés de gendarmes sélectionnés dans les brigades territoriales du département, parmi les gendarmes qui possèdent des diplômes montagne de la gendarmerie.
Après l'exercice de hélitreuillage, on attaque le canyon. Les conditions sont idéales en ce début d'automne. Le canyon est à l'étiage et le soleil colore les vasques d'un vert turquoise. Les contrastes avec les falaises de schiste rouge sont saisissants. L'élément aquatique engendre des techniques spécifiques. Les descentes en rappel doivent toujours être débrayables du haut puis du bas. Les mains courantes récupérables permettent au groupe de se déplacer sans risque de chute. Toutes ces manœuvres de cordes sont bien présentes dans les esprits de chacun.

Interview du Général Hervé Renaud, adjoint au directeur des opérations et de l’emploi à la DGGN :

- Dans le cadre du salon des sports d’hiver qui a eu lieu du 2 au 5 novembre 2012 à Paris, auquel a participé la gendarmerie, il présente la " Sécurité globale les fonctionnement et les enjeux de la gendarmerie en montagne". Pour l’assistance à personnes, l’objectif de la gendarmerie est aujourd’hui « d’optimiser l’emploi des unités spécialisées dans une logique de massif montagneux et non plus dans une logique départementale », indique-t-il. Concernant le rapport des gendarmes avec les pompiers, « arrivés plus récemment dans le champ des acteurs du secours en montagne », il rappelle qu’une circulaire du 6 juin 2011 « norme l’action des différents acteurs et définit dans quel cadre s’effectuent les missions de secours en montagne ».
Il précise que « la situation se normalise dans la plupart des départements », même si « localement, certaines difficultés peuvent néanmoins subsister ».

- Quelles sont les particularités des secteurs de montagne pour la gendarmerie.

Hervé Renaud : La montagne est un enjeu qui s’impose naturellement à la gendarmerie, puisqu’elle représente 30 % du territoire national, tant en métropole qu’outre-mer, y exercent l’ensemble de leurs missions traditionnelles. Ce milieu spécifique a vu les enjeux de sécurité se multiplier depuis 50 ans : gestion de flux saisonniers croissants, sécurité publique, recherches de personnes, secours en montagne et enquêtes associées, atteintes à l’environnement, sécurité routière, gestion de grands événements et même parfois maintien de l’ordre public.
En effet, il y a encore quelques années, le public séjournant en montagne était essentiellement familial, alors qu’aujourd’hui nous rencontrons des phénomènes de bandes en montagne, dans des stations qui pratiquent le low cost notamment. Cela pose problème, car nous assistons à une confrontation entre ces individus souvent enivrés et le public familial traditionnel, et nous retrouvons parfois des caractéristiques de comportements qui n’ont rien à envier à certaines zones périurbaines.

- Comment se compose la gendarmerie de montagne ?
Environ 6 000 gendarmes servent dans 25 départements classés montagne. Ils sont affectés dans les 330 brigades territoriales classées « montagne », 28 unités de recherches judiciaires, dix escadrons de gendarmerie mobile, sept détachements aériens, 15 PGHM (pelotons de gendarmerie de haute montagne), cinq pelotons de montagne, 23 équipes cynophiles d’avalanches et le centre national d’instruction de ski et d’alpinisme.
Elle compte 280 gendarmes spécialistes répartis dans les 20 pelotons de gendarmerie « de haute montagne » et pelotons de gendarmerie « de montagne », qui sont le « bras armé » des autres acteurs pour effectuer les interventions les plus techniques.
Ces gendarmes doivent avoir quatre capacités majeures :
d’abord ils doivent être des montagnards de haut niveau, les deux-tiers sont d’ailleurs guides de haute montagne.
Ils doivent être des secouristes, mais aussi des enquêteurs, car aujourd’hui lors de tout accident et a fortiori lors de toute catastrophe il y a immédiatement une recherche de responsabilité du guide, de l’État, du maire… Dans ce contexte, la dimension judiciaire est donc incontournable.
Enfin, ils doivent être de bons gestionnaires de crise en milieu spécialisé, car il est nécessaire de fédérer l’action de l’ensemble des acteurs sur place.

- Quelles sont les relations des gendarmes avec les autres acteurs du secours en montagne ?

Hervé Renaud : De très bonnes relations sont entretenues avec les CRS de montagne dans les sept départements où ils sont présents. Nous y travaillons d’ailleurs en alternance et en cas d’alerte d’envergure, nos capacités agissent dans une logique de complémentarité.

S’agissant des pompiers, arrivés plus récemment dans le champ des acteurs du secours en montagne, de récents travaux placés sous l’égide du ministère de l’Intérieur ont permis de définir le rôle de chacun.
C’est dans ce contexte qu’à été créé un groupe de travail en 2010, nommé « mission nationale secours en montagne », dirigée par le préfet Jean-Paul Kihl, aujourd’hui directeur général de la sécurité civile et de la gestion des crises. Les travaux de la mission ont abouti à la rédaction d’une circulaire ministérielle en date du 6 juin 2011.

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