Contrairement à une idée encore aujourd'hui largement répandue, téléphoner au volant, même avec un kit mains libres, augmente significativement le risque d'accident. C'est ce que démontre une étude de la Sécurité routière, examinée le 3 avril par le Conseil national de la sécurité routière (CNSR), et qui prône l'interdiction totale du fameux kit.
Réalisée par deux membres de l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière, et publiée dans Le Monde, elle démontre que si aucun automobiliste ne téléphonait en conduisant, il y aurait une réduction du nombre d'accidents de 7 à 8%.
Les deux experts recommandent donc "d'agir sur la réglementation en interdisant formellement toute utilisation du téléphone portable au volant". Ils notent en effet que la seule interdiction du téléphone tenu en main a eu un "effet regrettable en faisant croire aux conducteurs de bonne foi que l'utilisation du kit mains libres ne pose pas de problème de sécurité. Or il n'en est rien".
Téléphoner en conduisant : une enquête révélatrice
Reconnaissant que cette interdiction des kits "serait difficile à contrôler", ils estiment néanmoins qu'elle montrerait les dangers d'une telle pratique et, dans le cas d'accidents graves, elle permettrait d'interroger les opérateurs de téléphonie mobile pour savoir si le conducteur était au téléphone. Les auteurs du rapport préconisent également de réaliser des sondages au bord des routes pour avoir une idée plus précise de la pratique du téléphone en conduisant.
Au vu de cette étude, le CNSR a souhaité qu'une "communication forte" sensibilise à ce risque et que soit encouragée la pratique, déjà adoptée par certaines entreprises, d'interdire à leurs employés l'usage du téléphone lorsqu'ils conduisent en mission. Dans le cadre de cette étude, la Sécurité routière a également fait appel à l'Ifop qui a réalisé un sondage auprès de 664 conducteurs possesseurs de portables. Selon cette enquête, 44% des sondés déclarent utiliser leur téléphone en conduisant, 41% un appareil tenu en main, 37% un kit mains libres. 67% considèrent qu'une interdiction totale serait une bonne mesure et seraient prêts à renvoyer les appels sur une messagerie. Cependant, les gros utilisateurs sont plus de la moitié (57%) à juger qu'une interdiction serait une mauvaise mesure.
Source LCI