.... et pourquoi que pour les Séniors
Souvent dramatiques, les accidents de la route provoqués par les personnes âgées relancent régulièrement le débat sur leur aptitude à conduire. Une proposition de loi veut instaurer un contrôle médical à partir de 70 ans. Mais cette catégorie de la population ne provoque pas plus d'accidents que les autres conducteurs.
Exemple :
en quittant une aire de repos, un homme de 83 ans s'est retrouvé à contresens sur l'autoroute A9 entre Montpellier et Nîmes. Il a péri en heurtant un véhicule, dont les passagers, un couple de 25 et 26 ans, ont été grièvement blessés.Faut-il contrôler à partir d'un certain âge, les capacités du conducteur ?
Une proposition de loi, permettant d'instaurer un contrôle médical pour les 70 ans et plus avec un renouvellement tous les 5 ans, devrait être discutée au Sénat en juin, selon RTL.
L'idée n'est pas nouvelle. Elle rejaillit régulièrement et s'appuie sur une réalité : 60% des retraités ont une voiture et cette population vieillissante est confrontée à des problèmes de vue, d'audition, de réaction mais aussi à des maladies nécessitant des traitements qui peuvent altérer les réflexes alors que pour les plus jeunes c'est l'alcool et les substances illicites qui en sont la cause.
Dès 2002, l'instauration d'un contrôle médical pour tous les conducteurs et à rythme régulier pour les plus de 75 ans avait été envisagée. Mais les opposants à ces examens avaient fait reculer le pouvoir politique, nombre d'associations et représentants du corps médical estimant que cette mesure stigmatiserait les plus âgés. À cela s'ajoutent les chiffres: les personnes âgées ne sont pas, en réalité, plus dangereuses sur les routes que d'autres catégories de conducteurs. Elles représentent 16% de la population, mais seules 9 % sont mises en cause dans des accidents.
À l'étranger, la question a été tranchée autrement. Des pays ont mis en place des systèmes d'évaluations. C'est le cas de l'Espagne, de l'Italie ou encore des Pays-Bas. En Suisse encore, des contrôles médicaux ont lieu tous les deux ans pour les automobilistes à partir de 70 ans.
Le rôle crucial des médecins
Les médecins ne devraient pas hésiter à conseiller à leurs patients d'arrêter de conduire pour des raisons médicales, d'après une étude menée au Canada. Quand les patients reçoivent ce genre de conseil, que ce soit de renoncer totalement à la conduite ou d'être très vigilant au volant, les risques d'accident grave sur la route sont réduits de 40 à 50 %, d'après le Dr Donald Redelmeier de l'université de Toronto, principal auteur de l'étude.
Les conseils des praticiens étaient toujours motivés par des problèmes médicaux précis, jamais sur le seul critère d'un âge trop élevé, précisent les chercheurs. Parmi les contre-indications figurent la maladie d'Alzheimer, l'épilepsie, les accidents vasculaires cérébraux (AVC), le diabète, l'alcoolisme et la prise de certains médicaments qui ont des effets sur l'attention et les réflexes. «Dans plus de 75 % des cas, les personnes concernées avaient plus de 65 ans, mais certaines ont 45 ans ou moins, avec des cas de troubles de l'attention, d'alcoolisme, de schizophrénie et de consommation de stupéfiants», a expliqué le même Dr Donald Redelmeier à l'agence La Presse canadienne.